Dans toute salle de classe d’école primaire ou secondaire, il est facile de trouver un enfant en train de regarder par la fenêtre. Ils sont absents, déconnectés du monde qui les entoure mais ont établi un lien avec leurs divagations, leurs songes.
Au fur et à mesure que nous grandissons, ce comportement, loin de se corriger, persiste furieusement. Cependant, il continue à être mal vu. Car regarder par la fenêtre est synonyme d’improductivité, cela veut dire ne pas être présent dans l’immédiateté qui nous entoure, dans les responsabilités qui nous attendent.
Admettons-le : on nous laisse rarement plonger dans nos états mentaux pour savoir ce qu’il est en train de s’y produire. Car celui qui agit de la sorte reste immobile, ne génère rien, ne démontre rien. Et ceci, dans une société orientée vers les résultats, n’est rien d’autre qu’un sacrilège. C’est peut-être pour cette raison que regarder par la fenêtre est un exercice que nous préférons réaliser quand nous sommes seuls. Il s’agit de poser les yeux sur cette limite fixée par la vitre pour regarder (et pas voir) ce qu’il se produit dans le monde extérieur.
C’est comme un voyage inversé. Ce qu’il y a à l’extérieur ne nous intéresse pas car nous connaissons déjà tout de l’agitation qui s’y déroule: circulation, gens qui marchent, ville qui se meut dans la même routine… Notre cerveau nous tire comme l’ancre que l’on soulève du fond des profondeurs pour nous faire plonger dans la mer. Là, quelque chose de merveilleux et d’utile à notre développement émotionnel et psychologique se déroule.
Nous vivons dans un monde obsédé par la productivité, nous le savons bien. C’est peut-être pour cela que nous avons oublié l’énorme potentiel qui se cache dans l’acte de rêver éveillés. Parfois, les choses les plus importantes, les décisions essentielles surgissent face à une fenêtre. C’est presque comme une rébellion de notre esprit qui nous ordonne de faire quelque chose de différent. Il s’agit de prendre contact avec notre “moi” le plus sage -mais le mieux caché- pour écouter ce qu’il a à nous dire.
Des psychologues experts dans le monde de la créativité comme Scott Barry Kaufman et Jerome L. Singer, nous expliquent dans un article du Psychology Today qu’aujourd’hui, rêver éveillé est un peu plus qu’un stigmate. Celui qui choisit de regarder par la fenêtre pendant une demi-heure au lieu de continuer à travailler sur son ordinateur n’est rien d’autre qu’un paresseux.
Qui plus est, dans une étude réalisée par ces mêmes psychologues, il a été démontré que 80% des directeurs d’entreprise comme Adobe pensent que la créativité est renforcée par le travail et l’activité continue. Ainsi, le travailleur qui, à un moment donné, choisit d’aller prendre un café devant une fenêtre est quelqu’un qui ne supporte pas la pression, quelqu’un d’improductif.
Aujourd’hui, nous continuons à associer mouvement à rendement et passivité à paresse. Nous devons donc changer ces points de vue, ces idées rouillées. Rêver éveillés, c’est l’art de partir à la recherche de merveilles cachées dans notre cerveau. C’est entraîner notre esprit pour le développer un peu plus à travers l’introspection, la curiosité, le symbolisme et l’imagination.
Tout cela, tout ce potentiel caché en chacun de nous peut facilement se retrouver devant une vitre. Regarder par la fenêtre à un moment de la journée signifie prendre rendez-vous avec nous-mêmes et franchir le seuil de ce monde intérieur que nous négligeons souvent. Ce monde dont nous ne nous occupons pas parce que l’extérieur exige trop de choses de notre part. La société d’aujourd’hui veut que nous soyons hyper-connectés et réceptifs à une infinité de stimuli.
Par conséquent, apprenons à nous fixer des limites et à rejoindre cette vitre de temps en temps. Autorisons-nous à aller voir ce reflet qui renferme nos rêves, cet endroit depuis lequel nous pouvons distinguer nos beautés intérieures et ce monde plein de possibilités infinies…L'état d'hypnose est un état naturel vers la rêverie intérieure....
Lorsque vous focalisez votre attention sur une image, un lieu, une lumière, vous entrez instantanément dans votre imaginaire en deconnectant de la réalité...
Les prises de conscience peuvent alors se produire.
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Mots clés : introspection,temps
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