Au lever, par l'embrasure de la fenêtre, contempler émerveillée la frondaison de la canopée des arbres voisins.
Branches jusque là dénudées, vous voilà soudainement habillées de votre frais et tendre feuillage.
L'hiver s'en est allé, le printemps a explosé.
Palettes de verts, fleurs blanches de l'arbre de la cour, chant des oiseaux, quiétude du village.
S'arrêter, contempler, en saisir la beauté parfois furtive glissée dans un rayon de soleil, dans le profond silence. Charme de ces villages de pierre où se dévoilent des vestiges du passé.
Orchidées dont la petite taille témoigne de cette faculté inhérente aux espèces du vivant : l'adaptation. L'adaptation au milieu, au sol, au climat, l'adaptation à la nourriture existante. L'adaptation par la régulation naturelle des espèces quand les ressources s'amoindrissent pour survivre et faire perdurer l'espèce.
L'adaptation aux saisons, aux intempéries.
Par grands coups de vents, ouragans, certains arbres non suffisamment enracinés et/ou plantés dans des sols meubles deviendront chablis, jonchant le sol et barrant les chemins.
La qualité de l'enracinement est essentielle pour rester dressé entre terre et ciel.
La nature et la qualité du terrain dans lequel nous plantons nos fondations déterminent aussi la façon dont nous perdurons.
Tant de parallèles et d'enseignements sont à tirer de cette observation de la façon dont vivent et s'organisent les autres espèces du vivant. Après tout, nous n'en sommes qu'une parmi d'autres.
Souvent, contemplant un arbre, un animal, une fleur, un enfant, une tasse de laquelle s'échappe l'odeur délicieuse d'un thé fumant, nous nous souvenons de cette évidence : ce que je regarde est prolongation de moi, la séparation s'estompe, l'unité renaît
Regardez l'arbre, l'enfant, la fleur, la pierre, l'animal, la tasse, en se disant "c'est moi", change tant de choses.
Bien sûr, cela veut sans doute dire ouvrir son cœur et avoir compris l'importance de prendre soin de soi.
Quand je prends soin de moi, je prends soin de tout ce qui est, tel un prolongement naturel de la vie, créations sacrées, sous toutes ces formes manifestées.
Quand j'ai l'élan de choyer, remercier, protéger la vie, c'est souvent parce que mon cœur est ouvert et que mon âme, consciente, se souvient de demeurer en ce royaume, ce temple sacré où nous effaçons pas à pas les différences et les illusions.
Parfois nous l'oublions, mais la nature patiente, aimante, nous le rappelle sans jugement.
Comme elle nous rappelle la nécessité et l'utilité de savoir s'adapter au milieu, aux situations.
L'observation de la nature nous apprend aussi la résilience, elle nous montre la voie.
Elle nous rappelle aussi l'importance de nos fondations, de prendre le temps de faire grandir et pousser nos racines, de laisser le temps au temps faire son oeuvre.
Rien ne se fait en un jour, rien de solide et durable en tout cas.
L'observation des incroyables rochers, magnifiques et magiques formes sculptées par l'érosion, par les éléments, par le temps replacent dans une autre échelle temps. Une échelle où tout a sa place et se fait en son temps.
Ils demeurent stables et solides posés comme par enchantement et suspendus à l'échelle du temps tel un pied de nez aux gens pressés. Ralentir.
Voilà quelques pensées à méditer délivrées par un moment paisible, de ceux qui me placent dans la gratitude, dans la confiance, dans la foi et l'amour.
Puisse cette source d'enseignement et d'humilité rappeler l'essentiel à nos cœurs.
Belle journée.
© Pascale SÉGURA
reproduction intégrale interdite, tout extrait doit citer mon site www.theraneo.com/pascale-segura
Mots clés : nature,adaptation,fondation,enseignement,uzès
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