La performance érigée en normeCe trouble, qui caracole en tête des dysfonctionnements sexuels masculins, loin devant l’impuissance, et l’essoufflement du désir, est devenu le premier motif de consultation des hommes en sexologie.
Statistiquement le nombre d’éjaculateurs prématurés n’a pas augmenté, la demande de conseils pour améliorer les choses, elle, est en forte hausse. Il faut dire que le discours social a changé, la médiatisation omniprésente de la sexualité érige la performance en norme, et fait subir à l’homme une pression constante.
Reste une question : pourquoi tant de hâte ? Surtout quand l’éjaculation prématurée n’est pas due à un problème purement physique (phimosis, frein du prépuce trop court, prostatite…) relevant de l’urologie ou, chez la partenaire, à un défaut de lubrification vaginale favorisant les frottements, donc l’excitation, lors de la pénétration.
Cette rapidité est d’abord inscrite dans les gènes masculins : comme tous les animaux mâles, l’homme est programmé pour éjaculer prestissimo, surtout à l’aube de sa sexualité, pour des raisons liées à l’instinct de procréation. Bref, s’il ne pensait qu’à lui-même, tout mâle serait naturellement précoce.
Des émotions mal maîtriséesCela étant, d’autres facteurs, psychologiques, entrent aussi en ligne de compte : la peur de s’engager (éjaculer rapidement est un bon prétexte pour rompre une relation difficile à assumer), le besoin de vivre continuellement sous pression.
« Une débauche d’énergie qui stimule le système orthosympathique et accélère la survenue de l’éjaculation », précise Catherine Solano, sexologue), ou encore… le trac.
« La plupart du temps, l’éjaculateur prématuré présente un terrain psychoémotionnel fragile remontant à la puberté, c’est-à-dire à l’époque de ses premiers rapports sexuels, mal maîtrisés, indique Sylvain Mimoum.
Or, quand le corps s’habitue tôt à éjaculer vite, un conditionnement physiologique se met en place et s’auto-entretient de manière réflexe. »
Jean-Denis, 37 ans, éditeur surbooké, en sait quelque chose : « Quand j’angoisse à l’idée de jouir vite et que je tente de battre des records de lenteur, je me crispe et précipite le bouquet final. Je n’arrive jamais à me laisser vraiment aller… Du coup, j’espace de plus en plus les rapports ou je les évite, purement et simplement, par peur du ridicule ! » Ultime accusée, la masturbation, davantage pulsionnelle qu’émotionnelle : « Le problème n’est pas sa pratique en soi, mais sa rapidité d’exécution, sa déconnexion de l’autre, son manque d’érotisation et la culpabilité qui s’y rattache », explique Catherine Solano.
Des solutions par la thérapie sexo fonctionnelle et l'hypnose selon le cas, voire les 2 en 2 temps différents.
© Marianne NYS
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Mots clés : problèmessexuels,sexualité,santé,ejaculationprématurée
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