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Marianne NYS
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SEXE : CE QUE LES FEMMES N'OSENT PAS DIRE

article du 13/07/17 9 minutes 191 0
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Pourquoi est-il si difficile de parler de son plaisir ?

La sexualité est un langage que les femmes ont souvent du mal à manier.


Comment discuter sexe dans l’intimité ?
Psychologies : Si la sexualité n’est désormais plus un tabou pour les femmes, pourquoi ont-elles tant de mal à exprimer ce qui les fait jouir alors qu’elles sont les premières à parler de ce qui ne va pas ?

Catherine Blanc : La sexualité n’est plus un tabou, mais elle l’a été pendant longtemps.
Quand elles ne travaillaient pas, les femmes avaient pour projet principal de créer et de fonder un foyer. Pour y parvenir, il leur fallait sécuriser la relation, rassurer l’homme sur leur fidélité et sur sa paternité. Il ne fallait donc pas être la salope qui pense au sexe, à son plaisir. Il fallait être la mère, tout entière tournée, dévouée au corps de l’autre, celui de son enfant. Pendant longtemps, les femmes ont donc verrouillé leur désir et se sont tues : elles s’imaginaient qu’en n’en parlant pas, il disparaîtrait. Ce qui est archi-faux : ce n’est pas en faisant silence que nous pouvons nier la réalité. Ce n’est pas parce qu’une femme ne parle pas de sexualité qu’elle n’est pas animée de sexualité. Au contraire. Se taire la fait même tambouriner dans les coins. Aujourd’hui, les femmes parlent de sexualité avec leur partenaire, mais rarement en leur nom propre. Elles discutent en revanche très volontiers de ce qui ne va pas chez l’autre, de ce qui ne va pas dans la relation. Elles sondent les hommes, qui finissent par se perdre dans des échanges interminables. Ils sont en difficulté dans ces discussions, qu’ils préfèrent fuir. Le droit aux pleurs, à la souffrance, fait plus partie de l’éducation des femmes, qui sont tout à fait prêtes à les accueillir, à les explorer. Elles interrogent l’autre pour savoir ce qui ne va pas, cherchent à comprendre, à s’adapter pour le rencontrer et préserver le lien. Elles ont une grande capacité de repositionnement par rapport à lui. Ce qui les place évidemment dans une position maternelle.

Sexe : quand la parole excite
Des premiers textos échangés aux confidences sur l’oreiller, les mots ont une formidable puissance érotique.


Comment pratiquer cette conversation amoureuse ?
Cette valeur accordée à la « communication », cette position maternelle n’agissent-elles pas au détriment du désir ?

C.B. : Cela complique singulièrement la sexualité, cela va sans dire. D’abord à cause de cette fonction de mère qu’elles endossent, ensuite parce que le questionnement est une façon pour elles de pénétrer l’autre. Se mettre dans cette position de pénétration vis-à-vis d’un cerveau masculin, c’est extrêmement jouissif. Aller voir ce qu’il y a là-dedans, demander « pourquoi ? », « comment ? », « raconte-moi tes secrets » les excite…
Mais elles se retrouvent souvent face à un mur. Car l’homme reste très étranger à lui-même, à ses sentiments, à ses sensations, et ouvrir ce pan-là de sa vie à une femme, alors que lui-même n’y a pas accès, lui est difficile.
Il y a donc un hiatus : les hommes n’aiment pas quand les femmes commencent à essayer de jouer au psy. Ils n’aiment pas leurs questionnements et leurs tentatives d’intrusion mentale, car ils sentent une volonté de les percer à jour.

Pour résumer, chaque sexe essaie de pénétrer l’intimité de l’autre. Les femmes tentent d’entrer dans la tête des hommes et les hommes dans le sexe des femmes. Ce qui pose problème aux deux : les hommes étant pour des raisons culturelles loin de leurs émotions, les femmes étant, elles, loin de leur sexe.

La méconnaissance de leur corps, le manque d’éducation à parler de « ça » bloquent-ils l’accès au plaisir des femmes ?

