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GUIDE SPIRITUEL DES CHEMINS DE SAINT-JACQUES
Gaële DE LA BROSSE
éditions Presses de la RenaissanceCe guide s'adresse à ceux qui souhaitent effectuer le chemin de Saint-Jacques de Compostelle autrement que comme une simple randonnée, aux chrétiens mais aussi à ceux qui accomplissent cette route avec des motivations spirituelles différentes. A consulter avant le départ, à emporter avec soi et à méditer au fil des pas, puis au retour pour continuer le pèlerinage au quotidien. 20 chapitres évoquent les différentes étapes non pas matérielles mais spirituelles et psychologiques, ou " paysages intérieurs " du pèlerinage, y compris avant et après le voyage, comme " L'appel de la route ", " Voyager léger ", " Le rythme de la marche ", " Communier avec la nature ", " La purification intérieure ", " Rencontrer l'autre ", " La traversée du désert ", " La marche à l'étoile ", " À l'approche de Santiago ", " Le cheminement après le Chemin ". Chaque chapitre comprend : une photo n&b et une citation accompagnant le titre ; le thème du chapitre développé ; un récit de pèlerin ; un entretien avec une personnalité (Bernard Ollivier, Jean-Claude Bourlès, PPDA, Laurence Lacour, Edouard Cortès...) ; un extrait de la Bible commenté ; un épisode d'une vie de saint suivi de citations d'écrivains et maîtres spirituels ; une histoire ou une légende du Chemin. Des annexes pratiques clôturent l'ouvrage (prières, annuaire des accueils spirituels, les 10 commandements du pèlerin, bibliographie choisie, confréries jacquaires, lexique).
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EXTRAIT DU LIVREChapitre 1
Invitation au pèlerinage
« Nous sommes ensemble des pèlerins qui, à travers des pays inconnus, se dirigent vers leur patrie.
Que pour vous maintenant et à jamais
Le jour se lève et les ombres s’enfuient. »
FRA ANGELICO
L'Histoire Sainte n'est remémoration que parce qu'elle est prophétie. Pas d'histoire sans avenir. Aussi bien n'y a-t-il pas de pèlerinage sans récit des origines, sans légende fondatrice, sans tradition à transmettre, sans évocation du saint vénéré. De saint Jacques, comme des apôtres en général, les Evangiles, curieusement, n'ont retenu que les traits relatifs à sa mission future. Il est d'abord, avec Jean, son cadet, ce pêcheur de Galilée qui déserte la barque de son père, Zébédée, pour suivre Jésus de Nazareth. Il est ensuite, sur les chemins poudreux de Judée, ce fougueux prédicateur qui aurait voulu déchaîner le feu du ciel sur les nuques raides qui se sont fermées à sa parole et lui ont refusé l'hospitalité, ce qui lui valut le surnom de « Boanergès » - « Fils du tonnerre ». Puis il est le témoin ébloui de la Transfiguration sur le Thabor. Quand il aura assisté à la résurrection de la fille de Jaïre, son ambition n'aura plus de frein. À la stupéfaction des autres disciples, la mère de Jacques et Jean viendra demander pour ses fils les meilleures places dans le royaume dont parle Jésus. Mais Lui se tourne vers eux : « Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire ? » Et Jacques de répondre : « Oui, nous le pouvons - possumus ! » Pourtant, il est aussi l'homme aux paupières alourdies de fatigue qui n'a su veiller plus d'une heure au jardin de Gethsémani, piteux spectateur de la Passion. Mais Jacques se ressaisit et, premier des apôtres, ravit la couronne du martyre, ayant obtenu le privilège d'être décapité sur l'ordre d'Hérode Agrippa Ier, comme Jean le Précurseur l'avait été par Hérode Antipas.
