Sur le « web » que je fréquente depuis 1995, il est possible d'observer certaines évolutions. Plutôt courtois lors des premières années, les échanges sont devenus tendus, agressifs et expriment bien souvent jugements et colères, pour ne pas dire exclusivement.
Il suffit de regarder les commentaires sous les publications pour s'en rendre compte. Quand ce ne sont pas des coups de griffes, ce sont des quolibets et des jugements. La volonté d'être blessant, méchant est évidente. Ce sont de véritables petites colères sur pattes qui s'expriment. Parce qu'elles ont pris en quelque sorte toute la place, toute la dimension de l'humain.
C'est la surconsommation du fait que les écrans ne stimulent que la satisfaction immédiate. Ainsi, se multiplient les plaintes et les jérémiades lorsque vous écrivez plus de quelques mots. Aligner plus de trois lignes et vous voyez apparaître à l'écran le mot pavé. Dès qu'une phase de réflexion est nécessaire, ici plus qu'ailleurs, l'émotion remplace le verbe réfléchir. Ainsi, des actions humaines toutes simples sont impossibles, comme ignorer une personne qui dérange, parce qu'il faut absolument que l'émotion s'impose. Tout texte un peu construit est comme un pavé jeté dans la mare de leurs émotions, la mare étant une eau stagnante.
Les écrans sont absorbants et hypnotiques. Nous le savons depuis les analyses des effets de la télévision sur les esprits. La lumière de l'écran capte, ce qui permet de faire entrer mieux le « message » que veulent faire passer ceux qui décident des programmes et du contenu des journaux télévisés. et des publicités.
Avec la multiplication des écrans, leur généralisation sexe et âge, le phénomène s'amplifie. Il faut voir les parents confier leur téléphone pendant les courses ou l'âge à partir duquel les enfants, pour ne pas dire les bébés, ont un appareil factice entre les mains pour mieux les formater. Le « système » subjugue entre « progrès » et « effet de mode ».
Ce ne sont pas des outils d'éveil mais d'endormissement et d'abrutissement tant que l'esprit n'est pas façonné correctement pour la maîtrise de la lecture, de l'écriture et du calcul, et que ses émotions demeurent un domaine étranger à leur propriétaire.
Même formés à l'être humain, il est sage de bien appréhender les écrans qui sont chronophages et absorbants. Aucune préparation n'empêchera les effets de ces appareils d'agir. Leur principale conséquence est une forme de dépendance et d'isolement. Ce qu'ont bien compris les hommes publics, ainsi que les femmes publiques, qui travaillent non pour les populations et leur bien être, mais pour divers groupements de pression, plus ou moins spirituels, qui veulent une société des écrans et de l'individu livré à lui même derrière ses écrans sans plus aucune interaction humaine.
Ce que l'on appelle intelligence artificielle est une tentative de démiurge de remplacer l'être humain créé par un autre être, artificiel, pour prouver et se prouver qu'ils « maîtrisent tout ». Tous les outils sont « bons » ou « mauvais » selon comment ils sont employés. Un marteau peut aussi bien servir à clouer des planches pour fabriquer une cabane qu'à fracasser un crâne. Tout dépend de l'humain qui emploie l'outil.
Des expressions comme « réalité virtuelle » et « intelligence artificielle » ne sont pas à prendre à la légère. Elles portent en elles les germes d'une déshumanisation flagrante. Relation avec l'écran, enfouissement des émotions, isolement par le « tout à distance » et le seul contact humain sera le bonjour au revoir du livreur tant qu'il ne sera pas remplacé également par une intelligence artificielle.
Tout ceci n'est que le prolongement de la caissière de péage remplacée par une machine soit disant pour votre confort car détruire des emplois humains seraient plus pratiques pour vous. Les seuls véritables gagnants sont ceux qui se mettent de l'argent dans les poches.
Pourquoi remplacer l'humain et le faire disparaître ? La machine pour aider, pourquoi pas. La machine pour remplacer, quel intérêt de détruire, par remplacement, l'humain comme interlocuteur d'autres humains ? Quel bien être peut apporter une société basée sur la substitution de l'Homme par des machines et autres intelligences artificielles ?
Seul face au distributeur automatique de billets, seul à la barrière de péage, seul face à l'intelligence artificielle qui n'est qu'une programme sans âme. C'est peut être la finalité, cette société sans âme...
Aimez vous, aimez l'humain qui est en vous et autour de vous.
Amour et bienveillance.
© Mathias GAIFFE
reproduction intégrale interdite, tout extrait doit citer mon site www.theraneo.com/lamaisondubienetre
Mots clés : pavés, mares, mots, hommes, humanités
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