Lâcher-prise : un mot qu’on entend très souvent ces temps-ci; un mot passe-partout qui semble avoir l’effet magique de transformer l’impuissance en ouverture sur tous les possibles; un mot abstrait qu’on prononce comme une promesse de libération et de soulagement de tous les maux.
Néanmoins, dans la réalité concrète, nous ne lâchons pas prise aussi facilement que nous le voudrions. L’accès à ce moyen de libération est plus une question d’ouverture au changement et de consentement à percer les mystères du monde intérieur qu’une question de magie ou de volonté. Il ne suffit pas de vouloir lâcher prise pour que tout se mette en place et que nos souffrances soient immédiatement soulagées.
En réalité, le lâcher-prise s’inscrit dans un processus qui comprend plusieurs étapes toutes aussi importantes les unes que les autres. Dans ce guide pratique, ces étapes sont présentées de façon à ce que vous puissiez les appliquer directement et sans effort à une situation difficile que vous vivez en ce moment. Au fur et à mesure de votre lecture, vous serez guidé vers l’intérieur de vous-même par des moyens simples et accessibles qui vous donneront le pouvoir de résoudre vos problèmes et de trouver la paix.

Introduction

Lâcher-prise : un mot qu’on entend presque tous les jours ces temps-ci ; un mot passe-partout qui semble avoir l’effet magique de transformer l’impuissance en ouverture sur tous les possibles ; un mot qu’on prononce comme une promesse de libération et de soulagement de tous les maux.
« Lâche prise », me dit mon collègue qui me voit stressée.
« Lâche prise », me répète l’ami qui me sait angoissée.
« Lâche prise », me conseille l’inconnu qui me sent apeu­rée.
« Lâche prise », me rabâche la petite voix intérieure quand je suis irritée ou que je me sens nulle.

Lâcher-prise. Quel mot abstrait ! Aussi abstrait que les expressions vie intérieure et guérison de l’âme.

« Je veux bien lâcher prise, mais c’est plus facile à dire qu’à faire. »
Cette réflexion que j’ai entendue à plusieurs reprises m’a un jour interpellée, parce qu’elle rejoignait ma propre expérience. À mon impuissance à résoudre les difficultés qui me faisaient souffrir à ce moment-là s’en ajoutait une autre : celle d’ignorer comment lâcher prise. Je voulais bien m’adonner à cette pratique reconnue pour son efficacité, mais je n’y arrivais pas. Certains jours, j’aurais voulu qu’on me fournisse une marche à suivre pour m’y conduire pas à pas tellement j’avais besoin d’aide.

Cette marche à suivre, c’est l’expérience qui me l’a fait découvrir, l’expérience de mon impuissance chronique à soulager certaines de mes souffrances physiques et psychiques. Les bienfaits que m’apporte aujourd’hui cette expérience ont déposé en moi le désir de la partager avec vous dans ce livre qui a pour titre : Les sept étapes du lâcher-prise. Bien que ce guide s’appuie sur des notions qui ont été développées dans mes deux précédents ouvrages, il est toutefois bien différent des deux autres et se veut complémentaire par son côté essentiellement pragmatique, par son approche unique du lâcher-prise et par les nombreux éléments nouveaux qu’il contient.

Cet ouvrage n’est pas un livre de recettes miracles. Il décrit plutôt un processus en sept étapes qui vous conduira vers l’intérieur de vous-même en partant de l’extérieur, où vous vous cantonnez trop souvent quand vous souffrez. En effet, dans les moments difficiles de la vie, nous avons tous tendance à nous accrocher au monde du dehors auquel nous donnons le pouvoir ultime de nous rendre heureux parce que nous croyons qu’il est le seul lieu de résolution de tous nos problèmes. Même si nous pensons ne pas cultiver en nous cette croyance, il n’en reste pas moins que, dans la réalité, nous agissons comme si notre félicité dépendait davantage des attraits du dehors que des forces du dedans. La preuve en est que pour combler nos manques affectifs, pour masquer la tristesse de fond qui nous habite ou pour satisfaire nos besoins d’amour et de reconnaissance, nous versons constamment dans l’activisme. Nous avons le réflexe de FAIRE TOUJOURS PLUS pour :
AVOIR PLUS
SAVOIR PLUS ou
PARAÎTRE MIEUX.

Nous en arrivons au point de nous identifier à des éléments extérieurs, auxquels nous octroyons le pouvoir de nous procurer le sentiment d’être importants.

Certains trouvent leur valeur dans les biens matériels ; d’autres, dans leurs connaissances ; d’autres encore, dans un statut social, une idéologie, un diplôme, voire une maladie. Il n’y a rien de mal en soi à être prospère, à apprendre, à détenir des diplômes, à se forger des opinions, à entretenir des croyances, encore moins à tomber malade. Le problème se pose lorsque nous accordons à ces éléments extérieurs le pouvoir de nous rendre heureux, de satisfaire nos besoins d’amour, de nous donner de la valeur et de soulager nos souffrances.

L’expérience de la vie nous apprend que le monde du dehors s’avère bien incapable, à lui seul, de satisfaire nos besoins insatiables d’amour et de valorisation et de résoudre toutes nos difficultés personnelles, relationnelles et professionnelles. Toutefois, chercher des moyens pour être heureux et, surtout, pour adoucir nos souffrances physiques et psychiques est tout à fait légitime et normal. Cependant, ces moyens que nous prenons pour atteindre l’état de bien-être recherché nous mènent trop souvent à l’insatisfaction et à l’impuissance.

En réalité, le véritable problème ne réside pas surtout dans la souffrance, mais se situe sur les chemins que nous prenons pour la soulager ; le véritable problème trouve son origine dans le déséquilibre entre l’importance que nous accordons à la vie extérieure par rapport à celle que nous concédons à la vie intérieure. C’est le manque de contact avec la vie profonde qui nous maintient dans la douleur. L’expérience de la maladie m’a appris une chose fondamentale qui sert de fondement à cet ouvrage : c’est à l’intérieur de nous-mêmes que se trouve la source de la transformation. C’est là, au cœur même de notre être, que nos ténèbres peuvent se transformer en lumière et que nous connaîtrons une paix, une sérénité et un amour durables. Toutefois, pour accéder à cette paix qui guérit intérieurement, un moyen s’offre à nous : le lâcher-prise.

Comme le mot « lâcher-prise » fait référence à une réalité abstraite qui n’est même pas définie dans la plupart des dictionnaires, du moins au sens où nous l’entendons ici, mon objectif à travers ces pages est, en sus de le définir, de rendre accessible à tous cette réalité de telle façon que chacun puisse l’intégrer à sa vie quotidienne. Néanmoins, nous ne lâchons pas prise aussi facilement que nous le voudrions. L’accès à ce moyen de libération est davantage une question d’ouverture au changement et de consentement à percer les mystères du monde intérieur qu’une question de magie ou de volonté. Pour arriver à lâcher prise, il faut d’abord cesser de conférer à ce mot le pouvoir magique de résoudre tous nos problèmes. Ce n’est pas un mot de passe. Il ne suffit pas de dire « lâche prise » pour que tout se mette en place et que nos souffrances soient instantanément soulagées.