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Marianne NYS
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Marianne NYS
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ARTICLES / THÉRAPIE BRÈVE DU TRAUMA

DÉCOUVREZ LA THÉRAPIE BRÈVE DU TRAUMA PAR L HYPNOSE CONVERSATIONNELLE

article du 18/11/17 6 minutes 77 1
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La thérapie brève du trauma se fonde sur les pratiques de thérapies brèves centrées sur l’objectif thérapeutique et ses conséquences concrètes dans la vie de la personne.

Le thérapeute accompagne tout d’abord le client dans sa définition de l’objectif à atteindre, dans la détermination des changements concrets qu’il anticipe au terme de sa thérapie. Ces derniers seront évalués en cours de thérapie, de même qu’a posteriori.

Elle s’appuie sur une collaboration constante entre thérapeute et client, qui garde le contrôle du processus du début à la fin. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous préférons le terme « client » au terme « patient », ce dernier véhiculant implicitement l’idée de passivité du consultant, attendant que le thérapeute sorte sa baguette magique pour le délivrer de sa souffrance, ce qui ne peut mener qu’à l’échec de la thérapie ! Le praticien de thérapie brève du trauma considère le client comme une personne responsable qui attend de lui un service.

Quand consulter ?
Un même événement pourra avoir un impact traumatisant pour une personne et ne laisser aucune trace pour une autre. A la suite d’un événement provoquant un stress intense, il est normal de se trouver confronté à un état de stress aigu. Cet état peut être passager et il est tout à fait normal d’avoir besoin d’un certain temps pour que le corps et l’esprit « digèrent » l’impact de l’événement traumatique.

Mais on peut considérer que au-delà de 4 semaines de manifestation de symptômes de stress aigu, et très certainement après une période de 6 mois (comme le définit le DSM-5) on est face à un stress post traumatique qui s’est installé et nécessite une aide car il ne peut être intégré naturellement.

L’état de stress post traumatique (ESPT) peut être dû à un traumatisme simple (un événement unique et non répété, comme par exemple un attentat, un accident, une agression) ou à un traumatisme complexe, c’est-à-dire une répétition de traumas (guerre, violences psychologiques, harcèlement, violences intrafamiliales, traumas sexuels dans l’enfance etc). De nombreuses répétitions d’événements a priori sans grand impact peuvent conduire à des troubles plus profonds qu’un événement violent et unique.

Quel que soit le type de trauma, il laisse sa signature à travers différents troubles : des symptômes psychosomatiques divers (sans nécessairement de lésion organiques avérées) : maux de ventre, céphalées, psoriasis, eczéma, asthme, colon irritable, fibromyalgie…, des troubles mnésiques, des hallucinations, des « flashes » intrusifs ou des cauchemars, des manifestations d’anxiété sans raison apparente et souvent un mélange de sentiment de culpabilité, de honte et d’inefficience.

L’événement traumatique ne s’encode pas dans le cerveau mais dans le corps (les neuro sciences sont en train de moduler cette affirmation). Le cerveau faisant tout pour éviter la douleur du souvenir, met en place des processus de protection par la dissociation. Il y a figement quand la personne ne peut ni combattre ni fuir. Le figement est un état réflexe de protection. Le but de la thérapie est de faire en sorte que l’événement qui a provoqué cette dissociation puisse redevenir un souvenir conscient comme les autres, douloureux certes, mais désormais sans « perte de contrôle automatique ».

Tout ce processus nécessite le respect total du rythme du client, de cette protection qu’il a mise en place automatiquement, même si elle a des conséquences négatives dans sa vie et qu’il veut la modifier. La dissociation se manifeste par des anesthésies (la personne ne ressent plus une ou plusieurs parties de son corps), des amnésies, de l’hyperactivité ou au contraire de l’apathie ; elle peut être corporelle (impression de flotter, d’être hors de son corps), ou émotionnelle (passivité ou agressivité, besoin de fusion ou au contraire rejet affectif), ou encore cognitive (la vision du monde change, le monde devient par exemple un environnement dangereux), et le comportement type est l’évitement de toute situation qui pourrait provoquer une reviviscence du trauma.

