Une approche globale
Il y a environ 45 ans, l’APA ( Association Psychiatrique Américaine) votait à main levée la naissance du TDAH (Trouble déficitaire de l’attention et hyperactivité). Un an plus tard un million d’enfant américains sont traités à la Ritaline pour atteindre, aujourd’hui, un chiffre qui avoisine voire dépasse les dix millions.
Cette mystérieuse maladie infantile (elle a tout de même la particularité de n’être clairement définie dans aucun manuel scientifique) s’est répandue au rythme d’une épidémie, a traversé l’Atlantique et a envahi notre continent.
Mais de quoi s’agit-t-il au juste ? Cette maladie mystérieuse qui touche aujourd’hui pratiquement un enfant sur 15 à 20 est mal comprise du grand public mais ne l’est pas plus apparemment par les spécialistes. Elle est devenue semble-t-il un fourre tout bien pratique.
Les parents apprennent que leur enfant est atteint, par les enseignants, plus rarement par leur médecin traitant, et plus rarement encore par une personne normalement qualifiée, un psychiatre ou pédo-psychiatre.
Pour commencer il nous faut expliquer le sens du mot « syndrome ».
Un syndrome est un ensemble de symptômes. En l’occurrence il faut que six symptômes soient réunis pour poser le diagnostic d’hyperactivité – six sur environ une trentaine que personne ne connaît vraiment. Les principaux étant le refus de l’autorité, le manque de concentration, le manque d’attention, l’agitation, etc…
En réalité le TDAH (prononcez téda) est, la plupart du temps, dénoncé par les enseignants qui se plaignent du manque d’attention de l’enfant, de son manque de concentration, et de son agitation pendant les cours. Ici, faisons tout de même une aparté, un enfant entre sept et dix ans est en général capable de fixer son attention environ dix minutes par heures et cela tous les enseignants sérieux le savent. N’oublions pas que la plupart des adultes ont du mal à ce concentrer plus de vingt à trente minutes par heure.
Pour en revenir au diagnostic il faut donc que soient réunis six symptômes entrant dans les catégories « inattention », « agitation », « agressivité », « agitation incontrôlée des mains ou des pieds », etc.., qui doivent se manifester pendant et depuis au moins six mois.
A partir de là nous avons une première divergence, l’interprétation des enseignants – a priori non qualifiés pour identifier une maladie quelle qu’elle soit -, l’interprétation des parents – qui se basent sur les déclarations souvent très tendancieuses des enseignants -, l’interprétation des médecins généralistes – à priori non qualifié pour identifier un trouble du comportement – et enfin l’interprétation des spécialistes qui eux se divisent en deux camps, d’une part les partisans de la neuropathologie et d’autre part les partisans de la psychopathologie.
Les premiers dont le crédo est que tout symptôme repose sur une lésion ou un dysfonctionnement organique et qui vont donc rechercher grâce à l’IRM des bizarreries -d’ailleurs, très souvent difficilement discernables même avec de l’expérience – dans les zones diverses du cerveau correspondantes au centre de l’humeur, de la volonté, de la mémoire, de l’attention, etc… Pour eux, le problème se situe dans le cerveau et relève d’un excès ou d’un déficit d’une molécule comme la dopamine, l’acétylcholine, les sérotonines, etc…
A partir de ce constat, ils prescriront une amphétamine (Ritaline ou Concerta) pour l’hyperactivité ou un antidépresseur inhibiteur de la sérotonine pour un dépressif. Précisons tout de même que les deux médications sont incompatibles d’où problème quand les deux diagnostics se recouvrent.
Les seconds qui estiment que tous les symptômes ci-dessus résultent d’une souffrance morale que l’on doit cerner et solutionner en l’absence de tout traitement.
Le problème est que les deux camps, neurologues et psychiatres ou psychologues, s’opposent sans trouver de terrain d’entente et ce, au détriment des familles mais surtout des enfants.
A l’étude il semble que chaque camps détient pourtant une part de vérité mais ils se refusent l’un comme l’autre d’aller au delà du visible et du quantifiable. Les uns asservit à la machine qui décèle tout, les autres adeptes du béhaviorisme.
Pourtant , il y a longtemps que les biologistes ont constaté que par exemple les écarts de sérotonine sont systématiquement liés à un dérèglement de la formule oligo-élémentaire (rapport zinc-magnésium en particulier) ainsi qu’à un déficit de vitamines du groupe B ce qui est le cas de 80 % de la population occidentale. Des expériences menées en milieu carcéral ou d’éducation protégées ont clairement montré qu’une supplémentation en vitamines B (tout le groupe) solutionne bien souvent une bonne partie des problèmes de refus de l’autorité et d’agressivité et ce que ce soit chez l’enfant, l’adulte ou le chien.
Le dossier Ritaline
Il y a donc environ une quarantaine d’année la Ritaline était lancé sur le marché américain et, aujourd’hui, près de vingt millions d’enfants dans le monde sont soumis à son action.
