Le voyage de Pascaline et la lumièreQuand je rentre pour la première fois dans la chambre de Pascaline, ses parents sont là.
A distance l’un de l’autre et de leur fille.
Je me présente à eux, je sens que la mère est un peu réticente à ma présence mais je sens aussi que
Pascaline est intriguée, curieuse d’en savoir davantage sur ma venue. Je décide donc de rester.
Je m’assieds tout près d’elle, sa mère qui n’est pas loin me scrute des yeux, m’indiquant dans son regard qu’elle n’aime pas que je sois si près de sa fille. Je lui souris, essayant à mon tour de la rassurer et l’invite tout en douceur à participer plutôt au voyage qui est en train de se vivre. Son père, lui, reste discret.
-
Pascaline, si je te dis, un grand tissu en tulle de couleur jaune du cou, ça te dit quelque chose ?
- Oui! C’est comme le soleil, la lumière!
- Si je te dis, vert, orange, oiseaux, papillons, cœur, coquelicot! Est-ce que tu commences à me voir? (Pascaline est devenue aveugle suite à sa maladie)
-
Oui! je te vois Vénus! Et ton visage…Comment est-il?
- J’ai le teint assez clair avec deux pommettes roses vives. J’ai du vert sur mes paupières et des paillettes juste au-dessus, mais certaines ont préféré se frayer un chemin jusqu’à mes joues!
J’ai sur le bout du nez, un petit cœur peint en rouge mais je ne suis pas un clown, je suis un être féerique… Un être venu des étoiles!
- Oui, je le ressens et ta voix est une voix de fée!
- Oh merci Pascaline!
Nous nous sourions.
- Et ton chapeau?
- C’est incroyable! tu as deviné que j’ai un chapeau!
- Oui, je le vois, le sens!
- Et bien… Il y a de petites branches de couleur noisette avec des feuilles blanches qui brillent comme
le reflet du soleil sur un lac. Il y a des oiseaux des îles mais aussi des oiseaux d’ici comme des mésanges qui sont venues s’y poser et j’ai une grande fleur rouge qui descend jusqu’au milieu de mon large front
.
- C’est dommage que tu n'aies pas d’étoiles!
- Ah mais tu es devin Pascaline parce que j'en ai des étoiles! J’en ai sur les sourcils !
Elle sourit, satisfaite de ce dernier détail.
Je lui prends la main qu'elle ne voudra plus lâcher
.
- Oh Vénus, tu as aussi de la dentelle!
- Oui! J’en ai mis un peu sur mes bras.
Elle touche avec délicatesse la fine broderie.
Le silence s’installe laissant la place à l’imaginaire et la rêverie.
Une musique douce s’empare de l’espace et nous amène en voyage.
il y a du sable blanc, du soleil un peu de vent. On se baigne tous ensemble! Avec ses parents.
Je sens Pascaline prendre un vrai temps de détente.
Mais je vois aussi sa mère qui aimerait bien maintenant, rester seule avec sa fille.
Alors, pour prendre aussi en compte sa demande, son besoin, je rejoins le rivage en les laissant continuer le voyage tous les trois…
© Carole BERNARD
reproduction intégrale interdite, tout extrait doit citer mon site www.theraneo.com/carolebernard
Mots clés : bien-être,joie,êtreconscient,s'émerveiller,
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