C.B. : Aujourd’hui, la société leur propose d’être sur tous les fronts, et notamment sur ceux du bien-être, du plaisir, auxquels est évidemment liée la sexualité. C’est même désormais cette dernière qui leur donne accès à la vie de couple, puis à la maternité. Mais malgré tout cela, elles ont encore l’habitude de garder secret leur rapport à leur sexe. Il leur est difficile de le montrer, d’en parler. Or, mettre des mots, c’est avoir un accès aux images. Les femmes sont-elles prêtes à cela ? Je n’en suis pas sûre. Beaucoup préfèrent rester dans le flou, se dire que ça se passe « là en bas », sans savoir vraiment de quoi il retourne. Cette ignorance leur permet de ne pas se sentir complètement responsables de leurs actes. Elles jouissent mais ne savent pas très bien comment, ce qui les déculpabilise, les tient éloignées d’un désir parfois difficile à assumer parce qu’il peut être bouillant, gourmand, insatiable, etc. Souvent, en consultation, quand je leur décris physiquement leur sexe (« il y a des lèvres, il y a une vulve… ») ou que je réponds aux questions de jeunes femmes, j’en vois qui suffoquent, qui essaient de changer de sujet, qui me demandent d’ouvrir la fenêtre, si elles peuvent aller aux toilettes… Elles ont du mal à formuler, cherchent des termes très éloignés du sujet.

Nous sommes au XXIe siècle, nous disposons de tous les outils nécessaires pour répondre à leurs interrogations, mais elles ne vont même pas chercher les réponses, parce que les mots leur font peur. Ils leur donnent trop à voir et les mettent dans une posture sexuelle active.
Elles parlent rarement de ce qu’elles aiment ou aimeraient que leur partenaire leur fasse.
Elles n’osent pas demander. C’est tellement délicieux, pensent-elles, que l’autre agisse sans qu’aucune requête ait été formulée. « Si je le dis, comment puis-je mesurer ce que l’autre m’apporte puisqu’il ne répond qu’à ma demande ? » m’expliquent mes patientes.
Cette posture d’attente est infantile. C’est un peu comme quand nous étions bébé et que notre mère nous donnait à manger sans que nous ayons même à le lui demander.
C’est cet amour idéalisé que les femmes recherchent, un amour qui n’a pas besoin d’être verbalisé pour être assouvi, un amour où il n’est « pas besoin de se parler pour se comprendre ». C’est le retour à l’amour fusionnel, dans lequel flotte l’idée que nous sommes un seul et même être. Cette quête existe aussi du côté masculin, bien sûr. Eux ont plus de chances de voir leurs désirs se réaliser sans qu’ils l’aient demandé car ce type d’amour prend sa racine dans la maternité. Ce n’est pas un amour mature, un amour dans lequel nous acceptons que l’on nous dise « non », un amour dans lequel nous ne nous sentons pas coupables d’avoir osé demander.

Oser demander, est-ce que cela ne casse pas le désir ?
Y a-t-il des sujets, des moments, des manières de s’exprimer qui « désérotisent » la relation ?

C.B. : Non. Oser demander ne casse pas le désir. Tout est question de formulation. Le problème, aujourd’hui, c’est que nous nous retrouvons plongés soit dans le silence, soit dans un discours désincarné. Rien dans notre environnement n’échappe à la sexualité : les codes vestimentaires, le langage, même hors du champ sexuel, les postures, les images, la publicité, la télévision et Internet… Tout y renvoie. La référence est celle, caricaturale, du langage pornographique. Et l’emploi de ce vocabulaire violent est devenu tellement courant qu’il en perd même son sens. Employer ce genre de poncifs, plaquer un vocabulaire entendu partout ailleurs conduit à l’effet inverse de celui recherché. Les femmes ont du mal à prendre la parole ou la prennent « mal » parce que cela implique d’être acteur de sa sexualité. Pour y parvenir, elles se sentent souvent obligées de calquer leurs propos sexuels sur le registre sémantique masculin. Elles empruntent leurs mots, à l’idée qu’elles se font de ceux des hommes ou de ce qui les excite. Ce qui les conduit à la caricature. Et donc à une absence totale d’érotisme. Elles s’imaginent qu’il leur faut dominer la situation. Mais la sexualité est une question de pouvoir réciproque, pas de domination du masculin sur le féminin. Dans la réalité, si un homme nous pénètre, c’est bien parce que nous avons décidé de l’accueillir. Chacun a du pouvoir sur l’autre. Il n’y a donc pas besoin de tenir un discours de dominant ou de dominé. Il suffit d’assumer tranquillement son pouvoir et son désir dans la rencontre sexuelle.