Or c'est au moment où il sort de l'histoire, bizarrement, que saint Jacques se prépare à y faire une entrée fracassante. Il lui aura fallu une longue rumination. Plus profonde aura été la nuit de l'oubli, cet ensevelissement dans les ténèbres du malheur, plus soudaine et imprévisible sera sa résurrection, là-bas, au Finisterre de Galice. Mais que vient-il y faire au juste, sinon récolter au centuple ce qu'il a si durement semé sur sa terre natale ? N'est-ce pas là-bas, dans le granit de Galice, qu'il a imprimé à jamais le sceau de son corps, comme le veut la légende, à Padrón précisément où gît ce petronus, autel ou amarre taillé dans le roc de la foi ? Elle est omniprésente, cette grosse pierre, qu'elle le porte miraculeusement sur les flots ou qu'elle lui serve de siège et d'assise.
Si cette pierre d'angle est le fondement de sa mission, n'est-ce pas aussi parce qu'elle est l'enclume qu'il a arrosée de son sang en courbant la tête ? Au vrai, cette pierre angulaire n'est autre que celle dont se débarrassent souvent les bâtisseurs de l'histoire humaine. Elle incarne cet homme - « Ecce homo » - dont Pierre, saisi de crainte, a dit par trois fois : « Non, vraiment je ne le connais pas ! ». Elle est cette pierre qui arrache à saint Jacques ce cri d'angoisse : « A finibus terrae ad te clamavi : dum anxiaretur cor meum in petro exaltasti me - Des confins de la terre, j'ai crié vers toi : alors que mon cœur était oppressé, tu m'as élevé sur le roc ! » Pour finir, c'est sur cette pierre, qui l'a maintenu au-dessus de l'abîme, qu'est construite la merveilleuse demeure de l'Apôtre, celle que découvre le pèlerin au terme de sa longue odyssée. C'est au-dessus d'elle que scintille l'étoile de saint Jacques, là-bas, où retentit son appel, au bout de la Voie lactée, chemin des âmes, miroir des pèlerins fourmillant comme grains de sable, ce grand peuple processionnant vers lui, dont il est désormais le pasteur.
Qu'on ne s'y trompe pas : c'est bien Jacques le Majeur que l'on découvre à Compostelle, aux portes comme au cœur de sa cathédrale. Le voici debout, splendide « athleta Christi », brillant de l'éclat du marbre à la Puerta de las Platerias. Il y est le témoin de la Transfiguration. « Hic in monte lhesum miratur glorificatum », dit l'inscription qui l'accompagne. Et lui montre, gravée sur son livre, la salutation du Christ ressuscité : « Pax vobis. » Mais il se tient également, adossé au trumeau du portail qui chante sa gloire, face au soleil couchant, sous le Christ de la Parousie. Il y est assis, rayonnant de beauté, sur le chapiteau qui couronne l'arbre de Jessé, car il est par excellence le chantre de l'incarnation. Le Credo des Apôtres(1) ne met-il pas dans sa bouche cette affirmation inouïe : « Il a été conçu du Saint-Esprit, est né de la Vierge Marie » ? Enfin, il est là, trônant généreusement au-dessus du maître-autel, dans son sanctuaire, flatté par l'or et l'encens, ce qui ne l'empêche pas d'être accessible à la prière comme aux embrassades de ses pèlerins. Aucun doute, c'est bien lui, le fils de Zébédée, le Boanergès. En veut-on une preuve irréfutable ? Depuis la fondation de son église, au chevet, la ronde des autels évoque la mémoire de l'événement du Thabor : au centre, la chapelle d'axe est consacrée au Sauveur, tandis qu'à ses côtés s'arrondissent les absidioles respectivement dédiées à Pierre, Prince des Apôtres, et à Jean l'Évangéliste, frère de Jacques, « le disciple que Jésus aimait », celui à qui Marie fut confiée au pied de la croix : « Fils, voici ta Mère ». Enfin, au-devant, juché sur son mausolée, réside Jacques, le troisième témoin.
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