Un homme est venu qui s’est enfui
La pluie claque à la fenêtre
Au matin
La petite voix étouffe
Quand elle voudrait hurler
Pour personne et peu importe
Seuls comptent la beauté du geste
Le cri fondamental
L’ébauche jetée
De ma main au fleuve
Sous les railleries de la lune
Un homme est venu qui s’est enfui
Et le souffle du vent en est changé
Arracher sa tête
Mettre ses mains
Son corps dans l’idée
La prier d’être sage
Tourner autour l’esprit en rage
Sans parvenir jamais
À s’en saisir vraiment
Un homme est venu qui s’est enfui
Qui savait avant l’oiseau
La naissance de l’orage
S’instruire de la beauté des autres
Il y a fallu une vie
Demeurer en retrait
Des démonstrations savantes
Se méfier des rébus
Ne pas y perdre son temps
Et sauver la joie qui reste
Pour le premier soleil d’avril
Et la venue des tempêtes
Un homme est venu qui s’est enfui
Et l’odeur du soleil n’est plus la même
Il faut bien se l’avouer
Les aurores ne savent pas changer de forme
Tu savais où mène la voie droite
Tu préféras les traversantes.
Thierry Metz (1956-1997).
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Mots clés : poème, l’esprit, lamain, levent, thierrymetz
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