Ce médicament, qui rappelons-le est classé dans le même groupe que la Cocaïne, est une amphétamine quelque soit le bricolage moléculaire que l’on ait utilisé.
Les dégâts et les effets secondaires de ces molécules sont bien connus des milieux sportifs mais également des milieux médicaux qui reconnaissent leur impact sur le système nerveux central, l’appareil gastro-intestinal ainsi que les appareils cardio-vasculaire et endocriniens.
En 20 ans aux Etats-Unis, plus de 500 décès ont été officiellement attribués à la seule Ritaline, ce qui ne représente d’après le docteur Baughman, membre de l’Académie Américaine de Neurologie que 10 à 20 % du nombre réel.
Les admissions aux services d’urgence pour overdose de Ritaline sont aujourd’hui, dans les hôpitaux américains, plus nombreuses chez les pré-adolescents que celles dues à la Cocaïne.
La Ritaline est d’ailleurs interdite dans de nombreux pays européens dont la Suisse. De plus son association avec des anti-dépresseurs, ce qui est très souvent pratiqué, relève soit de l’inconscience, soit du jeu de massacre.
D’autre part, cette substance ne doit normalement être prescrite que par un médecin hospitalier et sous surveillance pendant un certain nombre de jours ce qui est rarement le cas.
Enfin, il est bon de rappeler que la Ritaline n’aurait semble-t-il qu’un effet limité dans le temps, entre sept et dix huit semaines, les effets s’inversant progressivement plus ou moins vite selon le sujet. Aujourd’hui en France, et malgré de nombreuses protestations plus de 12000 enfants sont sous Ritaline.
Les Anti-dépresseurs
Nous ne nous étendrons pas sur cette classe de médicaments, d’ailleurs assez hétéroclite, puisque l’on y trouve bien sûr les fluoxétines (Prozac et similaires), les sertralines (Zoloft et similaires) mais également le modafinil utilisé contre la narcolepsie, le bupropion, etc…Les dégâts causés par ces molécules sur le système endocrinien et la formulation oligo-élémentaire ne sont plus un mystère pour personne, à tel points d’ailleurs que plusieurs pays européens dont l’Angleterre ont formellement interdit l’administration d’anti-dépresseurs aux adolescents en dehors du système hospitalier.
D’après la Caisse Nationale d’Assurance Maladie plus de 250.000 enfants ou adolescents consomment régulièrement des anti-dépresseurs, il était deux fois moins nombreux en 2003. Mais à cela quoi d’étonnant lorsque l’on sait que plus du quart de la population française consomme des psychotropes.
Recherches et Interprétations des symptômes
Le recul et l’expérience que nous avons des enfant hyperactifs (autour de 150 cas examinés et suivis en vingt ans) nous pousse à plaider pour une analyse plus pointu des symptômes.
Le manque d’attention et les difficultés de concentrations chez l’enfant de moins de dix ans n’étant pas à proprement parlé, comme nous l’avons vu plus haut, un point à retenir.
En fouillant un peu, que constatons nous chez les sois-disant hyperactifs ?
Dans la majorité des cas nous avons un problème de souffrance affective liée à l’absence d’un parent, à la recomposition mal vécu d’une famille, etc..
Mais également, et les chiffres parlent d’eux-mêmes, sur les 150 cas cités plus haut, 80 % des enfants avaient un QI supérieur à 120, dont 30 % un QI supérieur à 130 et près de 10 % un QI supérieur à 140.
Il semble donc que le syndrome d’hyperactivité concerne en priorité les enfants dont l’intelligence est supérieure à la moyenne, donc à priori des enfants qui ont tendance à utiliser plus que les autres leurs capacités cérébrales, donc plus que les autres tendances à se poser des questions qui dépassent leurs possibilités de conceptualisation, entraînant « de facto » une souffrance psychique. Mais nous ne devons pas nous arrêter là et conclure trop rapidement.
Un facteur, lié à notre société, semble également avoir une importance prépondérante, il s’agit des jeux vidéos. En effet, malgré les mises en garde, il n’est pas rare de voir des préadolescents passer quatre ou cinq heures de suite les yeux fixés sur un écran, ce qui provoque des décharges d’adrénaline constantes, laquelle détruit le glucose de l’organisme, d’où compensation en mangeant des produits de mauvaise qualité (sucreries, boissons, etc..) qui donneront l’illusion de compenser cette perte.
Ensuite, nous constaterons que certains troubles d’ordre physiologique peuvent entraîner des troubles comportementaux, il n'est que de citer l’hypo ou l’hyper-thyroïdie qui se caractérise souvent par de l’indolence ou un repli sur soi, ou, à l’inverse, par de la peur, de l’impatience, voire de l’agressivité. Les troubles oculaires ou auditifs peuvent également agir sur le psychisme en provoquant un sentiment d’isolement qui est souvent difficilement interprétable.
