Cette recette de grand-mère a-t-elle un fondement physiologique ?C'est une des recettes de grand-mère les plus populaires : un verre de lait avant d'aller se coucher ferait, dit-on, des merveilles sur le sommeil.
Une étude menée en 1934 a en effet montré qu'un dîner à base de lait et de corn flakes facilitait le sommeil. Une autre, dans les années 1970, a observé le même effet chez les personnes âgées. Et c'est à peu près tout.
Pendant un temps, les scientifiques ont attribué ce supposé effet soporifique au tryptophane (Trp), un acide aminé contenu (entre autres) dans le lait et dont le cerveau a besoin pour fabriquer de la sérotonine, une molécule elle-même précurseur de la mélatonine, l'hormone du sommeil.
On a donc cru, logiquement, qu'il suffisait de se gaver de tryptophane (et donc de lait) pour que notre cerveau synthétise plus de mélatonine...
Hélas, les choses ne sont pas si simples. Les protéines du lait ne sont pas faites que de tryptophane, mais de toute une kyrielle d'autres acides aminés qui n'ont rien à voir avec la sérotonine et qui se retrouvent eux aussi dans le sang. Or, pour pénétrer dans le cerveau, tous doivent traverser la barrière hématoencéphalique qui le protège, et ils ont besoin pour cela de "transporteurs".
Résultat : c'est l'embouteillage à l'entrée du cerveau. Les transporteurs sont pris d'assaut, et une bonne partie du tryptophane reste à la porte. Si ce n'est un peu de réconfort, le verre de lait au coucher n'apporte donc rien au sommeil.
© Marianne NYS
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