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INFINI DANS LA PAUME DE LA MAIN (L')
Matthieu RICARD
et Trinh Xuan Thuan
éditions Pocket



La science et la spiritualité éclairent chacune à sa façon la vie des hommes : pourquoi ne seraient-elles pas complémentaires ? Les connaissances scientifiques et spirituelles seraient trop étrangères l'une à l'autre pour que leur confrontation puisse être autre chose qu'un dialogue de sourds... C'est à faire mentir cet antagonisme que s'attachent ici Matthieu Ricard et Trinh Xuan Thuan.

Dans la lignée des rencontres de plus en plus fréquentes entre science et spiritualité, ce livre est le dialogue entre Matthieu Ricard, chercheur en biologie devenu moine bouddhiste (voir Le Moine et le Philosophe), et l'astrophysicien Trinh Xuan Thuan, né à Hanoï en 1948, auteur de plusieurs ouvrages de vulgarisation scientifique, dont Le Chaos et l'Harmonie (1998). S'étant développés tous deux dans un climat d'effervescence intellectuelle, c'est avec ardeur et ouverture qu'ils comparent leurs points de vue sur le temps, la matière, la conscience, les rapports entre le corps et l'esprit, la méditation et l'action, la science et l'éthique... Le cheminement dans le livre est orienté par l'énoncé, au début des dix-neuf chapitres et dans la table des matières, par des questions qui sous-tendent la pensée. Autres outils fort utiles au profane : un glossaire des mots scientifiques et un autre des termes bouddhistes. L'ensemble répond à une double intention : montrer comment le bouddhisme peut "offrir un cadre de pensée et d'action cohérent pour notre temps", et "situer la place de la science dans une conception plus vaste de la vie".--Colette-Rebecca Estin




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EXTRAIT DU LIVRE



CHAPITRE 8
Les actes qui nous enfantent
Destin individuel et destin collectif

La notion de karma a-t-elle un sens ? Quelle est sa relation avec les lois de causalité et avec l’idée d’un destin déterministe ? Si, selon le bouddhisme, l’ego et la personne sont illusoires, qu’est-ce qui pourrait transmigrer d’existence en existence ?


THUAN : Je voudrais te demander comment le destin individuel des êtres s’intègre dans la vision bouddhiste de la causalité ? Ce destin n’est-il pas déterminé par ce qu’on appelle le « karma » ?

MATTHIEU : Étymologiquement, karma veut dire « action ». Ce que nous faisons, disons et pensons, n’a pas seulement une importance morale, c’est aussi ce qui nous façonne et modèle notre monde. Notre représentation du monde résulte de la totalité des expériences vécues par notre conscience depuis des temps immémoriaux. Réciproquement, cette conscience est conditionnée par notre conformation physique, celle de notre cerveau et de notre système nerveux. Ici encore, on retrouve la notion de causalité réciproque. Ainsi que nous l’avons dit, la perception qu’ont les humains de l’univers est certainement très différente de celles des abeilles ou des chauves-souris. La façon dont fonctionne notre conscience est donc étroitement liée à ce que nous appelons « notre » univers. Des expériences similaires, vécues dans de nombreuses existences passées, font que des groupes d’êtres particuliers partagent la même perception du monde. On distingue un karma collectif et un karma individuel. Le premier définit notre perception générale du monde, en tant qu’être humain, et le deuxième nos expériences personnelles.

T. – Des êtres qui vivraient sur d’autres planètes de l’univers, qui n’auraient pas eu la même expérience passée que les humains, auraient alors une perception du monde phénoménal légèrement différente de la nôtre ? Je dis « légèrement » car, dans les grandes lignes, nous partageons tous la même histoire cosmique : le big bang, la formation des galaxies, des étoiles et des planètes, ainsi que l’émergence de la vie, si tant est qu’elle existe ailleurs que sur Terre. Nous sommes tous faits d’éléments chimiques fabriqués au cours du big bang et dans les creusets stellaires. Nous sommes des poussières d’étoile. Ceux que nous appelons extraterrestres, en admettant qu’ils existent, ont eu une autre étoile pour source d’énergie et habitent une planète différente. L’évolution biologique y a peut-être emprunté une autre voie, mais, tout compte fait, ce sont des différences de détail. La même remarque s’applique aussi au million d’autres espèces vivant sur terre : elles partagent la même histoire cosmique, leur degré de conscience est simplement moins élevé1.