D’autre part, nous rencontrerons dans la quasi totalité des cas, un problème touchant à la formule oligo-élémentaire et particulièrement les éléments magnésium et zinc, qui tous les deux, agissent comme régulateur naturel du système nerveux. Cette carence peut être simple et facilement compensable, comme elle peut être le fait de métaux lourds jouant le rôle de concurrents des éléments essentiels. Il est d’ailleurs important de constater que nous retrouvons bien souvent cet état de chose avec les enfants autistes, mais également dans de nombreux cas de fibromyalgie, de sclérose en plaques, etc…
Enfin, la « mal-bouffe », pour ne pas dire la malnutrition, qui frappe une majorité de la population visée, avec la consommation de sodas contenant des sucres de mauvaises qualité, de la caféïne (bloqueur énergétique) ou pire de l’aspartame qui se transformera dans l’organisme en méthanol puis en formaldéhyde, substances toutes deux fortement toxiques même à faible dose, entraînant des problèmes digestifs et intestinaux qui influent fortement sur le taux de sérotonine, puisque 85 % de cette molécule est produite dans le tube digestif et les intestins (notre deuxième cerveau).
La consommation par ailleurs de produits sous vide et pré-cuits (pizzas, jambon blanc, charcuterie, etc…) faisant la part belle aux phosphates qui eux aussi entraînent des intoxications provoquant l’apparition du « syndrome psycho-organique », SPO, souvent confondu avec le TDAH comme l’a brillamment démontré Madame Hafer dans son excellent ouvrage traduit par Madame Luce Péclard. Il faut d’ailleurs constater que le SPO en phase aiguë fait apparaître de l’instabilité émotionnelle, de l’impulsivité, des difficultés de concentration, de l’agitation, etc…, comme… le TDAH.
Le Profil Psychologique
Il apparaît à l’étude que dans la plupart des cas, nous l’avons vu, nous sommes en présence d’enfants dont l’intelligence est sensiblement supérieure à la moyenne. Ce qui ne veut en aucun cas dire que nous avons à faire à des surdoués.
L’autre aspect psychologique marquant que nous rencontrerons très souvent chez ces enfants est leur incompréhension de tout ce qu’ils peuvent juger comme injuste et leur attachement à des valeurs de franchise et d’honnêteté intellectuelle que malheureusement ils rencontrent assez peu dans notre société. Leur attitude est souvent due à une révolte contre le ou les parents et un besoin affectif qui ressort dans une attitude agressive et perturbante pour l’entourage, qui doit être avant tout, comprise comme un appel au secours.
Il est à constater que ce profil se rapproche assez nettement de celui qui est défini pour l’enfant « indigo » (très controversé) ou enfant « étoile » des anthroposophes. Ce dernier profil étant lui-même très proche du « pur-absolu » des freudiens ou du « fils-amant » des jungiens.
L’expérience montre que l’utilisation de produits comme les amphétamines ou les anti-dépresseurs sur ce type de profil psychologique conduit bien souvent à une impasse, lorsque ce n’est pas à des complications graves (suicide, délinquance, etc…)
Une approche en douceur
A la lecture de ce qui précède, vous aurez compris que le TDAH n’est pas une chose simple et peut-être facilement confondu avec d’autres pathologies physiologiques, psychologiques ou tout simplement biologiques.
Nous pensons que l’approche logique est de procéder comme ci-dessous pour éviter toute erreur.
1) Entretien avec l’enfant et les parents, l’entretien du thérapeute avec un enfant de moins de dix ans en l’absence des parents est déconseillé. La présence au moins de la mère est à notre sens un préalable nécessaire.
2) Contrôle de l’alimentation habituelle de l’enfant.
3) Prescription d’une analyse biologique (sang, urine, cheveux…) qui permettra de déterminer la cartographie exacte de la situation oligo-élémentaire et de vérifier la présence ou non de métaux lourds et toxiques.
4) Suppression dans un premier temps des nourritures contenant des phosphates comme expliqué plus haut.
5) Supplémentation en vitamines du groupe B
6) Déchélation des métaux lourds s’il y a lieu et supplémentation minérale ciblée.
7) Analyse de contrôle au bout de trois mois
L’avantage de cette approche est d’éviter dans un premier temps tout traitement agressif et contraignant qui pourrait sur-ajouter un stress inutile à une situation déjà difficile.
Nous recommandons les trois analyses simplement parce que l’urine est le liquide biologique qui ne subit pas de correction automatique de la part de l’organisme comme cela est le cas toutes les 90 minutes pour le sang (homéostasie) et les cheveux sont un bon reflet des risques environnementaux.
Bibliographie :
Ouvrages, communications et monographies de Guy Huguet, du Professeur Zarifian, du Docteur Seignalet, de Pierre Vican, du Professeur Christian Daniel Assoun, de Madame Hafer.
© Jean-Claude THIMOLÉON JOLY
reproduction intégrale interdite, tout extrait doit citer mon site www.theraneo.com/thimoleon
Mots clés : psychologie,santémentale,hyperactivité,troublesdel'attention
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