Nous avons tous la double expérience d’un état de bonheur avec ou sans raison.
Avec, et c’est le plus clair : état amoureux, naissance d’un enfant, résultat d’un projet ... .
Mais nous avons aussi ressenti cet état sans raison extérieure, assis sur une dune face à la mer ou au désert, aurores, douceur d’un été ... parfois même de façon incongrue.
Je me rappelle qu’un matin , alors que je vivais un moment difficile, j’eus comme une bouffée de bonheur en mettant mes chaussettes.
Cela me perturba. J’étais pleinement heureux alors que je devais objectivement être malheureux !
Etais-je sans âme, sans sensibilité ?
Je me rappelle même m’en être ouvert à un ami qui me rassura.
La "sophronisation" nous propose en fait cette expérience d’un bonheur de la présence (car c’est ce dont il s’agit en fait), indépendamment des circonstances, de l’ambiance, si je puis dire, de notre vie.
D’où sa difficulté pour certains. N’est-ce pas pathologique, de l’ordre d’un refuge fallacieux de se laisser aller ainsi au plaisir de vivre quand tout ou partie de notre vie s’y oppose? Il nous faudra donc parfois nous en expliquer avec la ou le sophronisé
.
On comprend ainsi que la détente n’est qu’un code d’accès à la présence intime, je dirais même douce, du corps.
La position allongée prend son sens comme favorisant un laisser aller
à se sentir vivre sans action.
La relaxation dynamique doit se vivre moins comme une conquête du schéma corporel (ce qui est fort juste aussi) que comme un acte de présence d’un bras d’une jambe qui trouvent plaisir dans la vie qui les anime.
A bien lire les phénomènes de résilience, on est frappé comme la VIE l’emporte alors sur les « modalités » de la vie, presque les submerge.
Faire sentir la vie qui pulse en nous est un bel axe de l’apport sophrologique.
Cela donne un certain style à la sophronisation.
Temps d’arrêt, temps vertical (le temps de la poésie selon Bachelard, qui s’oppose au temps horizontal), temps de ressource essentiel pour reprendre, comme après la halte, revigorés,
les chemins caillouteux de la vie.
Dr Luc AUDOUIN, fondateur du CEAS
à qui je dois bien des choses dans le cadre de ma formation de sophrologue en 2006.
© Marianne NYS
reproduction intégrale interdite, tout extrait doit citer mon site www.theraneo.com/nys
Mots clés : sophrologie,sophronisation
Autres articles de cette rubrique | voir tous