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LA TRAVERSEINE DES THÉRAPIES BRÈVES
Natalia LEFEBVRE
Psy Trouble du Comportement Alimentaire TCA en visio et Paris, Praticienne en hypnose dans la perte de poids, Coach addictologue, Préparateur mental en sport, Psychopédagoguetrouble alimentaire, mincir par hypnose, hyperphagie, boulimie
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TOUT SAVOIR SUR LES ADDICTIONS SUR LE PLAN MÉDICAL, PSYCHOLOGIQUE ET NEUROLOGIQUE

article de Natalia LEFEBVRE du 30/05/22 9 minutes 0
L’addiction est un processus de dépendance à des produits toxiques et à des situations. L’addiction peut être une dépendance à une ou plusieurs substances, ainsi qu’à des comportements comme les jeux d’argent, les activités physiques, les jeux vidéo, les achats compulsifs… On parle alors d’addictions comportementales. Les addictions relèvent de comportements de consommation de psychotropes qui ont des conséquences négatives sur le sujet.

Les psychotropes sont des substances qui agissent sur le psychisme d’un individu : drogues, médicaments, alcool, tabac…

Les spécialistes de l’addiction portent un diagnostic de l’addiction à partir des critères fixés par des instances internationales, notamment l’American Psychiatric Association, qui a mis au point le DSM-5 (Diagnostic and Statistical Manual) ou manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux.

Les onze critères suivants sont mis en avant :
1. Besoin impérieux et irrépressible de consommer la substance ou de jouer (craving),
2. Perte de contrôle sur la quantité et le temps dédié à la prise de substances ou au jeu,
3. Beaucoup de temps consacré à la recherche de substances ou au jeu,
4. Augmentation de la tolérance au produit addictif,
5. Présence d’un syndrome de sevrage, c’est-à-dire de l’ensemble des symptômes provoqués par l’arrêt brutal de la consommation ou du jeu,
6. Incapacité de remplir des obligations importantes,
7. Usage même lorsqu’il y a un risque physique, 8. Problèmes personnels ou sociaux,
9. Désir ou efforts persistants pour diminuer les doses ou l’activité,
10.Activité réduite au profit de la consommation ou du jeu,

Le sujet persiste dans ce comportement malgré la connaissance de ces conséquences néfastes. Ce comportement vise à accéder au plaisir immédiat, tout en contrecarrant une sensation de mal-être éprouvée par le sujet. Les psychotropes sont aussi désignés par le terme de substances psychoactives dont l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), donne la définition suivante : « Une substance psychoactive s’entend d’une substance qui, lorsqu’elle est ingérée ou administrée, altère les processus mentaux, comme les fonctions cognitives ou l’affect. » On observe chez les utilisateurs de ces substances une modification de leur perception, de leur humeur, de leur comportement et de leurs activités mentales. Évidemment, les effets des psychotropes sont modulés par des facteurs individuels et environnementaux et varient en fonction :  Des quantités,  De la fréquence,  De la durée de ces consommations.

Le psychiatre français Claude Olievenstein employait cette formule : « la toxicomanie est la rencontre d’un produit, d’une personnalité et d’une circonstance ou d’un moment culturel. » Sous-entendu, tous les individus ne sont pas égaux face aux addictions. Le risque de développer une addiction dépend toujours d’une interaction qui se produit entre l’individu, l’environnement et les risques liés au type de substance consommée.

Le craving peut être traduit par « avoir envie de » ou plutôt « crever d’envie », car dans le domaine des addictions on l’interprète comme une envie irrésistible de consommer une substance psychoactive comme de l’alcool ou une drogue. Cette envie à laquelle un individu ne peut résister tient du domaine de la dépendance et s’accompagne d’émotions comme l’agressivité, la colère, la peur… Cette notion de craving est valable autant pour qualifier le désir qu’une rechute après une longue période d’abstinence ou de sevrage. Si le craving concerne tous les types de dépendances, il a été plus particulièrement observé auprès de personnes alcoolodépendantes.
L’addiction, une maladie neurologique L’addiction doit être considérée comme une maladie neurologique et, contrairement aux idées reçues, l’addiction ne peut être le manque de volonté ou une faiblesse supposée des addicts. L’addiction résulte d’une mécanique bien plus complexe.

