Notre société commence à prendre conscience d'un phénomène que nous appelons relation toxique. C'est en psychologie, pour faire simple, une relation qui empêche d'être soi. Cette toxicité peut être assimilée à une forme d'auto-destruction, comme la personne battue qui reste auprès de qui la frappe, peu importe les motifs qui justifient ce choix de rester, quitte à mourir éventuellement.
Je n'écris pas « femme battue auprès de l'homme qui frappe » puisqu'il existe des hommes battus. Qu'il y ait plus de femmes battues que d'hommes ne changent rien à la problématique. La question principale est que certains battent d'autres. Les chiffres ne sont que des chiffres, la réalité humaine vécue est beaucoup plus sensible indépendamment du sexe de la personne.
Il s'agit là de violence physique. Il existe aussi une violence psychologique, souvent associée, parfois faite à l'exclusion de toute violence physique. Et qui là serait à majorité féminine. Dans toutes les situations c'est un être humain, homme ou femme, qui souffre. Le fait, par exemple, de militer plus pour un sexe que pour un autre peut être l'expression d'une des cinq blessures qui empêchent d'être soi.
La relation toxique est avant tout une rencontre ente deux blessures. C'est une affaire de subconscient et d'inconscient en quelque sorte. Vous allez souvent entendre une personne déclarer qu'elle tombe toujours sur le même genre d'individu. C'est tout simplement parce qu'à chaque rencontre, si elle a la lucidité et le courage de mettre un terme à une relation malsaine ou toxique pour elle, elle ne se demande pas ce qui fait qu'en elle quelque chose la pousse vers ce profil de personne.
Le premier réflexe est de se dire victime. La quasi totalité des témoignages d'hommes et de femmes va faire mention de ce statut de victime. S'il y a bien un bourreau, quel que soit son niveau, nous y reviendrons, il n'y a pas de victime mais une proie. Et la proie a choisi d'aller dans cette relation au lieu de fuir un prédateur malgré les signes de dangerosité donnés souvent dès les premiers instants. Nous ne sommes pas loin ici du triangle de Karpman.
De chaque côté de la relation une âme blessée. Avec, un choix différent devant la vie, le bien ou l'absence de bien, c'est à dire d'amour. Toute personne qui a besoin de dominer, manipuler, écraser, mépriser, tuer ou pousser au suicide son prochain à une mauvaise image de soi et souffre d'un manque d'amour plus ou moins grand selon la blessure. Toute personne qui se laisse dominer, manipuler, écraser, mépriser, tuer ou pousser au suicide à une mauvaise image de soi et souffre d'un manque d'amour plus ou moins grand selon la blessure. Ceci est une généralité avec une porte qu'il faut pousser pour la voir sur chaque cas particulier. Si la nature humaine nous est commune, nous la vivons chacun avec notre seule, unique et particulière expérience.
Passer du statut de victime à celui de proie qui a fait un choix est le premier pas vers l'acceptation de soi, vers cet amour de soi qui manque cruellement au point d'avoir entretenu ce genre de relation, choix qui n'aurait jamais été fait dans d'autres circonstances. Imaginez, sans subconscient, en pleine conscience, une personne déclarer à l'autre « si on se met ensemble je vais te pourrir la vie à un point que tu n'imagines même pas » et l’autre de répondre « oh ! Oui, d'accord ! » le sourire aux lèvres. Il faut savoir que ce point non imaginé peut être la mort, d'une façon ou d'une autre.
Pour cela, il convient de déterminer si, avant tout, vous êtes bien dans une relation toxique. Vous pouvez être mal dans une relation sans que l'autre soit toxique. Tout dépend de vos blessures et traumatismes, de vos difficultés du moment. S'il s'avère que la relation est toxique, il s'agit d'accepter le fait pour savoir ce que vous décider pour vous et quel chemin prendre pour y parvenir sans se soucier du degré de toxicité, c'est aussi un point très fréquent qui « intéresse » une proie qui prend conscience. Il s'agit cependant là de manœuvres dans l'inconscient dues à la blessure qui voudrait bien rester dans la relation, en relativisant l'autre. Qu'une relation soit toxique à 50%, 75% ou à 100% elle est toxique !
© Mathias GAIFFEreproduction intégrale interdite, tout extrait doit citer mon site www.theraneo.com/lamaisondubienetre
Mots clés : toxique, manipulation, pervers, narcissique, relation
Article retenu par Théranéo pour la
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