DéfinitionPréalablement, revenons sur l’étymologie anglophone de ce terme. Il s’agit d’un assemblage peu commun et moderne de l’anglicisme “big” et du grec “orexia”. Donc nous pourrions traduire bigorexie par un gros appétit.
Antinomique d’anorexie, direz-vous ? Pas exactement toutefois, car le contraire de l’anorexie est plus justement la boulimie.
En réalité le terme de bigorexie est survenu dans les années 1970, lorsque le culturisme était tendance, à la mode.
Certains sportifs adeptes de culturisme et de body-building ne se satisfaisaient jamais de ce qu’ils avaient, c’est-à-dire du volume de leurs muscles. Ils s’entraînaient des heures durant, excessivement n’atteignant pas la satisfaction.
La bigorexie a été définie de façon très précise par le Centre d’Etudes et de Recherches en Psychopathologie (CERPP) de Toulouse et les universités de Toulouse et de Bordeaux :
« un besoin irrépressible et compulsif de pratiquer régulièrement et intensivement une ou plusieurs activités physiques et sportives en vue d’obtenir des gratifications immédiates et ce malgré des conséquences négatives à long terme sur la santé physique, psychologique et sociale ».
La bigorexie est une addiction que le docteur William Glasser a qualifié de positive en 1976.
En effet, le sport est valorisé et l’activité physique a toujours véhiculé des valeurs positives : intégration, mixité, abnégation, dépassement de soi, goût de l’effort, cohésion, etc.
De plus, cette dépendance est qualifiée “sans substance”, comme la dépendance affective par exemple, à l’opposé des drogues, alcools et médicaments.
En septembre 2011, la bigorexie a été reconnue comme maladie par l’Organisation Mondiale de la Santé.
Pour autant, ne vous détrompez-pas, les conséquences de la bigorexie, également appelée sportoolisme par analogie à alcoolisme ne sont pas à prendre à la légère et vous allez comprendre dans cet article pour quelles raisons.
Symptômes de la BigorexieComment et quand peut-on savoir que l’on devient accro au sport et à l’activité physique ?
Existe t-il des tests pertinents ?
De nombreux outils ont été mis en place comme par exemple l’International Classification of Disorders (ICD-9) ou le Diagnostic and Statistical Manual (DSM-IV-R).
En 2004, Terry a créé The Exercise Addiction Inventory. Ce questionnaire permet de classifier 3 groupes en fonction de leur potentialité à être dépendant ou non à l’activité physique.
Pourtant, aucun test ne s’est imposé comme référence valide.
En revanche, le sujet concerné comprendra par lui-même que quelque chose ne tourne pas rond… autour de la piste d’athlé !
Dans le cas où il peut continuer à pratiquer son activité favorite, le sportif se rendra compte que :
- Les séances sont de plus en plus longues
- Elles sont de plus en plus fréquentes, quotidiennes et parfois même bi-quotidiennes
- L’entraînement devient de plus en plus contraignant
- L’entraînement devient addictif
- Le sujet est victime d’une perte ou d’une absence de plaisir à s’entraîner
- Le sportif concerné fait abstraction des alertes et des douleurs physiques
- Le sujet est en souffrance
Les causes qui mènent à devenir bigorexique sont diverses :
- Complexe d’Adonis ou dysmorphie musculaire : perturbation de son image corporelle : estime de soi, narcissisme
- Circuit dopaminergiques : augmenter le circuit du plaisir, du bien-être et de la récompense
Stress, trop plein d’énergie, hyperactivité
- Lutter contre un événement, pratiquer l’activité physique comme un exutoire, une échappatoire
- Combattre un vide affectif
© Natalia LEFEBVRE
reproduction intégrale interdite, tout extrait doit citer mon site www.theraneo.com/la-traverseine-des-therapies-breves
Mots clés : bigorexie, anorexie, tca, addiction, dépendance
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