L’anorexie est un syndrome complexe qui ne peut se résumer à des questions de nourriture. Tant que ton poids ne remonte pas, ne « travaille » pas à ce que te propose cet article.
La restructuration cognitive.Pour trouver des solutions à ta problématique, tu dois changer tes comportements. Il te faudra savoir critiquer tes pensées automatiques qui surgissent dans ton esprit à tout moment et qui constituent ton monologue intérieur permanent. Elles sont souvent subtiles et insidieuses. Les déjouer demande de la méthode. Note une situation, ta pensée qui en découle et l’émotion qui en ressurgit. Il te faudra un certain temps avant de savoir reconnaître une pensée et la distinguer d’une situation ou d’une émotion. Ne te décourage pas, fais preuve de persévérance …
Un travail sera nécessaire pour :-évaluer le degré de croyance de tes pensées.
-avoir une certaine distanciation de tes pensées.
-te décentrer face à tes pensées. Que penserait un proche peut t’aider dans cet objectif.
-la recherche de la preuve. Tu découvriras que tes idées se fondent sur des impressions ou des fragments de raisonnement.
-le contre-point. Vérifie cette idée en la soumettant à quelqu’un, en effectuant des recherches dans des livres ou sur internet…
-la reformulation.
V
oici des pensées automatiques dysfonctionnelles qui devraient t’aider à les identifier lorsque tu en es la proie :1/ L’abstraction sélective
Elle consiste à isoler une partie de l’information et ne retenir qu’elle pour se faire une opinion. Par exemple, tu te crois grosse car tu as un gros ventre après le repas alors que le reste de ton corps est amaigrie.
2/ La surgénéralisation
Elle consiste à attribuer un fait isolé à d’autres situations sans relation directe. Par exemple, le cholestérol est dangereux pour la santé donc tu évites toutes les matières grasses.
3/ La minimisation
Elle est définie par le fait qu’elle réduit le caractère négatif d’un fait, souvent propre à rendre la maladie chronique.
4/ La maximalisation
Elle dramatise les conséquences d’un fait. Par exemple, tu es déprimé(e) et pense que tu ne pourras jamais guérir.
5/ La personnalisation
Elle traduit une tendance à te sentir exagérément concerné(e) par une situation. Cette attitude peut ressembler à de la paranoïa.
6/ Le raisonnement émotionnel
Il se traduit par le fait qu’une chose nous semble vraie du simple fait qu’on la ressent. Par exemple, tu te sens lourde alors que cette sensation peut avoir d’autres causes que ton poids.
7/ La prédiction négative
Elle consiste à affirmer, sans aucune preuve, une conséquence désagréable possible.
8/ La télépathie
Elle produit des convictions souvent très solides et négatives par le simple fait des pensées que l’on croit deviner chez les autres. A ces mécanismes cognitifs s’ajoutent la dichotomie et le perfectionnisme spécifiques de l’anorexie.
Dichotomie peut se traduire par « tout ou rien ». C’est l’attitude d’esprit qui consiste à nier les intermédiaires, les réponses nuancées ou les demi-mesures.
Le perfectionnisme te conduit à penser qu’une chose ou un fait ne peuvent être que parfaits sinon ils n’ont aucune valeur. Il favorise une certaine perte de confiance en toi et ruine l’estime de toi.
L’affirmation de soi.
Faire valoir tes droits
La phobie sociale désigne une tendance générale à redouter les situations sociales dans lesquelles tu pourrais être embarrassé(e)ou humilié(e). Cette peur du regard des autres te conduit à éviter toutes les activités qui te pourraient faire courir ce risque. Il en découle une tendance au retrait affectif et à l’isolement social. Tu ressens cette attitude comme un manque et une souffrance importants. Il ne s’agit pas d’une simple timidité, c’est un trouble anxieux à part entière.
L’inhibition
Elle consiste à fuir les conflits ou les relations difficiles en évitant de faire du tort aux autres. Travaille alors sur l’affirmation de soi pour la contrer.