L’addiction, une maladie neurologique
L’addiction doit être considérée comme une maladie neurologique et, contrairement aux idées reçues, l’addiction ne peut être le manque de volonté ou une faiblesse supposée des addicts. L’addiction résulte d’une mécanique bien plus complexe.
Le cerveau est l’élément central des comportements humains, c’est lui qui produit les émotions et qui régule tous les comportements de base comme la respiration, l’équilibre, le fait de manger et de boire… Chaque geste, pensée ou émotion est le produit d’une activité neuronale complexe qui nécessite différentes parties du cerveau avec le concours de neurotransmetteurs, d’hormones et de réactions biochimiques et électriques. Le cerveau humain est scindé en 3 parties :

- Le cerveau reptilien. Le cerveau reptilien ou cerveau primitif gère tous les comportements de base : manger, respirer, se reproduire, activer le cœur, réguler la température corporelle, l’équilibre…
- Le cerveau limbique. Le cerveau limbique est impliqué dans les émotions : peur, plaisir, colère, agressivité, ainsi que dans la mémoire, l’olfaction, les comportements alimentaires…
- Le cerveau cortical. Le cerveau cortical ou néocortex est le siège du psychisme et participe à des fonctions comme le langage, le raisonnement, la conscience, la commande des mouvements du corps…
- L’aspect qui retient notre attention dans le cas des addictions est ce système de récompense qui associe des choses essentielles pour l’organisme :  Le besoin,  Le plaisir,  La mémoire.
- Pour expliquer les comportements addictifs, plusieurs parties et éléments du cerveau sont en cause :
- La dopamine . C’est un neurotransmetteur qui permet la transmission des informations entre les neurones. Elle influe directement sur le comportement, favorise l’envie et le désir.
- Le cortex préfrontal. Le cortex préfrontal qui est la partie antérieure du cortex du lobe frontal du cerveau est un élément essentiel dans les troubles de l’humeur et les émotions. Il est connecté à d’autres régions du cerveau qui contrôlent la dopamine et la sérotonine. Impliquée dans la régulation des comportements, la sérotonine est un neurotransmetteur qui tempère notamment les effets de la dopamine.

Pour expliquer les comportements addictifs, plusieurs parties et éléments du cerveau sont en cause :

- La dopamine. C’est un neurotransmetteur qui permet la transmission des informations entre les neurones. Elle influe directement sur le comportement, favorise l’envie et le désir. Le cortex préfrontal Le cortex préfrontal qui est la partie antérieure du cortex du lobe frontal du cerveau est un élément essentiel dans les troubles de l’humeur et les émotions. Il est connecté à d’autres régions du cerveau qui contrôlent la dopamine et la sérotonine. Impliquée dans la régulation des comportements, la sérotonine est un neurotransmetteur qui tempère notamment les effets de la dopamine.

Manger de bonnes choses, boire, jouer ou tout autre petit plaisir agit sur le cerveau qui libère la dopamine, délivrant une sensation de bien-être. La dopamine sécrétée engendre une sensation de plaisir qui une fois mémorisée donne envie de reproduire ce comportement. On se retrouve ainsi dans le mécanisme du circuit de la récompense. Le problème, c’est que toutes les drogues douces ou dures sécrètent de la dopamine et en grande quantité. Ces drogues agissent sur la dopamine et sur le système de récompense de façon bien plus importante que pour assouvir un plaisir naturel : manger, boire, activité sexuelle… La libération de dopamine lors de la prise de drogue dure plus longtemps et/ou est beaucoup plus intense. Le cerveau qui associe le plaisir au souvenir va enregistrer l’information et inciter le sujet à renouveler ce comportement. Cela se vérifie surtout quand il s’agit de drogues. Ces drogues administrées de façon répétée modifient le fonctionnement neuronal et font du sujet un « addict » ou un esclave de la drogue.

Le consommateur de drogues perd progressivement le contrôle, sa consommation devient de plus en plus fréquente à tel point qu’il devient incapable de la limiter. Commence alors un cercle vicieux avec des pensées obsédantes pour le produit, la recherche d’une consommation effrénée pour reproduire la sensation de plaisir du début et apaiser son mal-être. Le cerveau reconnaît ce besoin de substance obsédant comme un besoin essentiel. En conséquence, il accorde peu d’importance aux autres préoccupations et intérêts devenus secondaires.

