LA BOULIMIE

La boulimie

En Europe et Amérique du Nord, 2 à 4 % des femmes ont entre 15 et 35 ans (environ 1,5% des 11-20 ans) et 0,5% des hommes du même âge, soit environ 1 garçon pour 3 jeunes filles, souffrent de boulimie. Elle débute avec un pic de fréquence vers 19/20 ans. C’est une problématique en nette augmentation depuis 20 ans. Sa sévérité est variable. La boulimie est souvent une maladie que la personne cache longtemps. La fréquence de ces troubles est probablement sous-estimée, les personnes souffrant de cette problématique consultent peu.

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Quelles en sont ses conséquences physiques ?

· L’altération de l’émail de tes dents, développement des caries, lésions des gencives (gingivite) dues à l’acidité des sécrétions provenant de l’estomac lors des vomissements (œsophagite, gastrite, reflux gastro-œsophagien)

· Des œdèmes aux joues

· Un élargissement de tes glandes salivaires (parotides)

· De la constipation

· Un trouble hormonal

· Ton cycle menstruel irrégulier et baisse de ta fertilité

· Des perturbations métaboliques (potassium et sodium) responsables de troubles cardiaques ou rénaux

· Des troubles du rythme cardiaque

· Des troubles du fonctionnement rénal

· De la fatigue

· Des troubles du sommeil

· Tes mains couvertes de gerçures

· Une déshydratation, dénutrition ou malnutrition (carences en vitamines, en acide folique…)

· Une perte de la densité osseuse (ostéopénie ou ostéoporose)

· Un surpoids ou obésité et ses conséquences

· Décès

Quelles en sont les conséquences psychologiques ?

· Dépression, humeur dépressive

· Idées suicidaires

· Dévalorisation, dépréciation, manque d’estime de toi

· Fausse perception de ton image corporelle

· Anxiété, angoisse

· Changements d’humeur

Ces différents troubles peuvent parfois induire une interruption des études ou de l’activité professionnelle.

Quelles en sont les conséquences sociales ?

· Isolement, retrait social

· Perte du cercle social

· Relations difficiles avec l’entourage et le sexe opposé

Quelles en sont les conséquences économiques ?

· Coût élevé de la nourriture dû aux crises de boulimie

· Coût pour l’achat de produits diététiques, diurétiques, laxatifs ou autres produits naturels.

La boulimie modifie ton fonctionnement interne ainsi que ton équilibre psychique.

Qu’est-ce qui peut la déclencher ?


Dans 90 à 95% des cas, la boulimie commence par un régime drastique qui déstabilise ton comportement alimentaire.

La perte d’une personne proche ou un problème familial peuvent aussi déclencher la boulimie.

Les facteurs de risque.

Les traits de personnalité pouvant favoriser la boulimie sont :

- Une impulsivité marquée

- Une créativité ne pouvant s’exprimer

- Un perfectionnisme démesuré et ce dans plusieurs domaines (école, travail, alimentation…)

- Un besoin de liberté important

- Une vulnérabilité par rapport à des sentiments de honte

- Une faible estime de toi

- Tu t’isoles

- Tu alternes des phases de contrôle puis de perte de contrôle

- Tu te compares aux autres

Les facteurs de risque peuvent être aussi :

- Les situations familiales désorganisées

- Les maladies de dépendance chez tes parents (alcoolisme, toxicomanie ou dépendance aux médicaments)

- Abus sexuels

- Indépendance précoce stressante

- Une obsession pour la nourriture, ton image corporelle, le compte des calories et l’opinion des autres

La cohabitation avec ta famille devient difficile. La boulimie peut nécessiter un suivi en milieu hospitalier si celle-ci est sévère.

Pour te libérer de la boulimie, il te faut :

· Un minimum de 3 repas principaux en étant assis(e) à table

· Renoncer à un objectif pondéral irréaliste

· Des phases de boulimie de plus en plus rares

· Trouver des alternatives pour répondre à tes angoisses

· Entreprendre un travail psychologique

50 à 60% des personnes souffrant de boulimie guérissent complétement ou presque, 20 à 30% guérissent partiellement, 10 à 20% développent une boulimie devenant chronique et 0,5% décèdent.

Certaines maladies peuvent engendrer une boulimie. C’est le cas possible des dépressions, des maladies de dépendance, des syndromes de stress post-traumatique et des troubles de la personnalité, troubles bipolaires, troubles de déficit de l’attention avec hyperactivité.

Tu as besoin d’une prise en charge thérapeutique pluridisciplinaire :

-psychiatrique

-nutritionnelle

-somatique : essentiellement dentaire, digestive et cardiaque

-sociale

Cette prise en charge a pour but de t’aider le plus tôt possible à surmonter ton désir compulsif de manger en réapprenant à te nourrir de façon équilibrée, en retrouvant une image de ton corps plus juste et une bonne estime de toi.

Le médecin ou le psychiatre référent établit avec toi une forme de contrat sur ta conduite à tenir face à la nourriture.

Pour t’apprendre à renouer avec ton corps, différentes approches sont envisageables :

Une psychothérapie individuelle

La thérapie comportementale et cognitive, bien adaptée aux TCA, est recommandée en première intention. Elle est le plus souvent individuelle mais peut être pratiquée en groupe. D’autres thérapies peuvent être choisies suivant les cas : thérapie comportementale dialectique, interpersonnelle ou d’inspiration psychanalytique.

Une thérapie familiale

L’implication de la famille est profitable surtout pour les adolescent(e)s.

Une thérapie de groupe

La participation à des groupes de parole est souvent bénéfique.

Les médicaments

Des médicaments, antidépresseurs par exemple, peuvent aider à l’atténuation des symptômes de la boulimie, de l’anxiété ou de la dépression.

Un suivi nutritionnel

Le travail diététique et nutritionnel consiste à réapprendre à s’alimenter selon des schémas réguliers avec une alimentation diversifiée et des repas équilibrés pris avec plaisir. En cas d’obésité, une prise en charge nutritionnelle spécifique est nécessaire.

Suivi médical et dentaire

Un bilan dentaire et une prise en charge des lésions dues aux vomissements sont importants.

Un suivi médical permet de vérifier l’état de santé général, les bilans sanguins.

Un suivi gynécologique chez les jeunes femmes permet de s’assurer de la prise d’une contraception efficace malgré les vomissements. La dysménorrhée et l’aménorrhéene ne protègent pas d’une grossesse.

Une hospitalisation

Elle est rarement nécessaire sauf en cas de :

-tentative de suicide

-d’un risque suicidaire élevé

-d’un trouble psychiatrique sévère (trouble dépressif, troubles obsessionnels compulsifs, troubles anxieux, troubles de la personnalité, addictions…)

-épisode majeure de boulimie

Inspiré des sites Troubles alimentaires , Guide , Améli

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