Interview de Julia Rose, kinésiologue, par l'Institut pour la Protection de la Santé NaturelleJulia Rose est une thérapeute professionnelle spécialisée dans la kinésiologie et le « biofeedback ».
Elle est aussi formatrice en « Touch for Health ».
Elle s’est installée en France après avoir vécu et travaillé en Espagne et au Royaume Uni.
En tant que praticienne de médecine douce, elle se sent directement concernée par les effets de la directive THMPD et soutient l’Institut pour la Protection de la Santé Naturelle dans sa volonté de favoriser la liberté thérapeutique des patients.
IPSN : Pensez-vous qu’à l’instar de la directive 24/2004/CE (THMPD) qui concerne les plantes, d’autres législations pourraient venir freiner votre propre activité ?
La Directive THMPD vise le secteur des plantes et des compléments alimentaires. En ce sens, elle n’affecte pas mon travail.
En effet, le « Biofeedback » et la kinésiologie n’impliquent ni d’établir un diagnostic, ni de prescrire des médicaments.
Cela dit, la directive touche à la liberté de choix des patients.
Elle vient limiter l’usage de remèdes naturels. Si cette logique de restriction s’étend, elle pourrait avoir des conséquences sur mon activité. Elle risque aussi d’avoir un impact sur le droit à l’information et ainsi de mettre en péril toutes les médecines naturelles qui permettent de guérir de nombreuses maladies, mais sont mal connues.
La kinésiologie et le Biofeedback sont des thérapies non-invasives qui scannent l’énergie du corps. Ces thérapies rééquilibrent en douceur et naturellement le corps.
Ce faisant, elles réduisent le niveau de stress et limitent ainsi le risque de maladies liées au stress.
Le problème en France, comme dans beaucoup d’autres pays, est le manque d’information accessible au public sur les médecines alternatives. Les patients n’ont donc pas la possibilité de choisir leur thérapie. N’est-ce pas pourtant leur droit le plus strict ?
La médecine conventionnelle peut donner d’excellents résultats pour les accidents, les infections et les urgences de manière générale. En revanche, lorsque la crise est passée, les patients doivent pouvoir choisir entre prendre des médicaments chimiques ou des traitements naturels.
Ce choix ne peut s’exercer que si le patient sait qu’il existe. Dans mon cabinet je vois arriver des clients perdus, inquiets et déprimés, plus en raison des médicaments chimiques qu’ils prennent que de leur condition médicale initiale.
A force de prendre des « cocktails » de médicaments, ils finissent en effet, par en subir les effets secondaires.
L’un des mes patients âgés était si déprimé qu’il craignait même de marcher dans sa propre maison. Nous avons regardé ses prescriptions, il a parlé à sa famille et à son médecin. Le nombre de médicaments qui lui étaient prescrits a été réduit, puis il a commencé un programme de régulation du stress avec moi.
Ce programme incluait également un nouveau régime alimentaire.
Résultat, ce patient est redevenu un homme heureux et a pris l’habitude d’effectuer des promenades quotidiennes. Il a repris goût à la vie.
Je profite de votre question pour en soulever une autre. Alors que nous traversons une période de crise financière majeure et qu’il y a moins de ressources pour les services de santé, pourquoi n’utilise-t-on par l’argent dépensé dans la promotion de médicaments dans la prévention des maladies ? Ce changement de cap réduirait considérablement le nombre de malades.
La prévention coûte peu : il est facile d’intégrer à la vie de chacun les ingrédients qui la rendraient bien meilleure tels que : l’exercice, une alimentation saine, de l’air et de l’eau non pollués, un bon sommeil et du soleil.
L’accès à ces conditions de vie pour tout un chacun aurait un impact considérable sur la santé de tous.
IPSN : Pourriez-vous nous en dire plus sur votre travail et le développement de votre profession en Europe? Quel type de traitement proposez-vous ?En 1995, j’ai commencé une formation qui devait me permettre de devenir kinésiologue et spécialiste de « Touch for health ».
Cette médecine alternative a été inventée aux Etats-Unis dans les années 60 par un groupe de chiropracteurs, dont le Dr. George Goodheart et John Thie qui pratiquaient des tests musculaires pour évaluer l’efficacité de leurs thérapies. John Thie pensait que tout le monde devait pouvoir utiliser ses tests générateurs de bien-être.
A l’inverse, les autres chiropracteurs estimaient que seuls des praticiens qualifiés devaient avoir le droit d’utiliser leurs découvertes. En 1970, John Thie s’est donc séparé du groupe des fondateurs pour créer l’approche « Touch for health ».
Son rêve était de permettre à tout un chacun d’avoir accès à une santé optimale. Il avait mis en place une méthode d’enseignement accessible qui permettait à chacun de faire bénéficier son entourage de traitements simples mais utiles.
Ce mouvement a grandi et s’est répandu dans plus de 50 pays dans le monde. Aujourd’hui 12 millions de personne en bénéficient.
