Les vitamines DRésuméLa « famille » vitamine D est une grande famille. On ne connait, habituellement, que les vitamines D2 et D3, que notre corps va transformer en calcitriol pour les rendre utilisable : notre corps est une merveille biologique capable de former du calcitriol utilisable à partir de différentes sources. Il est nécessaire néanmoins que les matières de base soient présentes en quantité suffisante, ce qui est rarement le cas… La supplémentation est (presque) indispensable.
La vitamine D à travers les âgesNous connaissons tous la vitamine D, au moins de nom. Le plus souvent, nous en avons consommé, quand nous étions petits. Il s’agissait de médicament ou de supplément alimentaire, pour combattre le rachitisme. De plus en plus, les médecins en prescrivent aux personnes âgées, aux personnes qui sortent peu ou qui ont la peau foncée. Durant l’été 2015, un comité d’experts (Le Comité Scientifique Consultatif sur la Nutrition) a recommandé au gouvernement britannique d’en faire prendre à toute la population du Royaume-Uni pour combattre les déficits constatés.
Dans la famille vitamine D, donnez-moi…
Ce que l’on sait moins, c’est que la vitamine D se cache sous plusieurs formes : on connaît les vitamine D2 et D3. Mais il en existe beaucoup d’autres formes : le calcidiol, le calcitriol, le 24,25-Dihydroxycholecalciferol, la vitamine D4 (22-dihydroergocalciférol), la vitamine D5 (sitocalciférol), la vitamine D6 (dérivé éthylé de la vitamine D4), la vitamine D7 (24R-méthyl de la vitamine D3).
Les différences entre ces molécules sont de quelques atomes, mais ces différences qui peuvent paraître minimes transforment des molécules inutilisables en molécules actives dans des processus biologiques très différents.
La seule forme de vitamine D réellement utilisable par l’os étant le calcitriol. Toutefois, le calcitriol a besoin de précurseurs qui sont le calcidiol, la vitamine D2 (ergocalciférol) et la vitamine D3 (cholécalciférol).
Ceci ne signifie pas que les autres formes soient inutiles : la vitamine D4 est la forme que l’on trouve dans certains champignons (Agaric, Morilles, Chanterelles) et la vitamine D5 semble avoir des fonctions antitumorales…
Les avatars de la vitamine DDans notre corps, il existe tout un processus de transformation de différentes molécules pour aboutir à la fabrication de la seule vitamine D utilisable par nos os : le calcitriol.
L’apport des molécules originelles vient de l’alimentation.
Trois sources principales vont nous apporter notre dose de vitamine D.
Nous pouvons consommer :
de la vitamine D,
les nutriments qui font aboutir à la métabolisation du cholestérol par notre corps.
Deux formes principales : D2 et D3.
La vitamine D peut être consommée sous deux formes principales : la vitamine D2 (ergocalciférol, produite par les plantes), et la vitamine D3 (cholécalciférol, synthétisée par les animaux). Une autre forme, plus rare – la vitamine D4 – est synthétisée par les champignons. Ces formes (D2, D3, D4) ne sont pas directement utilisables par nos os.
En consommant les nutriments adaptés, notre métabolisme va produire un précurseur du cholestérol, le 7-dehydrocholesterol, que notre peau, sous l’action des rayons UVB (quand il y en a et le besoin quotidien est de 10 minutes), va transformer en vitamine D3.
La vitamine D va alors être mise en réserve principalement dans les cellules graisseuses du corps, en attendant son utilisation, et une fraction va continuer à circuler dans le corps pour être disponible pour les besoins courants.
On pense généralement que la vitamine D3 est plus efficace que la vitamine D2 dans les processus biologiques, mais tous les spécialistes ne sont pas entièrement d’accord sur la question.
Une conversion en deux étapes :La conversation des vitamines D en molécules utilisables par nos os va alors se faire en deux étapes.
1) Notre foie va intervenir en première lieu pour effectuer une première transformation chimiques de toutes les vitamines D disponibles en 25-hydroxyvitamine D2 ou D3 (25(OH)D), c’est-à-dire le calcidiol.
Il faut signaler que notre corps est capable d’assimiler par voie orale du calcidiol, et que cela peut être intéressant pour certaines personnes ayant des troubles du foie.
2) Lors de la seconde étape, qui se produit principalement dans les reins, le calcidiol va être transformée en 1,25-dihydroxyvitamine D2 ou D3 (1,25(OH)2D), donc en calcitriol. C’est cette dernière forme de vitamine, le calcitriol, qui va être utilisable par les os.
La quantité de vitamine produite va dépendre des besoins en calcium de l’organisme : en cas de déficit de calcium, nos reins, stimulés par la PTH (hormone parathyroïde ou parathormone), tenteront de fabriquer plus de calcitriol, sous réserve que les quantités de calcidiol soient suffisantes.
En cas de surabondance de calcitriol, les reins sont capables de détruire les excès. En outre, tous les tissus qui utilisent le calcitriol contiennent une enzyme, la 25-hydroxylase, capable de détruire les excès locaux en les transformant en 24,25(OH)2D. Toutefois, les chercheurs estiment généralement que les excès de vitamine D peuvent néanmoins entraîner des risques pour la santé (calcification, toxicité rénale et cardiaque).
Les services spécialisés de l’Union Européenne (Agence de Sécurité Alimentaire Européenne) recommandent de ne pas dépasser une dose de 50 microgrammes de vitamine D/jour pour les personnes de plus de 10 ans (à partir de 11 ans) et les adultes, y compris pour les femmes enceintes ou allaitantes. La dose maximale pour les enfants de 0 à 10 ans est de 25 microgrammes par jour. L’agence européenne ne fait pas de distinction entre la vitamine D2 et la vitamine D3.
Une affectation différenciéeAinsi donc, la vitamine D que nous consommons ou que nous produisons fait l’objet d’une régulation complexe dans notre corps. Dans la plupart des cas, les besoins physiologiques de court terme sont couverts. Il en va moins souvent de même pour les besoins de long terme (et en particulier pour la minéralisation des os) car, quand nous sommes en déficit de vitamine D, les quantités disponibles sont affectées en premier lieu aux besoins de court terme : notre corps n’est pas capable de créer ce dont nous avons besoin si nous ne lui fournissons pas les éléments nécessaires…
ConclusionLes mécanismes de production, d’utilisation et de régulation de ce que nous appelons vitamine D sont complexes et particulièrement évolués. Différentes sources complémentaires nous permettent de palier, en partie, aux insuffisances importantes qui peuvent se produire.
Toutefois, en cas d’insuffisance durable, notre corps affecte les quantités disponibles aux besoins les plus criants, aux besoins de court terme. Et notre squelette finit par en souffrir.
Il est donc important de s’assurer que nous en avons suffisamment, ce qui n’est que très rarement le cas sous nos latitudes et avec nos modes de vie.
Pensons à nous supplémenter efficacement (sans excès, toutefois), toute l’année si nécessaire (c’est le cas, le plus souvent) et plus particulièrement en automne et en hiver.Sources : Consultation on draft SACN Vitamin D and Health report, Public Health England, 22 juillet 2015 et
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© Marianne NYS
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Mots clés : vitamined
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