Le syndrome de fatigue chronique (SFC) regroupe au moins 3 maladies distinctes reposant sur des mécanismes pathologiques différents, selon les résultats préliminaires d'une étude dirigée par Jarred Younger de l'Université de l'Alabama à Birmingham.
Depuis plusieurs décennies, explique-t-il, les chercheurs concluent que le syndrome doit inclure plusieurs sous-groupes dont l'identification est importante puisque les traitements sont susceptibles de différer pour les différents sous-groupes.
Younger et ses collègues mènent cette étude avec 70 personnes atteintes du syndrome, 20 personnes en santé et 20 personnes souffrant de fatigue liée à des problèmes de thyroïde afin d'examiner quels marqueurs du système immunitaire fluctuent en même temps que les niveaux de fatigue chez chaque participant.
Des échantillons sanguins sont pris quotidiennement afin de mesurer 51 substances associées à l'inflammation. Chaque participant rapporte aussi quotidiennement ses niveaux de fatigue sur un ordinateur portable.
Bien que les résultats soient encore préliminaires, trois profils commencent à émerger, explique le chercheur dans la vidéo.
Un groupe atteint d'une infection
Chez environ un participant sur 3 (30 %), les niveaux de protéine C-réactive, bien que peu élevés, variaient de façon étroite avec le niveau de fatigue.
La protéine C-réactive est une réponse précoce, de « phase aiguë », à une infection. Le chercheur fait l'hypothèse de la présence d'une infection de faible niveau à laquelle le système immunitaire répond plus fortement lors des journées de plus grande fatigue.
Un groupe ayant une dérégulation du système immunitaire
Chez un autre tiers des participants, les niveaux de fractalkine variaient avec la fatigue. Puisque la fatigue ne variait pas avec la protéine C-réactive, il n'y aurait pas d'infection sous-jacente dans ce groupe, mais plutôt une dérégulation du système immunitaire lui-même. Ce groupe souffrirait ainsi d'un trouble très différent.
Les niveaux de fractalkine sont élevés, par exemple, dans des troubles auto-immuns, mentionne le chercheur.
Une étude publiée en 2017 a aussi montré des niveaux élevés de fractalkine dans le liquide céphalo-rachidien de personnes atteintes de fibromyalgie. Un groupe n'ayant pas de profil immunitaire détecté
Enfin, aucun profil immunitaire n'a été détecté chez un tiers des participants. Les analyses de poursuivent pour identifier des marqueurs immunitaires mais il est possible, explique le chercheur, que le système immunitaire ne soit pas impliqué chez ces participants.
Le syndrome pourrait, dans leur cas, résulter de troubles du métabolisme de l'énergie, de fonctions endocrines ou d'autres mécanismes.
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