L’agressivité
Elle peut paraître totalement opposée à l’inhibition mais elle en représente bien souvent le pendant.
Ses grands principes sont :1/ Dis plus souvent « je ».
2/ Dis toujours tes sentiments. Tu fais partie de la plupart des personnes souffrant de TCA qui rencontrent une difficulté sérieuse dans cet exercice.
3/ Sois sincère. Cela signifie que tu auras à cœur ce que tu penses et ressens vraiment, et non ce que tu penses que l’autre attend de toi ou ce que tu aimerais qu’il croie de toi. C’est une des règles qui te permettra de préserver la qualité de tes relations.
4/ Sois concis(e).
5/ Sois direct(e). Dis ce que tu as à dire à la personne concernée et si possible à elle seule.
6/ Insiste autant qu’il le faudra. Répète calmement, mais sans fléchir, ta position. En restant attentif(ve) aux arguments de l’autre, il est alors probable que vous vous orienterez vers un compromis.
Les grandes catégories de situation sont :1/ Faire une demande.
Tu as le droit de demander tout ce que tu veux, pourvu que tu laisses à l’autre la possibilité et le droit de refuser.
2/ Refuser.
Tes pensées inhibitrices sont nombreuses. Tu acceptes bien des choses à contrecœur pour éviter un conflit ou par goût du sacrifice. Or, ces refus que tu n’as pas osé faire risquent de se transformer en regrets, parfois même en rancœur jusqu’à te faire perdre la qualité d’une relation.
3/ Faire un compliment ou un cadeau.
Tu as parfois la crainte de paraître ridicule ou intéressé(e) dans ce genre de situation. Sache que les compliments les mieux « recevables » sont ceux qui portent sur les comportements.
4/ Recevoir un compliment ou un cadeau.
Savoir recevoir des compliments permet aussi aux autres d’oser t’en faire davantage. C’est un excellent moyen de te libérer de ton éternel doute sur toi-même et sur tes capacités.
5/ Faire une critique.
Une critique agressive est une source de conflits assurés. En effet, toute situation qui génère une insatisfaction dont tu n’es pas parvenu(e) à parler débouche sur un cumul de reproches difficiles à évacuer. Plus ou moins à ton insu, ils finissent par te conduire vers des attitudes d’hostilité ou de rejet, voire un éclat démesuré ou une rupture.
6/ Recevoir une critique.
Le 1er danger est de répondre à une critique en se justifiant.- Face à une critique floue, évite de te justifier et tente d’obtenir des précisions.
- Ne donne ta réponse que lorsqu’il t’est possible de décider si cette critique te semble justifiée ou non.
- Dès que nécessaire, exprime ton sentiment et donne ton avis.
- Insiste pour être bien compris(e). N’hésite pas à te répéter afin que ton message soit entendu.
- Reste calme et ouvert(e) à la discussion. Même si elle est mal formulée ou agressive, une critique peut cacher une véritable intention de dialoguer.
7/ Etablir et entretenir des relations.
Tu as souvent une mauvaise estime de toi-même ce qui te rend peu sûr(e) de toi dans les relations sociales. Tu n’acceptes pas volontiers de partager ton intimité, tant tu es gêné(e) par ton état de santé et ta maigreur. Tu es souvent irritable et déprimé(e) et tu n’as pas de goût pour les amitiés et la vie amoureuse. La conséquence est que ton isolement facilite les troubles et inversement. C’est un parfait cercle vicieux dont il sera nécessaire de sortir si tu veux traiter ton problème.
8/ Echanger des opinions.
Cette compétence est tout à fait importante dans le cadre du travail, devient bien utile quand tu entres dans des débats avec tes proches. En t’impliquant et en donnant ton sentiment, tu laisses à l’autre la possibilité de dire librement son éventuel désaccord.
Inspiré du livre « Faire face à l’anorexie » du Dr Alain PERROUD.
© Séverine LORES
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