Chaque nouvelle année nous amène à effectuer un bilan de tout ce qui a été accompli l'année passée.
Comment allons nous aborder ce bilan ?
Allons nous nous congratuler pour tous les efforts , prises de consciences et changements apportés dans nos vies ? Pour ce que nous avons pu apporter de positif aussi à autrui ?
Allons nous focaliser sur ce qui ne va pas, sur ce que nous n'avons pu entièrement réaliser, sur les reproches qui nous sont adressés ?
A propos de reproches, vous êtes vous jamais retrouvé devant ce genre d’appréciation lorsque vous étiez collégien : “ De la bonne volonté. Cependant peut mieux faire. ” ?
Comment vous êtes vous senti par rapport à ce jugement ?
Peut être, à ce moment là, en dépit d'heures interminables et d'efforts douloureux à essayer de mémoriser des leçons qui ne vous inspiraient guère, en dépit de toute votre bonne volonté, vous êtes vous sentis exclus du club des premiers.
Et le pire , c'est que toute cette énergie, cette volonté tournée vers le fait de réussir n'avaient été pris en compte que superficiellement par votre enseignant qui ne s'intéressait qu'à un certain type de résultat escompté.
C'est un peu la même chose avec ceux qui ont hérité de parents particulièrement perfectionnistes dont la capacité à accorder de l'amour était soumise aux exigences d'obéissance, de conformité, de réussite scolaire etc...
Je vais vous annoncer une bonne et une mauvaise nouvelle et je vais commencer par la mauvaise.
La mauvaise nouvelle c'est que cette influence peu valorisante qui est issue de l'éducation, ce “peut mieux faire” demeure encore actif à l'âge adulte.
En effet, ce 11eme commandement (en référence aux 10 commandements de la Bible) est fortement intégré par notre subconscient et érigé en valeur consciente ou inconsciente qui agit sur nos choix et sur nos comportements.
L'intégration de ce schéma de pensée dans nos structures mentales peut certes nous pousser à nous dépasser et à dépasser nos limites. Il peut aussi induire un certain nombre d'automatismes limitant nos champs de conscience et d'action, parmi lesquels on peut remarquer :
- un manque de confiance en soi et une tendance à l'auto-dévalorisation.
- certaines formes d'auto-sabotage dues au sentiment de ne pas mériter l'amour ou la réussite.
- une forme de soumission quasi aveugle envers toutes sortes d'autorités ou de personnes faisant ponctuellement autorité.
- le fait de confier à l'autre son pouvoir ou la responsabilisation de son évolution.
- une propension à se retrouver dans des situations de dépendance affective, sexuelle ou professionnelle et à être l'objet de manipulations.
- une insatisfaction chronique doublée d'une forte culpabilité par rapport aux résultats obtenus, aux compromis effectués, aux efforts fournis.
- un jusque-ment boutisme qui peut conduire à la maladie, au burn out, si la personne ne remet pas en question ce mode de fonctionnement.
- une frustration latente et un sentiment de vide intérieur que l'on va essayer de combler par toujours plus de travail, toujours plus de concessions, toujours plus de distractions, toujours plus de masques et de travestissements.
- un sentiment de malaise par rapport au fait d'être apprécié, aimé, sans avoir eu à gagner ces louanges ou cet amour.
- une appréhension par rapport à la vulnérabilité, à l'intimité.
- une difficulté à faire des choix qui ne soient pas validés ou compris par l'entourage.
Ne vous méprenez pas . Il se peut que vous ne vous reconnaissiez dans aucun des comportements limitants qui sont évoqués et c'est tant mieux. Il se peut aussi que vous vous reconnaissiez dans l'un ou l'autre de ces comportements et cela fait partie des épreuves à dépasser sur un chemin de vie. Nous tous faisons avec les matériaux qui ont servi à notre construction et avec notre état de conscience du moment.
Il est d'ailleurs fort possible que la personne ou les personnes qui nous soumettent à de multiples exigences et écartèlements (associés, collègues, administrations, patrons, époux, épouses, enfants, amis, etc...) partagent notre état d'esprit mais le manifestent d'une autre manière.
A l'origine de cette façon d'appréhender la vie et du manque d'auto-appréciation positive existent nos peurs d'enfant et d'adolescent: peur de décevoir et de ne pas pouvoir bénéficier de l'approbation, de la protection et de l'amour d'un ou des deux parents, peur de ne pas être assez aimable, pas assez beau ou intelligent, pas aussi performant que le père, le grand-frère ou même la petite sœur, pas aussi charismatique que la future Miss France de la classe ou que le premier de la classe, celui à qui tout réussit, “ le blond” comme l'appelle l'humoriste Gad Elmaleh dans ses sketchs.