Avec le temps, la tolérance au produit fait que le cerveau va diminuer les effets de la substance et qu’en conséquence il réclame toujours plus de substance pour obtenir les mêmes effets, et ce malgré les conséquences engendrées (les souffrances psychiques et/ou physiques). Il lui faut répéter plus souvent et en plus grande quantité la prise de substance pour arriver au même niveau de plaisir. C’est cette spirale infernale qui engendre l’origine du phénomène d’addiction. Si le phénomène de l’addiction peut être expliqué par le système de récompense, il est plus compliqué d’expliquer qui devient dépendant et comment il le devient. L’addiction concerne toutes les catégories sociales de la société, mais répond à des motifs différents et peut varier en fonction des individus, de leur environnement et des produits consommés.

L’alcool est obtenu par la fermentation ou la distillation de certains fruits et de certaines céréales, il entre dans la composition de boissons : vins, apéritifs, cidres, spiritueux et digestifs. On estime que l’alcool peut booster le niveau de dopamine de 40 à 360 % et que 22 % des personnes qui ont bu un verre d’alcool une fois dans leur vie vont développer une dépendance à la boisson. L’alcool agit sur le système nerveux central, engourdit le cerveau et affecte la coordination des mouvements et les comportements. L’alcool a des effets néfastes sur la santé. Même consommé en faible quantité, mais régulièrement, l’alcool favorise le développement de maladies graves : cancers (bouche, gorge, larynx, foie, colon, œsophage), maladies cardiovasculaires, cirrhose, troubles psychiques : anxiété, irritabilité, dépression… La consommation d’alcool peut créer une dépendance physique et psychologique. En France, l’alcool est responsable d’environ 40 000 décès chaque année et l’OMS estime qu’il est lié à 5,3 % des morts dans le monde.

Le tabac.
Le tabac, ou plutôt la nicotine qui est la substance présente dans le tabac est à l’origine de l’accoutumance. Absorbée par les poumons, la nicotine est acheminée vers le cerveau via la circulation artérielle. Il faut selon les individus entre 9 et 19 secondes pour que la nicotine chemine jusqu’au cerveau. C’est parce que la nicotine est éliminée par le foie en moins de 2 heures qu’elle est une substance très addictive, une sensation de manque s’installe très vite chez les fumeurs. C’est la troisième plus grande source d’addiction dans le monde.

Le cannabis
Le cannabis est un perturbateur hallucinogène produit à partir d’une plante qui porte le même nom. On le trouve sous la forme :  De feuilles,  De fleurs ou tiges séchées (cannabis aussi appelé marijuana),  De résine visqueuse vendue sous la forme de petits cubes compacts (le haschich),  D’huile épaisse extraite de la marijuana ou du haschich.

Le cannabis peut être fumé, nature ou mélangé à du tabac, c’est le fameux joint. Il est possible de l’intégrer à de la nourriture, des gâteaux par exemple, ou encore mélanger de l’huile sur du tabac et en déposer quelques gouttes sur une cigarette. Les deux substances les plus actives (sur les 500 qui composent le cannabis) sont le cannabidiol (CBD) et le (THC) ou tétrahydrocannabinol qui ont des effets perturbateurs et addictifs. Les consommateurs de cannabis peuvent développer une dépendance à hauteur de 25 % à 50 % chez les usagers quotidiens et à hauteur de 17 % chez ceux qui sont initiés au moment de l’adolescence. Le cannabis provoque chez les consommateurs une sensation de bien-être, une tendance à plus parler et à rire, une meilleure confiance en soi et donne une impression de calme et de sérénité. Par contre, il diminue la capacité de jugement et l’attention. Chez les consommateurs réguliers, il entraîne des troubles cognitifs comme la perte de mémoire et la diminution de la concentration, des difficultés pour traiter des informations complexes ou pour s’organiser.

Il est donc admis qu’un individu qui répond à plusieurs de ces critères est dépendant. Aviel Goodman donne de l’addiction la définition suivante : « c’est un processus par lequel un comportement, qui peut fonctionner à la fois pour produire du plaisir et pour soulager un malaise intérieur, est utilisé sous un mode caractérisé par : 1. L’échec répété dans le contrôle de ce comportement, 2. La persistance de ce comportement en dépit de conséquences négatives significatives. »

© Natalia LEFEBVRE
reproduction intégrale interdite, tout extrait doit citer mon site www.theraneo.com/la-traverseine-des-therapies-breves

Mots clés : addiction, dépendance, alcool, cannabis, tabac, cerveau, récompense, plaisir

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