Si la question des difficultés physiques que doit subir une femme en parcours de PMA est plutôt facile à concevoir pour l’entourage, toute la partie psychologique reste souvent hors de portée. Pourtant, elle joue un rôle majeur dans la façon dont une femme en PMA appréhende bien des situations…
Petit récapitulatif de ce que des femmes en plein parcours nous ont avoué trouver particulièrement insupportable, et qu’on est parfois loin d’imaginer.
L’incertitude et l’attenteUn parcours en PMA se caractérise par une incertitude et une attente de tous les instants. Certaines donneraient tout pour savoir, sans détails temporels, si elles tomberont seulement enceinte un jour, peu importe quand et comment. La peur de faire tous ces efforts pour rien est un poids lourd à porter, que rien ne peut venir soulager. La PMA requiert des dizaines de rendez-vous avec des professionnels de santé et autant d’examens. Tout cela est très long et l’attente parfois insupportable, alors qu’on meurt d’envie d’agir, de faire tout ce qu’il faut et d’essayer.
Le yoyo émotionnelUn parcours de PMA est souvent présenté comme des montagnes russes émotionnelles… et pas seulement à cause des hormones qu’il faut parfois s’injecter ! Il faut dire que les étapes sont nombreuses tout au long d’un tel parcours, et que si l’une réussit, la suivante peut échouer, et que le passage est parfois brutal entre espoir et échec.
Le sentiment d’injusticeL’infertilité est souvent vécue comme une injustice par les femmes et les hommes qui en sont victimes. La question « pourquoi moi ? Pourquoi nous ? » revient souvent… Ce sentiment est exacerbé lorsqu’on voit des proches qui deviennent parents facilement et rapidement tandis que son propre processus est long, compliqué et douloureux. On en vient parfois à estimer que d’autres personnes méritent moins que soi d’avoir des enfants… Et la honte ne tarde pas à arriver. Le pire est sans doute d’entendre des amis ou des collègues se plaindre que c’est arrivé trop vite !
Envier le bonheur des autresAvoir un enfant est généralement un bonheur communicatif. Pourtant, lorsqu’on est en parcours de PMA, on ne peut s’empêcher d’avoir mal au fond de soi, tout en se réjouissant pour ce proche ou cette connaissance qui accomplit ce rêve. Cette dichotomie de sentiments peut aller loin et pousser à annuler des soirées, des repas ou des sorties pour ne pas avoir à côtoyer le bonheur des autres. Elle s’accompagne également d’une sensation d’incompréhension qui peut se révéler profonde et donner l’impression de se sentir exclue et différente lors des réunions de famille ou d’amis.
Le temps qui passeUn parcours de PMA est long et survient souvent après quelques années d’échecs de grossesse naturelle. Entre la naissance du désir d’enfant et l’arrivée de bébé peuvent s’écouler de nombreuses années difficiles à soutenir. Le temps qui passe, c’est aussi l’âge des partenaires qui avance, ce qui n’aide pas non plus la fertilité. Une horloge naturelle semble peser au-dessus de la tête des partenaires, en particulier des femmes, et dirige tous ses choix, sa vie, son couple.
La culpabilité, face à ses propres sentiments et son partenaireColère face à l’indélicatesse des remarques de l’entourage ou du personnel médical, penser qu’on mérite un enfant plus que d’autres… Autant de sentiments qui entraînent de la honte et de la culpabilité au quotidien. S’ajoute à cela la culpabilité face au partenaire : « c’est ma faute si on ne peut pas avoir d’enfant, n’aurait-il pas dû vivre avec une autre femme qui, fertile, lui aurait apporté davantage de bonheur ? » On se sait insupportable, à cause des hormones comme de la difficulté de la situation, on n’a soi même pas toujours un comportement exemplaire, et on s’en veut… Naturellement, la peur que son couple explose n’est jamais bien loin, surtout lorsqu’on croise le regard plein de tristesse de son partenaire qui affirme pourtant qu’il garde le moral.
