La personne dite toxique a un langage qui n'est qu'une façade. En général, ce qu'il ou elle dit n'est pas ce qu'il ou elle dit.
Nous avons déjà évoqué l'exemple de la proposition d'aller au cinéma. La personne dite « proie » propose à la personne dite « prédateur » d'aller au cinéma, parce qu'elle a cette envie. La personne toxique va répondre non, ce qui induit qu'elle exprime, apparemment, une non envie d'aller au cinéma. Ce qui est tout à fait plausible, et donc tout à fait trompeur. Mais en réalité, ce qu'elle dit, c'est « je n'ai pas envie que l'on fasse ce que tu as envie ». Et toute la relation avec une personne toxique est de cet ordre.
En général, parce que de temps en temps ce glisse une petite vérité, qui ne sera pas perçue comme telle du fait de la relation d'emprise, et cette petite vérité est, chaque personne toxique à sa façon, de déclarer ouvertement à la proie qu'elle est une mauvaise personne.
Chacun pouvant évoluer vers la lumière, pour le dire ainsi, la proie n'entend pas cette réalité étrange qui veut qu'il ou elle soit en présence de l'exception qui confirme la règle. Le toxique total ne peut pas se remettre en cause, ni en question, ni en quoi que ce soit. Son mécanisme est inguérissable, et c'est pour cela qu'il se sait mauvais sans rien voir d'autre.
A la différence de la majorité des gens, les toxiques nommés pervers narcissiques, sont hermétiquement et définitivement fermés à leur intérieur, à leur être.
Les autres personnes peuvent, si elles en ont envie, s'ouvrir à elle, s'éveiller à leur blessure, et accueillir leur être d'ans l'amour et la bienveillance. C'est le point de départ d'un travail qui donne l'empire sur soi, au lieu d'exercer cet empire sur d'autres pour compenser. Les situations sont infinies, chaque être étant différent. Nous partageons tous la même nature humaine, mais chacun à notre façon. Même les vrais jumeaux sont différents. L'égalité est un mythe et une façade. Nous sommes bien ici dans l'étude de la nature humaine et non dans le droit du travail ou ailleurs. La première loi de la nature est la diversité.
Le toxique est un être sans foi ni loi. Ce qui dirige sa vie est son objectif d'abaisser, voire plus, les proies qu'il croise et sur lesquelles il arrive à mettre le grappin dessus. C'est pourquoi tout est changeant avec eux, non pas parce que les réalité change et qu'il faut s'adapter aux réalités, mais c'est toujours pour conserver l'initiative dans cet objectif d'abaissement, d'abêtissement. Avoir un discours changeant déstabilise, fait perdre ses points de repère à la proie. Ce qui rend la chose difficile à déceler est la qualité de l'habillage qui passe par la sidération exercée, dans laquelle la proie est prise comme une mouche dans une toile d'araignée.
La rencontre entre un prédateur toxique et une proie bienveillante est à l'image de l'exemple du cinéma. Le toxique dit à au premier « je vais te sauver » et celui-ci de répondre « oui, merci moi aussi je t'aime ». Le toxique ne précise pas que c'est pour appâter, période de séduction, afin de mieux piétiner après.
Ce qui est certain, c'est que le signal du prédateur sera donné à un moment ou à un autre, sous une forme nette mais imprécise « je suis une mauvaise personne », « ma mère disait que celui qui serait avec moi en baverait »... Ce qui touche la sensibilité de la proie sans dire exactement de quoi il retourne. Disons que c'est une épreuve test, le toxique montre le bout de son nez, et si la proie ne recule pas, elle l'aura bien cherché, elle a été prévenu.
Ceci parce que la personne toxique prédatrice est devenue sa blessure. Nous y reviendrons.
Par exemple, une personne qui s'occupe très gentiment des autres, leur permettant d'avoir un mieux être, peut le faire pour ne pas se soucier de faire ce travail nécessaire de nettoyage des blessures, qui lui permettrait de faire encore mieux ce travail de soutien auprès d'autrui. Quand il dit « je vous aide », il ne précise pas « je le fais pour ne pas avoir à regarder en moi, j'ai peur de voir ce qu'il y a alors je passe le temps ainsi ». La différence avec notre prédateur est qu'ici la personne n'entraîne pas l'autre dans le néant, mais le mécanisme des blessures est le même, à ceci près que notre philanthrope possède la possibilité de s'éveiller à lui. Il suffit qu'il le veuille quand il est prêt.
© Mathias GAIFFE
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Mots clés : toxique, pervers, narcissique, miroir, libération
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