Après une journée exténuante, qui n'a pas rêvé de se faire masser le dos par son conjoint ? Le massage est pratiqué depuis des millénaires. Ses vertus thérapeutiques ont toujours et partout été reconnues. II apporte forme physique, harmonie mentale et énergie de vivre. Surtout, il permet à tous, en famille ou entre amis, en dehors du cadre médical ou professionnel, de vivre mieux grâce à des gestes simples, agréables et naturels.
Ce sont ces gestes que nous enseigne Stewart Mitchell. Stress, nervosité, soucis ? II est facile d'y remédier grâce aux innombrables bienfaits de l'art du toucher. Et même si vous êtes bien dans votre corps, ce livre vous dispensera de précieux moments de plaisir et de paix, seul ou à deux. Et qui sait si, au terme de cette initiation, vous ne deviendrez pas un véritable masseur, pour vous-même et vos proches?

Aujourd’hui, le massage est peut-être l’une des branches les plus populaires du secteur de la forme et de la santé. On y recourt efficacement lors des séances de relaxation, dans les centres de soins des stations thermales et balnéaires, ou encore comme à une forme de médecine naturelle. Il trouve ses origines dans l’histoire, mais aussi tout simplement dans la personne humaine.
L’art du massage est pratiqué depuis les temps les plus reculés et il conserve de nos jours un sens profond, tant pour le receveur que pour le donneur. Il nous apporte l’expérience du contact, du mouvement et de l’énergie, trois qualités associées au bien-être de la personne tout entière.
Il est question du massage dans toutes les cultures et les textes anciens attestent que, dès l’Antiquité, les Chinois, les Grecs et les Romains pratiquaient tous une forme de massage.
Dans certaines communautés, le massage est devenu un acte social, un témoignage d’hospitalité, comme à Hawaii où l’on honore un invité avec des mouvements passifs appelés lomi-lomi. Les anciens Grecs associaient la culture physique et le développement des facultés mentales et spirituelles. Dans leurs gymnases, ces remarquables établissements qui servaient de centres de santé, ils avaient développé des écoles de massage. En Extrême-Orient, les musiciens et les acteurs apprennent des techniques de massage pour favoriser leur développement artistique, tandis que les maîtres de kathakali massent avec leurs pieds les interprètes de cette forme de danse très ancienne originaire du sud de l’Inde.
Malgré leur connaissance assez limitée du fonctionnement du corps, les médecins de l’Antiquité savaient comment recourir au massage pour traiter la fatigue, la maladie ou les traumatismes. Ainsi, à une époque où l’on n’avait qu’une compréhension fort incomplète de la circulation sanguine, Hippocrate expliquait déjà que l’anatripsis, c’est-à-dire littéralement le « frottement vers le haut », produit sur les membres des effets plus favorables que le frottement vers le bas.
Après l’effondrement des civilisations grecque et romaine, l’art du massage a cessé de se développer, sauf en Orient, où s’est maintenue une tradition ininterrompue. Ce n’est qu’au xvie siècle, avec l’apparition de techniques chirurgicales relativement complexes, que l’on voit resurgir le massage en Europe, associé aux soins de santé.
Vers la fin du xixe siècle, pour répondre à la demande en matière de massage thérapeutique, des organismes ont été constitués afin d’organiser la formation, de promouvoir la science du massage et de « préserver les intérêts du public et de la profession ». On peut ainsi relever les qualités requises, à l’époque, pour faire un bon masseur :

La santé : elle ne doit pas être nécessairement robuste, car souvent les personnes dotées d’une grande force physique manquent un peu du toucher délicat et intuitif nécessaire. Cependant une personne fragile ou souffrante ne peut espérer être d’un grand secours à une autre.

L’intelligence et l’aptitude : car le massage n’est pas une chose aussi aisée qu’on pourrait croire, spécialement dans la mesure où il doit s’adapter aux cas individuels.

De hautes qualités morales sont indispensables, car de grands torts ont pu être causés, faute d’un équilibre mental suffisant.
Incorporated Society of Massage, 1894.

Aujourd’hui, le succès du massage peut s’expliquer par un retour aux valeurs « naturelles », en réaction au stress des conditions de vie modernes et particulièrement à une certaine déshumanisation des soins de santé, qui a réveillé l’intérêt du public pour des formes de traitement que l’ère scientifique avait commencé par écarter.