Toutes ces peurs nourrissent un sentiment d'insécurité qui tend se reporter sur divers domaines de notre vie (professionnel, financier, affectif, sexuel) nous asservissant à un “toujours plus” : “ toujours plus vite “ , “ toujours plus performant”, “toujours plus serviable”, “toujours plus accommodant”, etc...
Ces peurs sont la plupart du temps cachées dans les tréfonds de notre psyché. Il faut une crise, un évènement marquant pour pouvoir en prendre conscience.
La bonne nouvelle c'est que ce mode de fonctionnement peut être complètement transformé dès lors que nous en prenons conscience et que nous décidons de mettre en route une démarche de développement personnel.
Ce chemin de transformation demande la plupart du temps à être accompagné pour pouvoir mieux comprendre ce qui nous agit de l'intérieur. Certains y arrivent seuls mais il faut du temps et parfois bien des errements pour se retrouver sur son axe.
Pour rester et finir sur la bonne nouvelle, ce travail comprend plusieurs étapes et se fait en douceur, avec respect par rapport à vous-même et à vos cycles d'intégration.
1. la première étape est celle de la prise de conscience de cette façon de penser et donc de conduire sa vie. C'est un peu comme une bobine de laine ou il existe plusieurs bouts. Tous vont permettre de la dérouler mais pas entièrement. De même, la prise de conscience de ce qui nous limite ou nous empêche d'être pleinement heureux s'effectue au regard d'un certain nombre d'évènements que la vie met sur notre route et qui , aussi inconfortables soient ils, servent notre évolution. Nous commençons enfin à nous entendre, à entendre cette petite voix de l'intérieur qui crie son insatisfaction, son désir de vivre pleinement sa vie.
2. La deuxième étape c'est l'intention que nous émettons de transformer cet état, et ce que nous mettons en route avec honnêteté pour alimenter cette transformation. Cette deuxième étape peut s'avérer difficile car elle remet souvent en question un ordre établi, une zone de confort chèrement acquise sur une montagne de souffrances ou de concessions. On a quitté le port et on ne sait pas où l'on va. Peut être qu'une brise rafraichissante nous donne déjà un certain goût de liberté, une forme d'apaisement qui nous indique la bonne direction. Mais franchement, il y a des moments où on ne sait pas où l'on va, ce qui est très désagréable pour un mental qui est habitué à tout contrôler pour apaiser un état d'insécurité non conscientisé.
3. Et c'est là où intervient la troisième étape : accepter de faire le saut, de faire confiance à la vie, à ses forces de résilience et de réparation. Autant dire pour un esprit cartésien se jeter dans le vide ! Et pourtant c'est ce qui nous est demandé. Cette prise de risque est essentielle pour nous détacher des habitudes de vie qui nous enserrent dans notre propre toile d'araignée. C'est accepter de quitter un emploi qui nous use et ne nourrit pas de l'intérieur, accepter de mettre fin à une relation devenue toxique, accepter de faire son coming-out en famille, de se montrer tel que l'on est avec ses aspirations propres et des rêves qui n'appartiennent qu'à soi, en dépit des masques que l'on avait portés vis à vis de la famille, des amis, de l' entourage professionnel, etc...
Bien sûr, ce n'est pas aussi linéaire que cela paraît et chacune de ces étapes interfère avec les autres, nous portant littéralement dans nos efforts à nous reconstruire autrement, au plus près de nos aspirations à vivre une vie heureuse, joyeuse, paisible, excitante, épanouissante.
La relaxation, la sophrologie et la méditation permettent d'atteindre cette profondeur de conscience et de présence à soi à travers la conscientisation du corps et des émotions, en douceur et de façon évolutive, car l'esprit humain a besoin de jalons pour se repérer dans sa complexité. A partir des repérages effectués en séances, un travail de reconditionnement positif et de réorientation de ses objectifs de vie, en conscience , va faciliter cette reconstruction intérieure.
Ça, c'est la super-bonne nouvelle de la journée !
A tout âge, il existe des moyens de transformer sa vie vers un mieux être, plus d'authenticité, plus de liberté, et d'en être la principale actrice, le principal acteur.
En vous souhaitant beaucoup de tendresse et d'amitié envers vous-même, accompagnées de magnifiques résolutions pour cette nouvelle année !
Image par Ana Krach de Pixabay
© Myriam PAILLER
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Mots clés : peurs,désapprobation,auto-sabotage,conscience,résilience
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