Les huiles essentielles si riches en bienfaits ne sont pas une médecine douce mais une médecine tout court avec ses effets secondaires, ses accidents, etc... ce premier article sur les inconvenients des huiles essentielles permettra peut-être d'éviter des problèmes à de nombreux utilisateurs non formés.
Les plantes aromatiques et les huiles essentielles qui en sont issues sont utilisées depuis des dizaines de siècles pour des applications aussi multiples que variées. Cela ne veux absolument pas dire qu’il s’agit « d’une médecine douce » inoffensives ou que l’automédication ne présente aucun risque. Il est donc nécessaire de connaître leur toxicité pour pouvoir bénéficier pleinement de leurs bienfaits et non pour subir les effets secondaires liés à leurs mauvais usages.
En effet, toute substance chimiquement active est potentiellement toxique. Tout dépendra de la dose unitaire, journalière, du choix d’administration choisi, de l’état du patient, etc…
Toxicité cutané - DermocausticitéLa dermocausticité est la propension à provoquer des irritation voire des brûlures au niveau de la peau ou des muqueuses. Les molécules responsables de cette toxicité sont principalement le carvacrol présent dans l’Origan, les Sarriettes, les Thyms, le thymol du Thym et de l’Ajowan, ou enfin les aldéhydes aromatiques que l’on retrouve par exemple dans la Cannelle. De fait, ces huiles essentielles spécifiques doivent être impérativement utilisées diluées par voie cutanée et sur des zones bien précises.
Ces réactions se produisent après l’application d’une huile essentielles contenant des molécules irritantes. L’intensité dépend du produits utilisé, de sa concentration et de la sensibilité spécifique du patient. Elle se caractérise par l’apparition d’un tiraillement et d’une rougeur locale. La lésion peut être prurigineuse et peut évoluer en macules érythémato squameuses.
Dans des cas plus rares, les lésions peuvent être plus graves de type nécrosant ou vésicant.
Les huiles essentielles riches en phénols et en aldéhydes aromatiques et terpéniques sont irritantes pour la peau et les muqueuses.
Il faudra toujours les diluer avec une huile végétale (20 % d’huile essentielle dans 80 % d’huile végétale) ou dans un baume à la cire d’abeille (25 % d’huile essentielle dans 75 % d’huile végétale et de cire d’abeille). Et il faudra les appliquer sur des surfaces corporelles bien précises et bien localisées.
Ce principe de dilution prévaudra pour toutes les applications d’huiles essentielles quelles que soient le type de peau.
Les huiles essentielles riches en phénols et en alcoolsLes huiles essentielles hydroxyliques sont de très puissants anti-infectieux agissant directement sur les germes pathogènes qu’ils neutralisent, indirectement sur le terrain qu’ils corrigent, et, enfin sur le système immunitaire qu’ils stimulent.
Les alcools sont parmi les constituants les plus abondants rencontrés dans les huiles essentielles
Les huiles essentielles riches en AldéhydesLes aldéhydes terpéniques sont des anti-inflammatoires et des calmants du système nerveux ; ce sont également des antiseptiques aériens. Les aldéhydes aromatiques, quand à eux, sont des anti-infectieux très puissants et fiables, mais irritants pour la peau et les muqueuses.
Toutes ces huiles essentielles sont composées de molécules pouvant être dermocaustiques. Elle seront donc à utiliser toujours diluées par voie percutanée et doivent être utilisées sur des zones bien localisées.
Ajowan, Basilic, Bergamote, Cannelle écorce, Cannelle de Chine, Cardamone, Ciste, Citron, Clou de Girofle, Cyprès de Provence, Encens, Estragon, Galbanum, Génévrier, Gingembre, Lemongrass, Mandarine, Mélisse, Muscade, Myrte citronnée, Myrte verte, Orange douce, Origan, Origan d’Espagne, Origan vert, Pamplemousse, Pin Douglas, Pin sylvestre, Poivre noir, Romarin cinéole, Sapin baumier, Sarriette des jardins, Sarriette des montagnes, Térébenthine, Thym à feuilles de Sarriette, Thym à thymol, Verveine exotique, Verveine odorante.
Les allergies cutanéesLa majorité des huiles essentielles sont composées de molécules pouvant être allergisantes ou hyper sensibilisantes (limonène, linalol, géraniol, citrals…).
Les risques allergiques dépendent bien sur du terrain allergique du patient, chacun étant unique face à ce type de problèmes. Il est donc important de toujours réaliser un test allergique au creux du coude lors de l’utilisation d’une nouvelle huile essentielle. De plus, un usage prolongé des huiles essentielles augmente le risque d’apparition d’un phénomène allergique, c’est pourquoi il est important de réaliser des pauses dans leur utilisation.
Toutes les huiles essentielles sont susceptibles de créer des inflammations de la peau ou des réactions allergiques.
Elles peuvent entraîner des dermites allergiques qui sont l’expression cutanée d’une hypersensibilité retardée. Ces réactions sont généralement observées après une phase de sensibilisation du sujet par la molécule responsable.
