Interview par Mme Diat Lucie de Carole Bernard pour le journal Télégramme
Auray
Cette Alréenne enseigne comment devenir un clown dans les règles de l’art.CAROLE BERNARD, 53 ANS, AIME TRANSMETTRE L’ART DU CLOWN,
ELLE-MÊME ARTISTE CLOWN DEPUIS 15 ANS.
ELLE PROPOSE DES STAGES À AURAY ET DANS TOUTE LA FRANCE.
Qui a dit qu’être clown n’était pas un métier ? Carole Bernard ne dira pas le contraire. Clown professionnelle, l’Alréenne enseigne cet art lors de stages ouverts à tous. Rencontre.
« Je suis née clown », lance Carole Bernard en entamant la conversation. Le sourire sincère et la douceur dans la voix, elle est de celles qui mettent en confiance en quelques instants.
À l’origine, l’Alréenne n’a aucun lien avec le milieu artistique. « Mes parents étaient ouvriers. Quand on partait au camping, il y avait des animations de théâtre. Ma mère me faisait des déguisements en papier crépon. Un jour, j’étais en Charlie Chaplin, un autre jour, j’étais clown ». Comme un clin d’œil à sa destinée.
Docteure de la joie en unité de soins palliatifsMais la vie l’emmène sur un autre chemin. Elle devient éducatrice spécialisée auprès de personnes handicapées durant dix ans. Dans le cadre de sa profession, elle parti- cipe à un stage de théâtre. Dont une expérience de clown. « Ça a été une révélation. J’ai eu envie d’aller plus loin ». Elle apprend, prend des cours... Le tout en parallèle de son emploi.
Puis vient l’heure du choix : un CDI en tant qu’éducatrice ou la plongée dans l’inconnu en tant que clown. « J’ai décidé de me lancer malgré l’incertitude. J’ai travaillé en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et j’ai dé- buté mes interventions en unité de soins palliatifs dans les hôpitaux parisiens, fin 2015, avec l’association
Les Neztoiles Pendant quatre ans, elle côtoie des personnes en fin de vie de tout âge sous le doux nom de Vénus, un personnage féerique.
« J’étais docteure de la joie. J’essayais d’alléger, de dédramatiser le drame ».
« On est loin de l’expression « tu fais le clown » En même temps, elle propose des stages où elle transmet l’art du clown. Et depuis 2021, elle s’est lancée à corps perdu dans l’enseignement. Clown et art du clown, quelles différences ? « Il y a des règles à respecter. On est loin de l’expression « tu fais le clown ». Il y a une mise en scène, une posture aérienne ».
Le clown de cirque existe mais Carole Bernard n’en fait pas partie : « Il y a autant de personnalités qu’il y a de clowns. Le mien a évolué depuis que j’ai commencé. Tantôt androgyne, tantôt muet... ».
Être artiste clown, c’est se métamorphoser, avec ou sans nez rouge. Tout en retrouvant l’innocence d’un enfant. « On s’autorise à s’amuser, on devient quelqu’un d’autre. Plus spontané, sans peur du ridicule ».
Être clown, être qui on veut
Clown de théâtre, conteur, jongleur, triste, militant... Tout est possible. C’est ce qu’elle transmet lors de ses stages dans lesquels elle accueille une dizaine de personnes : « C’est un moment hors du temps, où la vie extérieure, leur profession, la société n’ont plus d’importance ».
© Article de Lucie Diat
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Mots clés : clown, art, théâtre, improvisation, expression, corporelle, danse,
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