Durant toutes ces années, le prophète a côtoyé les collines, conversé avec les vents et murmuré au creux des arbres. Étranger au peuple d'Orphalèse, il a pourtant appris à le connaître et à l'aimer. Or, à l'heure de repartir vers sa terre natale, il éprouve une grande tristesse. Car c'est au sein de ce peuple, grâce à tout ce que lui a insufflé ce lieu, qu'il a pu mûrir la sagesse qu'il va désormais dispenser. Et c'est à Orphalèse qu'à l'heure de l'adieu, dans un ultime échange, il s'accomplit comme prophète. On l'interroge sur les grandes préoccupations humaines et, inlassablement, il chuchote sa réponse avec tendresse et compréhension, sans dogmatisme. Long poème en prose, Le Prophète nous livre une conception de la religion qui est une conception de la vie.
MON AVIS Merveilleux livre d’apprentissage et de sagesse, à la croisée de l’islam et de la chrétienté, qui a valu à Khalil Gibran d’être qualifié de "fou mystique".
Ce petit livre est un abécédaire d’amour, une invitation à l’élévation et à l'épanouissement de soi.
Les principes énoncés par la voix du vieux sage Al-Mustapha poussent à l’accomplissement de soi : aller au-delà de sa simple existence, rêver pour construire son avenir, être relié à l'univers et avoir confiance en soi, une vertu indispensable pour Gibran qui écrit : "Celui qui ne trouve pas de confident en lui-même mourra de désespoir”.
Un pur chef d'oeuvre, cher à mon coeur... dont mon passage favori concerne les enfants :
“Vos enfants ne sont pas vos enfants.
Ils sont les fils et les filles du désir de Vie.
Ils viennent par vous mais non de vous,
Et bien qu’ils soient avec vous, ils ne sont pas à vous.
Vous pouvez leur donner votre amour mais pas vos pensées,
Car ils ont leurs propres pensées. Vous pouvez abriter leurs corps, mais pas leurs âmes,
Car leurs âmes habitent la maison de demain, que vous ne pouvez visiter, pas même dans vos rêves.
Vous pouvez vous efforcer de leur ressembler, mais ne les obligez pas à vous ressembler.
Car la vie ne revient pas en arrière et ne s’attarde pas sur le passé.
Vous êtes les arcs qui propulsent vos enfants comme de vivantes flèches. L’Archer voit la cible sur le chemin de l’infini, et Il vous courbe de toute Sa force afin que ses flèches partent vite et loin.
Laissez-vous tendre joyeusement dans la main de l'Archer,
Car Il aime autant la flèche qui fuse que l’arc qui demeure immobile.”
Je remercie infiniment le docteur Daniel Haué de me l'avoir fait connaître 💫🙏🏼💫