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Etre grands-parents, c’est aussi répondre aux interrogations des plus jeunes au sujet de leur corps.
Un éveil qu’il s’agit d’accompagner au mieux.
« Dis, comment on fait les bébés?» ou « Pourquoi j’ai pas un zizi comme mon frère ? »
Ainsi, lorsque le garçonnet lui a demandé si son sexe deviendra aussi grand que celui de son papa, Albert lui a expliqué qu’il grandira avec l’âge, comme le reste de son corps. « Il était tout content et m’a dit : alors j’aurais aussi un grand zizi ! Et la discussion était close », sourit le grand-père.
« Lorsqu’il dort chez nous, il aime à se promener nu au réveil, raconte Catherine. Je lui dis simplement d’aller s’habiller, et je lui explique que lorsqu’il y a d’autres gens, il doit le faire aussi. Ma petite-fille est, elle, déjà plus pudique.»
Les questions et comportements des enfants font partie de la découverte naturelle du monde. Et y répondre de façon adéquate est primordial, souligne Sophia Lessard, sexologue québécoise :
«L’éducation sexuelle devrait faire partie intégrante de son développement, au même titre que les autres sujets qu’on lui apprend. Les enfants ayant reçu des informations adaptées à leur âge et qui peuvent en parler en famille vivront leurs premières relations sexuelles plus tardivement. Ils sont plus sélectifs dans le choix de leurs partenaires et utilisent davantage les moyens de contraception.»
Les dangers du tabou«Lorsqu’on ne répond pas, dévie la question ou qu’on le fasse en étant mal à l’aise, l’enfant le perçoit, note la Québécoise. Il va alors assimiler la sexualité à quelque chose de honteux, ce qui peut induire des comportements inadéquats plus tard. Ou il risque de ne pas oser raconter s’il fait l’objet de tels comportements, d’abus sexuels.»
«Cela m’est arrivé, poursuit Albert. J’avais 8 ans. J’étais avec des copains, un homme nous a attirés dans une grange et nous a montré son sexe. Mais je n’ai pas osé le dire à mes parents.»Mieux vaut avouer sa gêne à l’enfant, quitte à lui dire qu’on lui répondra plus tard, quand on saura comment. Quand il s’agit de questions sur l’anatomie des filles et des garçons, des livres illustrés adaptés à l’âge de l’enfant sont un support utile.
Important
: nommer les choses précisément. «Un pénis est un pénis, une vulve une vulve, comme un nez est un nez, aime à dire Sophia Lessard. Utiliser des mots fantaisistes tel zizi signifie à l’enfant que les mots liés aux organes génitaux sont tabou.»
Par ailleurs, lorsque l’enfant vient avec des pourquoi et des comment, on peut lui demander d’abord ce qu’il en pense lui-même. Cela pour savoir où en sont ses connaissances et croyances et y adapter son discours.
Enfin, si en tant que parent ou grand-parent l’on est bien dans son corps et dans son couple, cela contribue aussi au sain développement de la sexualité de l’enfant.
Pour que tout se déroule en sécuritéL’éveil sexuel débute à la naissance. L’enfant découvre ses orteils, son nez et leur fonctionnement tout comme les régions de son intimité. Vers 2 ans, c’est la première période de questions. Apprendre de nouveaux mots lui permet de situer les éléments et de les distinguer les uns des autres. De 4 à 6 ans, les réponses aux pourquoi et comment servent à comprendre l’utilité des choses.
Vers 2, 3 ans l’enfant découvre aussi par hasard qu’il est agréable de toucher ses zones génitales. «C’est un peu comme lorsque l’enfant joue avec un nouveau cadeau», illustre Sophia Lessard. Pouvoir le faire librement à l’enfance contribue à une vie sexuelle adulte satisfaisante. Si toutefois l’enfant ne s’adonne plus qu’à cela, il faut s’en inquiéter. Cela peut être le signe qu’il a vu des images pornographiques ou assisté à un acte sexuel entre adultes ou encore qu’il a été incité malgré lui à des activités sexuelles par des enfants plus âgés.
L’exhibitionnisme infantile, autre passage normal, développe l’identité de genre et apprend les règles de la société en matière de nudité. Laissé libre de faire ses expériences en se promenant nu, l’enfant passera à l’étape suivante, devenant plus pudique.
Jouer au docteur fait partie de l’apprentissage du corps et de celui de l’autre, sans intention sexuelle aucune. Pour que cela se déroule au mieux, il faut toutefois en expliquer les règles à l’enfant : il ne doit jouer qu’avec des amis(e) de son âge, librement et en pouvant arrêter à tout moment, et en respectant « la règle des trous »: ne jamais introduire quoi que ce soit dans les divers orifices du corps.
Surveiller le jeu de loin est aussi un gage que cela se déroule en sécurité.
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Mots clés : sexualité,enfants
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