Le sentiment de solitude et d’incompréhensionLa longueur, la complexité et l’enjeu d’un parcours de PMA le rendent véritablement unique et difficile à partager avec son entourage, même le plus proche. On a à la fois la sensation d’être complètement incomprise, et de son côté on ne supporte plus non plus les discours parfois déplacés ou tout simplement fades de ses amis. Comment sa dernière sortie du samedi soir pourrait-elle encore vous intéresser ? Cette incompréhension creuse un fossé de solitude qui font parfois redouter une dépression dont on ne sortirait plus tant le désir d’enfant est capital dans une vie…
Mener une vie dominée par le parcours de PMA« Avoir l’impression que sa vie est sur pause », voilà une expression qui revient souvent dans la bouche des femmes en parcours de PMA et qui traduit bien la sensation de vivre en permanence sous la tutelle des contraintes de la PMA : injections à heure fixe, rapport sexuel à une date prévue, planning plein de rendez-vous et timing précis imposent un rythme de vie qu’on ne choisit pas et empêchent de partir librement en vacances ou de programmer des sorties selon ses envies propres, alors même qu’on n’a pas d’enfant ! La PMA devient le centre de notre vie, on y pense tout le temps même malgré soi.
L’impression de ne rien maîtriserLa PMA exige des intrusions lourdes dans son intimité : les rapports sexuels prévus peuvent perdre de leur charme, les traitements et examens pénètrent les parties les plus personnelles de son corps, une grande partie du personnel médical connaît vos dates de règles et d’ovulation (pharmacien, gynécologue, secrétaire de labo)… Pour ne rien arranger, on fait tout ce qu’on peut (mode de vie plus sain, suivi minutieux des traitements) mais au final, c’est le corps qui décide si tous ces efforts seront fructueux ou vains !
Vivre une grossesse incertaineLorsqu’on suit un parcours de PMA, tomber cliniquement enceinte est loin de signifier que le fœtus arrivera à terme et vous offrira un magnifique bébé en parfaite santé. Les risques de fausse-couche sont plus importants et mille péripéties peuvent encore se passer au cours de la grossesse. Pour une femme enceinte par PMA, il est donc difficile de se réjouir pleinement dès l’annonce de sa grossesse, ce que l’entourage ne comprend pas vraiment toujours non plus.
Rêver du petit deuxièmeOn a peut-être eu le bonheur d’avoir un enfant quand on était plus jeune, mais le temps a passé est tout est plus difficile pour voir arriver le petit deuxième. Savoir que son enfant sera unique est souvent terrible. On rêve de donner un petit frère ou une petite sœur à cet enfant qu’on a l’impression de laisser seul. On se dit alors qu’avoir un enfant est déjà un miracle, mais le second qui ne viendra jamais reste caché dans les replis du cœur.
© Je ne suis pas l'auteur de cet article,
voir la sourceSi vous êtes l'auteur et que vous ne voulez pas que je le partage, contactez-moi.
Mots clés : sentiments,parcours,pma,émotions
cet article vous a intéressé ? découvrez ma prestation en rapport La sophrologie permet de proposer des outils adaptés que ce soit pour les femmes ou pour les hommes dans tout le processus de la périnatalité : du désir d'enfant aux 3 ans de celui-ci.
Les différents thèmes de la périnatalité couverts par la sophrologie (liste non exhaustive) :
L'infertilité et/ou le parcours AMP :
- permettre de mieux vivre la situation (estime de soi, confiance en son corps, canaliser les pensées sur du positif,...)
- supporter mieux les traitements (gestion de la douleur, gestion des émotions,...)
- se sentir fort et rester positif (renforcement des motivations, renforcer les capacités de son corps, garder confiance dans les traitements,...)
- vivre sereinement l'AMP. | |
Autres articles de cette rubrique | voir tous