Les lésions observées sont de type eczéma aigu érythémateux, à surface granitée puis vésiculeuse et suintante. La peau devient ensuite squameuse et reprend son aspect normal rapidement à l’arrêt de l’application.
Les lactones sesquiterpéniques, l’aldéhyde cinnamique, les phénylpropanoïdes et les hyperoxydes sont les principales molécules responsables de phénomènes allergiques dont le risque varie évidemment avec le terrain du patient.
Certaines huiles essentielles seront à bannir, d’autres plus utiles seront dosées avec précautions sur une durée limitée comme le Laurier noble, la Cannelle de Ceylan ou de Chine, l’Inule odorante, le baume de Tolu ou le baume du Pérou, la Térébenthine.
Même les huiles essentielles censées combattre les réactions prurigineuses allergiques peuvent, en cas d’utilisation sur de longues périodes, provoquer des réactions allergisantes chez le patient sensible, comme la Menthe poivrée, la Sauge officinale, les Lavandes et Lavandins, La Mélisse.
En cas de doute, un test de tolérance permet de vérifier la sensibilité du patient à l’huile essentielle. Il suffit de placer trois gouttes du mélange d’huile essentielle dans le creux du coude et d’attendre environ trente minutes pour vérifier l’apparition éventuelle d’une rougeur ou d’une réaction allergique.
Les huiles essentielles sont composées de molécules pouvant être allergisantes. Elles sont donc à utiliser ave précaution. Les personnes sensibles comme les personnes asthmatiques doivent demander conseil à leur médecin ou à un aromathérapeute confirmé avant d’utiliser les huiles essentielles suivantes :
Aneth, Angélique, Bergamote, Cajeput, Cannelle (écorce), Citron, Clou de Girofle, Coriandre graine, Géranium rosat, Inule odorante, Laurier noble, Lemongrass, Mandarine verte, Mélisse, Myrte citronnée, Orange douce, Origan compact, Origan d’Espagne, Palmarosa, Pamplemousse, Térébenthine, Verveine Exotique, Verveine odorante.
La photosensibilisationPhotosensibilisante qu’est ce que cela signifie ? Lors d’un usage par voie cutanée, certaines molécules aromatiques sont à l’origine de réactions et de rougeurs au niveau cutanée si elles sont utilisées avant de s’exposer au soleil. Cette effet photosensibilisant est dû principalement à certaines molécules aromatiques qui sont les coumarines.
On les retrouve majoritairement dans les essences d’agrumes, mais on en trouve également dans certaines huiles essentielles. Comme nous l’avons vu les essences sont obtenues par grattage sans besoin de distillation. De fait s’exposer aux ultra-violets après l’application cutanée d’huiles essentielles ou d’essences contenant des coumarines est très fortement déconseillé.
L’application cutanée d’huiles essentielles contenant des furocoumarines et pyrocoumarines provoque, sous exposition solaire, des réactions érythémateuse susceptibles de favoriser une carcinogenèse.
Le processus le plus courant est celui de la phototoxicité, les furanocoumarines se lient à l’ADN des kératinocytes, absorbent l’énergie émanant des rayons ultra violets et la renvoient aux molécules d’ADN ce qui engendre des dégâts au niveau cutané.
Cette toxicité se limite aux zones de contact ave l’agent photosensibilisant et exposées au soleil, sauf en cas de sensibilisation systémique dans le cas de voie orale. Toutes les huiles essentielles qui contiennent des coumarines ne doivent donc pas être utilisées avant une exposition solaire.
Les réactions de phototoxicité dépendent bien sur du type de peau, du temps de latence entre l’application de l’huile essentielle et l’exposition solaire, de l’excipient utilisé, de l’intensité du rayonnement et de la durée d’exposition.
Une irritation cutanée peut apparaître, voir un érythème et même de graves brûlures au second degré avec formation de cloques. Ces réactions peuvent même laisser des séquelles pigmentées.
Toutes les huiles essentielles de citrus (Citron, Orange, Mandarine, Lime, Pamplemousse…) ainsi que de Khella et d’Angélique archangélique peuvent présenter ce risque. La précaution élémentaire sera d’éviter toute exposition solaire importante pendant les six heures suivant l’application. Ces huiles essentielles sont composées de molécules pouvant être photosensibilisantes. Les huiles essentielles suivantes sont à utiliser avant une exposition au soleil : l’Angélique, Bergamote, Camomille allemande, Cannelle écorce, Citron, Fenouil doux, Khella, Livèche, Mandarine, Lime, Bergamote, Orange douce, Pamplemousse, Verveine odorante.
Cet article est extrait de la formation que je propose sur les huiles essentielles, formation qui va de la simple aromathérapie familiale à celle d'aromathérapeute-aromatologue en passant par celle de conseiller en aromathérapie.
Jean-Claude Thimoléon Joly
© Jean-Claude THIMOLÉON JOLY
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Mots clés : huiles,essentielles,causticité,inconvénients,peau,brûlures
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