Quand l’un des partenaires souffre, voire les deux, et que l’on n’arrive plus à se parler, et que l'on est en train de s'éloigner l'un de l'autre.
Libido en berne, troubles érectiles, douleurs ou blocage: face à un problème sexuel, vers qui se tourner? Le couple est une construction de tous les jours...
S’y rend-on seul ou à deux ? Tout dépend de qui vient la demande.
Si le sexologue perçoit une inhibition, il proposera peut-être des séances individuelles pour commencer, et ensuite en couple selon le souhait.
Quand un couple consulte, il importe qu’aucun des deux membres du couple ne sente (ou même ne suppose) une alliance du praticien avec le conjoint.
Quand le praticien est un homme, la compagne peut éprouver comme une alliance entre celui-ci et son époux, quand le praticien est une femme, c’est le conjoint qui risque d’éprouver cette possible alliance entre la thérapeute et sa compagne.
L'idéal pour éviter cet inconvénient, qu’il y ait comme thérapeutes un homme et une femme agissant conjointement pour accompagner un couple, mais admettons que c'est un luxe, et gageons qu'un "bon" professionnel avec l'expérience peut être impartial et que les clients puissent en être sinon certains pour le moins assurés. A l’heure où l’arrivée du Viagra fait la Une des journaux et anime les dîners en ville, franchir la porte du sexologue reste encore très difficile : 10 % seulement des hommes et des femmes atteints dans leur sexualité osent franchir ce pas, gênés de dévoiler leurs blessures les plus intimes, les plus secrètes, les plus « honteuses ».
Contrairement aux autres thérapeutes, les sexologues visent l'amélioration de la qualité de la santé sexuelle (vision habiletés et croyances) et la guérison des troubles sexuels. Et ils y parviennent dans environ deux tiers des cas.
Comment travaillent-ils ? Certains ont une approche purement médicale, limitée à la prescription de médicaments.
La majorité propose une thérapie brève à base de techniques comportementales et corporelles.
D’autres peuvent accompagner leur patient dans une psychothérapie plus approfondie.
Mais, quelle que soit leur pratique, tous conseillent de ne pas attendre le moment ultime.
En effet, plus on consulte tôt, plus on guérit vite. Deux grandes complaintes aboutissent dans le cabinet du sexologue : l’impuissance et la frigidité.
Traduction : troubles de l’érection et éjaculation précoce pour l’homme ; vaginisme (contraction des muscles du vagin), manque de désir et absence d’orgasme chez la femme. C’est à ces « dysfonctions sexuelles », ainsi nommées par les spécialistes.
Premier rendez-vous : définir le problème« Ce n’est plus comme avant », « Je suis impuissant », « Je ne sens rien »… Amener le patient à mettre des mots sur son problème tout en respectant sa pudeur, instaurer un vrai climat de confiance…
S’il s’agit d’un couple, les personnes sont reçues ensemble et/ou séparément. Cela dépend du sexologue et de la demande des conjoints.
But de l’entretien : identifier le trouble et son origine.
Il s’agit, pour le sexologue, de faire la part de ce qui relève de l’organique (10 % des cas), du manque d’information et d’éducation sexuelle (40 % des cas) ou de la psychologie (50 % des cas)
De là découle une réponse différente qui prend en compte aussi, bien sûr, la situation affective du patient.
Thérapie brève : réapprendre le plaisirPremier cas de figure : la personne est célibataire. Son symptôme n’a pas pour origine un traumatisme profond mais plutôt une éducation rigide, une méconnaissance de la sexualité ou encore une expérience douloureuse récente. Nul besoin, alors, de sonder les profondeurs de l’inconscient : une thérapie brève de six mois à un an, à raison d’une séance par semaine ou tous les quinze jours, suffira. Elle peut comporter plusieurs volets.
Une éducation sexuelle. « Les troubles sexuels sont une pathologie de la maladresse », explique Charles Gellman, psychiatre et psychothérapeute, l’un des pionniers de la sexologie en France, qui recommande à ses patients livres et cassettes éducatifs. Ainsi, croquis en main, il passe en revue l’anatomie du sexe de l’homme et de la femme, explique les mécanismes de la jouissance, n’hésite pas à donner des conseils sur la manière de caresser le sexe de son partenaire, etc.
Cette éducation sexuelle a une visée psychologique : elle allège le poids de la culpabilité à propos de « la chose » ainsi que les angoisses des introvertis ou des grands timides, qui ont peur de ne pas savoir faire.
Apprendre à se relaxer. A trop se focaliser sur son problème, on l’amplifie. Une femme anorgasmique aura tendance à guetter l’orgasme, à faire de l’auto-observation, à être trop vigilante dans ses rapports sexuels. Et c’est la spirale de l’échec. « Plus on veut, moins ça marche », souligne Charles Gellman. Or c’est dans l’abandon que la personne surmontera son blocage. Aussi a-t-elle besoin d’être « déconditionnée ». Place alors à la relaxation et/ou à l’hypnose qui lui apprennent à détendre son corps et son esprit et à prendre de la distance par rapport à ses fantasmes anxiogènes. Ce travail peut se faire en séances individuelles ou en groupe.
Travailler les postures ou la relation ?Selon les cas, et selon sa spécialité, le professionnel non médecin dispose de plusieurs outils, entre autres des questionnaires divers pour permettre à la personne ou au couple de faire un point "assisté".
La spécificité du sexologue-thérapeute : aider à repérer nos représentations, nos fantasmes, nos croyances à l’origine de blocages et de peurs. À prendre conscience de nos ressentis, de nos émotions. À résoudre nos conflits psychiques. À mieux connaître notre corps et son fonctionnement. À retrouver notre liberté de choisir une sexualité qui nous va. À développer notre confiance, à dédramatiser.
Sylvain Mimoun a une jolie formule pour décrire la sexualité : « Un rapport réussi, c’est un égoïsme partagé. » Et si un tiers nous aidait à être plus égoïstes à deux ?
© Marianne NYS
reproduction intégrale interdite, tout extrait doit citer mon site www.theraneo.com/nys
Mots clés : problèmessexuels,sexualité,santé
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