Les jeunes femmes parlent-elles plus, s’en sortent-elles mieux que leurs aînées ?
C.B. : Pas forcément. Elles s’essaient au verbe, certes, mais elles s’essaient d’abord par rapport aux modèles que leur renvoie la société. Elles se soucient beaucoup du regard de l’autre. Hier, elles se seraient tues. Aujourd’hui, elles adhèrent au discours ambiant, alors qu’en vieillissant, à moins d’être dans un jeunisme pathétique, les femmes savent un peu plus qui elles sont et qu’il n’y a pas de danger à être soi. Elles n’ont plus peur de perdre l’autre. Elles sont plus justes.

Si le désir vacille, la parole peut-elle réellement le ressusciter ?

C.B. : Oui. À condition de ne pas jouer les psys de couple, de ne pas questionner avidement l’autre. Plutôt que de dire « Il y a un problème. Il faut qu’on y remédie. Essayons tel truc », plutôt que d’adopter une posture de manageur, de faire un bilan, il faut parler de soi dans un lit, ne pas hésiter à dire « Voilà où j’en suis maintenant », « J’ai aimé ça. J’aimerais ceci ou cela », oser se donner le droit de qui on est aujourd’hui sans craindre la réaction de l’autre. Souvent, nous n’osons pas bouger de peur que l’autre n’accueille pas la nouveauté de notre désir. Dans un couple, parler de son érotisme, c’est parler de soi sans remettre en cause l’autre, parler de celui que nous sommes aujourd’hui, différent de celui d’hier et différent de celui de demain. Nous n’avons de cesse de vouloir que l’autre nous étonne tout en espérant ne jamais sortir de notre zone de sécurité.

Que cherchent les femmes à travers le langage ? Est-ce d’être rassurées pour pouvoir s’abandonner ?
C.B. : Elles cherchent la constance et la qualité de la relation. Si elles ont parlé de leur désir et que leur partenaire les enferme dans un jugement, elles risquent de se refermer immédiatement, de faire silence. Quand, par exemple, une femme dit qu’elle aime être caressée le matin et que son ou sa partenaire réagit de manière blessante – « Oh, tu sais, on n’est pas très propres au réveil » –, elle va se sentir sale et se taira par la suite. De même, si son ou sa partenaire réagit à cette demande en la touchant mécaniquement tous les matins, elle pensera qu’il ou elle fait cela uniquement pour lui faire plaisir, et elle ne lui parlera plus de ses désirs. Et puis les mots ne sont pas que des descriptions. Ils sont aussi des sons. Ce qui attise le désir, c’est l’effet de surprise que peut, par exemple, provoquer en soi le fait de s’entendre prononcer certains mots que nous ne nous étions jamais imaginé pouvoir prononcer. Le plaisir est au rendez-vous quand ces mots reçoivent un écho physique, verbal, quand le chant se poursuit avec l’autre. En revanche, s’il ne suit pas, nous nous retrouvons seul, face à nos responsabilités.

Comment orienter la parole pour libérer la jouissance ?
C.B. : Pour libérer la jouissance, il faut libérer la parole. Les mots mettent trop souvent à distance. Nos émotions, nos sensations ne sont pas des fabrications intellectuelles, et c’est pour cela qu’il est compliqué de verbaliser la sexualité, parce que pour exciter, le langage doit traduire nos émotions.
Les femmes s’imaginent à tort que les hommes sont plus aguerris à cette pratique, mais le vocabulaire qu’ils emploient est-il celui de leurs émotions ? Non ! Ils ont l’habitude de « montrer » mais pas forcément d’incarner les mots qu’ils emploient. Il n’y a pas de bons ou de mauvais mots. Simplement, la parole ne doit pas être un costume.
La parole doit être en contact avec soi, parce que dans la jouissance nous allons à la rencontre de l’autre pour nous (re)trouver nous-mêmes. C’est quand l’aller-retour entre soi et l’autre commence par soi-même, quand chacun accepte de s’occuper de lui-même que l’orgasme est au rendez-vous.
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Mots clés : sexe,sexualité,désir,parole,femme

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