M. – Nous sommes tellement attachés à notre perception du monde qu’il nous semble évident que toute forme d’intelligence avancée doit automatiquement le percevoir de la même façon que nous. Je pense que les façons dont une fourmi et un être humain perçoivent le monde doivent être considérablement différentes. Quelle est la signification du big bang pour une chauve-souris ? Des formes d’intelligence autres que la nôtre pourraient avoir des perceptions du monde totalement incompréhensibles pour nous. Nous avons déjà du mal à comprendre le temps comme quatrième dimension, et voilà que les physiciens des supercordes nous parlent de dix ou onze dimensions ! Imagine comment une conscience qui percevrait les choses à l’échelle atomique verrait le monde...
Un Bouddha, qui n’attache aucune solidité aux phénomènes, voit le monde de façon totalement différente de la nôtre. Comme je l’ai mentionné, celui qui est parvenu au stade ultime de la voie contemplative perçoit les phénomènes comme le déploiement de la « pureté infinie », ce qui veut dire qu’il est libre de tout attachement illusoire à leur réalité propre, et comme une « égalité parfaite ». Ici, égalité signifie que tous les phénomènes sont également dénués d’existence propre. Cette perception est fondamentalement différente de notre perception ordinaire du monde. Au regard de cette différence, l’accord sur les distances entre les étoiles et leur composition chimique est d’une importance secondaire. Si tu rêves que tu es roi, la vraie question est de savoir si ton rêve est ou non réalité ; le style et les couleurs de ton habit royal, la forme de ses boutons sont des questions anecdotiques.
Les textes bouddhistes parlent d’une infinité de mondes où évoluent différentes formes de vie, et ils les décrivent de façon très imagée. Quelle que puisse être leur réalité physique, on ne peut manquer de faire des rapprochements amusants : certains de ces mondes ont la forme d’une roue en constante giration (les galaxies spirales ?) ou ressemblent à des gueules de lion (les trous noirs ?) ; il y a des mondes plats (à deux dimensions ?), des mondes semblables à des volcans crachant du feu (les novae ?), des mondes en forme de tourbillon, de nuage de flammes, de draperie de lumière, de spirale, d’arborescence, d’ellipse, de faisceau lumineux, d’entrelacs de joyaux, de pure lumière, de rivière et de disque, chacun d’entre eux contenant de nombreux autres mondes.

T. – La perception du monde varie non seulement selon les différentes espèces vivant sur terre ou dans le cosmos, mais elle change aussi en fonction du temps, à mesure que de nouvelles données apparaissent. Les modèles d’univers (je dis « univers » pour être plus court) se sont succédé à travers les cultures et les époques. Chaque univers fournit un langage commun aux membres de la société qui l’ont conçu, et contribue à la cohérence de cette société en fournissant une croyance en une origine et une évolution collectives. Nous sommes ce que nous savons. Un univers est comme un être humain : il naît, atteint son apogée, entame son déclin et disparaît, remplacé par un autre. Bien souvent, le déclin et la disparition sont provoqués par le contact avec une autre culture plus dynamique, de nouvelles idées ou observations qui ne cadrent plus avec l’ancien univers. Ainsi, l’humanité a connu l’univers mythique, l’univers géocentrique, l’univers héliocentrique, et maintenant l’univers du big bang, qui ne sera certainement pas le dernier. Il serait bien étonnant que nous ayons le mot de la fin. Les images de l’univers bouddhique sont certes étonnantes. Le Bouddha pensait-il déjà à des formes non humaines, n’évoluant pas de la même façon que nous dans un environnement totalement différent ?


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