La violence fait "disjoncter" le cerveau.
L'enfant dont le cerveau disjoncte ne réagit pas, donc le parent va penser que son enfant le provoque sur le mode "même pas mal".
L'adulte risque donc de redoubler de violence pour que l'enfant pleure.
Hurler sur un enfant n'est pas mieux. Cela le sidère : l'enfant s'arrête et bloque ses fonctions supérieures. Cette sidération a un impact psycho-traumatique. Dire des horreurs, même avec un ton froid et sec, est tout aussi aussi destructeur.
Ces maltraitances entraînent des troubles du comportement. L'enfant devient plus difficile, ce qui conduit à plus de recours à des violences.
Au niveau biologique, la violence "allume" une petite structure du cerveau appelée l'amygdale. C'est cette structure de la survie, siège de l'émotion, qui donne l'alerte si vous entendez un bruit, c'est elle qui vous fait sursauter.
L'amygdale donne l'ordre aux glandes surrénales de produire des hormones, le cortisol et l'adrénaline. Ces hormones servent à préparer l'organisme à réagir. Ces fortes doses d'hormones peuvent entraîner un risque vital ; on peut mourir de stress.
Heureusement, il y a un joker.
Pour éviter de faire sauter le cœur, le cerveau disjoncte, comme un circuit en survoltage. Comme l'amygdale ne s'éteint pas, le cerveau fait ce que les autorités ont fait à Tchernobyl : il isole l'amygdale, comme elles ont posé un sarcophage sur le réacteur.
C'est comme cela que la mémoire traumatique se crée.
La mémoire est très liée aux émotions : tout le monde se souvient de ce qu'il faisait le 11 septembre 2001. L'émotion fait bugger le circuit de la mémoire : le souvenir n'est plus intégré dans ma mémoire autobiographique. Il est bloqué dans la mémoire traumatique, qui est de la mémoire brute.
L'amygdale est une sorte de boîte noire dans laquelle rien n'est identifié, ce qui appartient à la victime est mélangé à ce qui appartient à l'agresseur.
L'agresseur colonise la personne. Une victime peut, lors d'une attaque de panique, ressentir du mépris pour elle-même ; ce mépris est en fait celui de son agresseur. La victime peut même ressentir l'excitation de l'agresseur. Ou une violence qui, une fois encore, est celle de son agresseur.
Un enfant, pourra faire une crise pendant laquelle il sera à la fois terrorisé et en train de tout casser.
L'enfant pense donc qu'il est un monstre.
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Mots clés : cerveau,enfant,maltraité,maltraitance
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