Paracelse comme nous l'avons vu était un médecin, mais également un philosophe et un théologien bien que laïque. Il fut un chirurgien innovateur et un philosophe de la nature. Bien que marginal et souvent révolté sa philosophie marquée au sceau d'une foi profonde, aura pourtant une influence énorme sur le développement de la chimie dans les siècles suivants.
TRAITE III
Pour quelle raison ces êtres nous apparaissentTout ce que Dieu crée finit par se manifester à l'homme. Dieu lui donne à voir quelquefois le diable et les esprits afin de le persuader de leur existence.
Du haut de son royaume céleste, il lui envoie des Anges, ses serviteurs. Ces êtres nous apparaissent donc, non pour demeurer avec nous ou s'allier à nous, mais de manière que nous puissions les comprendre. Certes, ces apparitions sont rares pour parler vrai. Mais, pourquoi ne le seraient-elles pas ? Ne suffit-il pas que l'un de nous aperçoive un Ange pour que tous nous croyons au Anges ?
Du reste, pour que la preuve de leur existence apparaisse plus éclatante, Dieu permet que les Nymphes soient vues, non seulement de certains hommes, mais que de plus, elles entretiennent un commerce charnel avec eux et en aient des enfants.
Il permet également que des hommes ne voient pas seulement les Pygmées, mais qu'également ils en reçoivent de l'argent et que d'autres, encore, voyagent avec les Sylphes.
De même qu'un homme n'apparaît pas de la même manière à deux personnes, les Nymphes nous apparaissent autrement que nous leur apparaissons : les Nymphes et nous ne jugeons pas de la même manière, car nous différons de mieux, et chacun juge selon les idées de son milieu.
(
Piaget ne développera-t-il pas une théorie éducationnelle basée sur l'influence milieu-sujet et sujet-milieu)Les Nymphes et les Pygmées ne se rendent pas compte qu'ils peuvent venir demeurer, aimer et vivre parmi nous parce que, étant subtils, ils supportent notre chaos, tandis que nous, étant épais, ne saurions supporter le leur.
Nous avons dit que ces êtres pouvaient entretenir commerce charnel avec les hommes et en avoir des enfants. Ces enfants sont de race humaine parce que le père étant un homme et descendant d'Adam leur donne une âme qui les rend semblables à lui, et éternels.
Et je crois que la femelle qui reçoit cette âme avec la semence est, comme la femme, rachetée par le Christ. Nous ne parvenons au royaume divin qu'autant que nous communions avec Dieu. De même, cette femme n'acquiert une âme qu'autant qu'elle connaît un homme. Le supérieur, en effet, communique sa vertu à l'inférieur.
Voilà donc encore une raison de l'apparition de ces êtres ; ils recherchent notre amour pour s'élever, comme les païens recherchent le baptême pour acquérir une âme et renaître avec le Christ.
Il est juste d'ajouter qu'ils ne se rapprochent ainsi de nous que parce qu'ils nous ressemblent comme le loup ressemble au chien sauvage. Tous ces êtres, en effet, n'ont par des rapports charnels avec les hommes. Les Nymphes sont ceux qui en ont le plus ; après les Nymphes ce sont les Sylphes ; quand aux Pygmées, ils n'ont pas ce type de rapports avec l'homme ; ils se contentent de le servir.
On considère généralement les Pygmées et les Etnéens comme des esprits parce qu'ils apparaissent brillants et éclatants ; l'on ne réfléchit pas que leur chair et leur sang sont de nature lumineuse. Les Pygmées et les Etnéens sont agiles et légers comme les esprits, ils connaissent le présent, le futur et le passé, révèlent aux hommes ce qui est caché ; il ont la raison de l'homme sans en avoir l'âme, ils ont la science et l'intelligence des esprits sans posséder leur connaissance de Dieu.
Nous avons dit que les Nymphes quittaient les eaux pour venir nous voir, nous parler et s'allier avec nous. Les Sylphes sont plus grossiers, ils ne connaissent pas notre langue. Les Gnômes parlent la même langue que les Nymphes. Les Etnéens parlent peu. Les Sylphes sont plus timides que les hommes. Les Gnômes sont plus petits, on les prend souvent pour des flammes errantes, des esprits, des âmes en feu ou des fantômes.
Les flammes qui volent au-dessus des prairies, s'écartant et se rapprochant, ne sont autres que des Gnômes. Les Vulcains sont semblables ; mais, à cause de leur nature, il fréquentent peu les hommes, ils préfèrent les vieilles femmes et les sorcières. Ainsi, leur voisinage est-il dangereux ; en eux le diable bouillonne. Du reste, le diable s'immisce quelquefois dans le corps des Gnômes, des Sylphes, surtout dans celui des femelles, qu'il s'amuse à faire accoucher de foetus atteints de la lèpre, gale ou teigne inguérissable.
Que l'homme qui a des rapports avec une Nymphe ne la tourmente pas près de l'eau ; que celui qui a des rapports avec un Pygmée ne le moleste pas près de ses cavernes ; Nymphe et Pygmée disparaîtraient. Cette disparition ne peut s'accomplir qu'autant que le couple se trouve près de l'élément de la Nymphe ou du Pygmée : loin de cet élément, l'homme peut toujours les forcer à demeurer à ses côtés.
Les Gnômes, lorsqu'ils se sont rendus à notre appel, nous servent fidèlement à conditions que nous contentions leurs désirs. Si nous tenons nos promesses, ils tiennent les leurs, ils nous donnent de l'argent ; ils sont, en effet, beaucoup de richesses à leur disposition, l'extrayant et la travaillant eux-mêmes. Mais, il ne nous en donnent qu'à condition que nous ne la gardions pas mais que nous la répandions.
A suivre.....
© Jean-Claude THIMOLÉON JOLY
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Mots clés : paracelse,grimoire,magie,sciences,recherches,médecin
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