Notre époque et le "progrès" mettent à notre disposition des moyens de communications d'une efficacité rare, nous pouvons échanger d'un bout à l'autre de la terre sans problème ou presque que ce soit professionnellement ou à titre privé. Mais cette facilité de communication qui en toute logique devrait nous rapprocher les uns des autres n'est pas en réalité un obstacle aux véritables relations humaines de l'adulte mais surtout de l'enfant en pleine construction.
Lorsque nous étions enfants, le téléphone portable n'existait pas, le téléphone fixe coûtait cher et pour nous rapprocher des autres nous n'avions d'autre solution que de sortir, faire du sport, se balader dans la nature, "apprendre sur le tas" ce qu'est un serpent, un blaireau, un renard, une buse, etc... Je me souviens de journées entières passées dans les bois à construire des cabanes, à piéger certains animaux (l'enfant est parfois cruel) mais nous rentrions toujours à la maison avec des connaissances nouvelles.
Y avait-il plus d'accident qu'aujourd'hui, plus de disparition d'enfant, etc... il ne me semble pas et une chose est certaine dans mon esprit nous apprenions la vrai vie.
Aujourd'hui des enfants de sept ans se promènent avec un "smartphone" comme l'on dit et passent souvent des heures tous les jours les yeux fixés sur un écran, non à communiquer mais à jouer bien souvent.
Comme tout le monde (ou presque), j'utilise un ordinateur, une tablette, un smartphone et j'ai eu la chance de suivre toute l'évolution puisque mon premier ordinateur avait un processeur balancé à 4 Mhtz contre plus de 3000 aujourd'hui, fonctionnait directement sous DOS et pourtant c'est là que j'ai commencé à comprendre tout l'intérêt du système. Avec l'apparition de Windows et celle d'internet j'ai appris à programmer en html, j'ai construit des sites, etc...Les premiers téléphone portable ne prenait pas de photos, il fallait trouver une borne pour s'en servir, inutile de vous dires qu'il ne servait qu'à téléphoner.
Puis sont arrivés les réseaux dit sociaux, outil de communication exceptionnel pour celui qui sait s'en servir mais à mon sens outil d'égarement et d'abrutissement pour les plus jeunes. On entend bien souvent dire que les jeunes se débrouillent mieux avec un smartphone, une tablette ou un ordinateur que les plus âgés, c'est vrai et faux à la fois. Les plus jeunes perdent petit à petit le gout du contact physique pour s'enfermer dans des mondes virtuels dont ils ne savent bien souvent pas sortir vraiment. Lorsque vous jouez par exemple à ce que l'on appelle les jeux d'arcades, mélange de réflexion, de stratégie et de tactiques vous vous apercevez très vite que les meilleurs joueurs ne sont pas très jeunes, en général ils ont entre trente et soixante ans, il est légitime de se demander pourquoi.
Les jeunes échangent entre copains mais ne se fréquentent guère en dehors où pour se montrer des jeux, des photos souvent déplacées, etc...
Et le problème vient justement des jeux, aujourd'hui je le constate tous les jours les jeux proposés sont à 60 % des jeux de guerre, de violence, il faut détruire l'adversaire, il faut faire couler le sang et si l'on peut facilement contrôler l'ordinateur de l'enfant à la maison, il est beaucoup plus difficile de contrôler son portable, il y a toujours un copain qui sait comment tourner les protections que les parents s'efforcent de mettre en place.
Le danger est là et le résultat nous le voyons tous les jours avec les violences entre enfants quand ce n'est pas les violences des enfants sur certains adultes. Deux facteurs interviennent dans l'évolution erronée de l'enfant qui s'adonne à ces excès d'écran.
Pour commencer la fatigue qu'entraîne automatiquement la concentration sur un écran pendant des heures, l'effet hypnotique de ce type de pratique qui entraîne le sujet dans un monde virtuel dont il aura d'autant plus de mal à sortir qu'il passera plus de temps à cette pratique. Imaginez que des enfants de douze ans (capacité de concentration naturelle 20 à 30 minutes par heure) passe parfois plus de quatre heures par jour à jouer. L'enfant qui plus est le fait souvent sur son temps de sommeil sous la couverture si les parents oublient de supprimer le matériel une fois l'heure du coucher arrivée. Il y a cumul de fatigue, la naturelle dans la journée avec les cours au collège, puis celle occasionnée par ces pratiques et enfin souvent le mauvais sommeil qui est provoquer par la polarisation du cerveau sur des images et des actions violentes.
L'autre aspect négatif de cette immersion est de créer autour de l'enfant un milieu virtuel qui va agir sur lui comme l'a si bien défini Piaget dans sa définition de l'influence milieu/sujet et sujet/milieu, la deuxième disparaissant d'ailleurs pratiquement dans la pratique des jeux violents pour laisser toute la place à la première.
Dès lors l'enfant ne sortira plus complètement du monde virtuel dans lequel il évolue plusieurs heures par jour, si ce monde est un monde violent il le reportera automatiquement sur le monde réel avec toutes les conséquences que cela peut entraîner.
A mon sens la solution consisterai à une meilleure éducation de l'utilisation du smartphone.
Pas de téléphone portable avant 12 ans
Pas d'utilisation du téléphone portable autrement qu'en cas d'urgence
Pas de smartphone avant 15 ans
Vous me trouvez un peu excessif et pourtant il est urgent que les jeunes redécouvre le rôle d'outil du smartphone et oublie le côté "drogue" qui remplace la lecture, l'activité physique, la découverte de la nature, etc...
Cela vaut également pour les adultes qui ne savent plus non plus se passer de ce petit démon dans leur poche. Personnellement, lorsque je pars en ville ou en randonnée il m'arrive bien souvent de l'oublier volontairement, cela me permet de retrouver le plaisir de serrer des mains, d'échanger quelques mots, bref d'avoir des relations sociales vraies et non pas virtuelles.
© Jean-Claude THIMOLÉON JOLY
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Mots clés : violence,communications,jeux,guerre,
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