On a longtemps véhiculé l’idée qu’il suffisait d’en parler pour aller mieux, or on sait aujourd’hui qu’il n’en est rien, bien au contraire. Evoquer encore et encore le souvenir des événements traumatiques ne permet pas de les digérer, car le niveau de conscience dans lequel s’est inscrit le trauma n’est pas le même que celui de la raison, de la parole. C’est comme si on devait attraper un animal qui fait des dégâts au rez-de-chaussée d’une maison en le cherchant au premier étage ! Si être écouté, accueilli dans sa douleur a un effet thérapeutique, devoir reparler de l’événement ne fait que raviver l’émotion, la souffrance et peut provoquer un traumatisme secondaire.

Il faut donc traiter les symptômes là où s’est logé le trauma pour rétablir la connexion et assouplir la dissociation entre le cortex (lieu de la conscience et du langage) et les cerveaux limbique et reptilien (lieux de l’émotion et du réflexe de survie, là où sont inscrits les images, les sons, les odeurs et autres aspects sensoriels du trauma).

La Thérapie brève du trauma utilise pour cela l’hypnose conversationnelle qui possède les caractéristiques suivantes :

Le client reste conscient à tout moment du processus en cours, ce qui permet une communication constante avec le thérapeute
A contrario de l’hypnose classique, le praticien d’hypnose conversationnelle n’induit pas les changements via des protocoles précis, mais fait des propositions générales et permissives parmi lesquelles le client choisit ce qui lui convient le mieux
Cela permet une appropriation par le client de l’outil de l’auto-hypnose qu’il peut utiliser quand il en a besoin
Cette démarche active rend au client le contrôle, la maîtrise
Elle reconnecte le client à ses ressources profondes et lui rend l’efficience et les compétences qu’il avait perdues du moins partiellement.

L’hypnose conversationnelle est totalement individualisée, prend en compte les ressources particulières du client, et se centre principalement sur les manifestations corporelles via les 5 sens. C’est en cela qu’elle est considérée comme une thérapie psycho-corporelle.

Comment se passe la thérapie pratiquement ?
La-les première-s séance-s sont l’occasion de faire connaissance (les sentiments de confiance, d’être écouté, d’être accueilli dans sa souffrance sans pour autant se centrer sur elle sont primordiaux), d’expliquer la pratique et d’essayer de fixer un objectif mesurable.

Le thérapeute va progressivement solliciter, en respectant le vécu émotionnel et la protection du client, des éléments, images, sensations liés au trauma afin de connaître le terrain sur lequel il va devoir accompagner le client.

Il va aussi aller rechercher les ressources de la personne, qui seront les outils de ses transformations en hypnose. Il peut s’agir des personnes qui ont eu une influence positive dans sa vie, qui l’ont protégée, d’un animal de compagnie, des héros de son enfance, etc.

L’étape suivante est de co-construire dans l’imaginaire du client un espace de sécurité, de bien-être, d’apaisement qui va être renforcé et cultivé par auto-hypnose les jours suivants. Il peut prendre la forme d’un lieu où la personne a déjà ressenti un profond bien-être, ou d’une personne ressource.

Le travail de changement se fait ensuite par symbolisation, par transformations de l’événement traumatique dans les 5 sphères sensorielles (visuelle, auditive, kinesthésique, olfactive et gustative), avec les propositions du thérapeute. Il s’agit de sortir du figement en agissant dans l’imaginaire.
Le cerveau ne fait pas la différence entre l’imaginaire et la réalité, pour autant qu’il y ait inscription émotionnelle et corporelle des nouveaux éléments. Il s’agit alors d’une « réinitialisation de nos 5 sens » comme le décrit Gaston Brosseau, éminent psychologue et hypnothérapeute.

La séance peut aussi se faire en travaillant directement sur les émotions ou les douleurs physiques présentes, pour écouter ce qu’elles ont à dire, en comprendre le sens et peu à peu les transformer.

En présence de multiples traumatismes, le client et le praticien choisiront dans quel ordre les travailler (du plus urgent au moins urgent, ou du plus léger au plus lourd).

A qui s’adresse-t-elle ?
Les enfants comme la plupart des adultes y sont sensibles. Si toutefois ils sont prêts à traiter leur difficulté. Dans le cas contraire, ils peuvent résister au changement et à l’hypnose.
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Mots clés : thérapiebrèvedutrauma,hypnoseconversationnelle

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