Après avoir reçu mon diplôme de formatrice en « Touch and Health », j’ai continué à suivre des formations au Royaume Uni, aux Etats-Unis et en Espagne. En 1997, je suis devenue kinésiologue professionnelle. J’ai d’abord travaillé en Grande-Bretagne, et quand je me suis installée en Espagne, j’ai continué à la fois mon activité de formatrice et de thérapeute.
Il n’y a pas de consultation type parce que chaque personne est différente.
La consultation dépend donc entièrement de ce que la personne veut changer dans sa vie.
Parfois, je vais commencer par une observation kinésiologique pour déterminer quels méridiens (canaux d’énergie) sont bloqués. Ensuite, on peut procéder au test de la machine Scio. Les résultats du test sont montrés au client sur l’écran de l’ordinateur.
C’est une démarche utile pour le client, qui peut alors visualiser son état de santé du moment. La consultation dure environ deux heures. Au fur et à mesure que les résultats du test apparaissent sur l’écran, le client va pouvoir les commenter et réagir. Il est alors très important pour le thérapeute d’être à l’écoute à ce moment là qui constitue l’un des points d’orgue de la consultation.
Pour que le traitement soit efficace, il faut que le client puisse prendre son temps et qu’il soit en confiance. Beaucoup de problèmes de santé sont résolus facilement dès lors que les clients parviennent à parler librement de leurs peurs ou de leurs angoisses.
Un traitement biofeedback peut être utilisé pour de nombreux problèmes, maladies ou angoisses. En effet, c’est une méthode douce permettant au corps de faire ce pour quoi il est fait : c’est-à-dire nous garder dans un parfait équilibre. Ce traitement est particulièrement efficace chez les animaux et les enfants qui n’ont pas de vision préconçue du bien-être.
C’est aussi un traitement très utile pour les athlètes s’ils souhaitent améliorer leur niveau de performance. Certains athlètes, médaillés d’or aux jeux olympiques, ont changé leur mode de vie en fonction des informations recueillies par leur médecin à la suite d’un test de « biofeedback ».
L’un de mes clients m’a apporté son chien pour suivre le traitement. La pauvre bête était sans poils ou presque et couvertes de plaies à force de se gratter.
On lui avait mis un collier spécial pour protéger sa peau. Le test a montré que le chien avait une allergie au blé. Il fallait changer son régime alimentaire.
Après quelques semaines, la peau du chien a cicatrisé et ses poils ont repoussé. Aujourd’hui, ce chien a retrouvé une santé normale et l’on ne se lasse pas de contempler son beau pelage lisse !
IPSN : Est-ce que les praticiens des médecines naturelles devraient se mobiliser pour défendre les médecines naturelles en France?
Je suis venue m’installer en France après avoir vécu de longues années en Espagne. Il existe une différence entre ces deux pays dans l’attitude qu’ont l’opinion publique et les autorités à l’égard des médecines naturelles.
Quand j’ai quitté l’Angleterre pour l’Espagne en 1997, personne ou presque ne connaissait l’existence des médecines alternatives. J’avais du mal à l’époque à susciter la confiance avec mon approche.
Mais assez rapidement, la kinésiologie s’est fait connaître pour ses résultats positifs. Même si, au début de mon exercice en Espagne, j’ai surtout eu affaire à des étrangers, les Espagnols ont pris le relais assez vite et en quelques années, j’ai vraiment vu le regard des gens changer sur notre médecine.
Cela est peut être lié à l’ouverture d’esprit des Espagnols qui, contrairement aux Français, ne subissent pas la pression d’un système d’état bureaucratique et coercitif. Et paradoxalement alors que la France consomme et produit beaucoup de remèdes naturels (homéopathie notamment), ce pays est moins tolérant avec les médecines naturelles que les autres pays d’Europe.
Je pense que le plus important pour les praticiens des médecines naturelles est de se mobiliser pour la liberté thérapeutique de leurs patients.
Beaucoup de personnes s’appuient désormais sur Internet pour aller chercher de l’information et sont capables de faire des choix intelligents. Mais tout le monde n’a pas accès à l’ensemble des branches de la médecine, qu’elle soit conventionnelle ou non – loin de là ! Et la sécurité sociale ne reconnaît qu’une petite partie des traitements qui existent…
De nombreux domaines médicaux innovants combinent la physique quantique et les médecines traditionnelles chinoises ou indiennes et cela partout dans le monde.
Il n’y a qu’en France où on laisse mourir les vieilles traditions pour ne garder que la physique quantique. Si les compagnies pharmaceutiques gagnent leur combat en barrant l’accès aux remèdes à base d’herbes ou aux remèdes naturels, c’est l’ensemble des médecines naturelles qui pourrait être menacé. Des thérapies comme le reiki, l’acupuncture, la kinésiologie, le shiatsu, l’aromathérapie et même la pratique des massages pourraient à leur tour être menacées. Comme le disait Victor Hugo – un Français ! – « il n’y a rien de plus puissant qu’une idée dont le temps est venu. »
© Pascal BESSON
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Mots clés : institut,protection,santé,naturelle,pose,questions
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