Cette
question vaut de
l'or. Ne me croyez pas mais expérimentez plutôt.
Je vous explique.
Imaginez que vous
observiez votre
enfant et/ou votre
conjoint(e) et/ou
votre collègue et/ou
vous même préoccupé (une drôle de tête et/ou des réactions inhabituelles et/ou des émotions exacerbées et/ou des pensées répétitives et/ou une basse énergie et/ou des tensions corporelles).
Ou encore imaginez-vous arrivant dans la chambre où deux de vos enfants sont en train de se disputer.
Dans le dernier cas
quelle différence percevez-vous entre les réactions ci-après :
- " Stop ", " cela suffit ", "j'en ai marre".
- "J'en ai assez de vous entendre vous chamailler ".
- et/ou d'en venir à d'autres formes plus «violentes» de gestes comme les prendre par la manche et/ ou les bras pour les séparer et/ou autres gestes que vous regretteriez sans doute ensuite car la violence n'a jamais rien résolu.
Et cette question : Qu'est-ce qui se passe ? Autre exemple : un de vos collègues ce jour là est morose et vous envoie "balader" deux ou trois fois. Quelle différence faîtes-vous entre :
- " Il est mal luné (intérieurement) ",
- " Oh, ça va pas non (qui pourrait bien avoir comme réponse Laisse-moi tranquille)",
- " Quel imbécile ! (pensé intérieurement)",
- " Il doit encore avoir des problèmes avec le chef et/ou sa femme et/ou ses enfants " et j'en passe.
Qu'est-ce qui selon vous est différent si vous remplacez ce type de réaction par cette simple question en prenant avant une à
trois bonnes respirations, et en vous
replaçant dans votre
cœur et/ou
ventre, ce qui est encore mieux !
Pour vous qu'est-ce que cela change ? Cela va déjà vous permettre à la fois :- de
prendre de la hauteur comme un « Stop » qui dit : Là il y a quelque chose qui ne va pas ou plus ou qu'est-ce que je « fabrique ».
- de
reconnaître que quelque chose d'inhabituel est là et que cela vous interpelle et/ou vous place en
tension. C'est donc à la fois une façon de
reconnaître que l'équilibre est rompu en vous ( observez vos pensées, émotions, ce qui se tend peut-être dans le corps à ce moment là et avec l'autre.
Ensuite, cela
évite de s'engouffrer dans des tas de
suppositions et/ou déductions hâtives et/ou jugements et/ou interprétations à son sujet et/ou au sujet de la situation.
Que savez-vous de ce qui lui ou leur arrive ? En réalité
RIEN.Vous pouvez d'un point de vue
factuel constater des cris ou pleurs et/ou une triste mine et/ou des gestes plus vifs que de coutume et/ou un ton plus virulent mais vous n'êtes pas à la place de l'autre.
Pour l'autre, qu'est-ce que cela change ?-Cela peut l'aider à prendre conscience que là il est sous l'emprise de son mal-être et/ou de sa tension et donc l'inviter à prendre de la hauteur lui aussi.
-Et surtout cela crée un espace où par l'interpellation de cette petite phrase, il va pouvoir exprimer ce qui lui arrive, donc lâcher un peu de sa tension.
Ce dernier point s'applique aussi à vous. Vous pourrez alors exprimer ce que vous ressentez dans ces moments là et votre besoin par exemple de calme et/ou de soutien.
Cela vient désamorcer la tension sans extrapolation et/ou interprétations hâtives.
Cela crée un
espace d'expression pour tous.
Cela crée un
espace de responsabilisation pour tous.
Car en
observant ce qui se passe en soi, en apprenant à
prendre de la hauteur et/ou
à l'exprimer ou se l'auto-exprimer chacun apprend à pouvoir faire quelque chose de son état d'être intérieur du moment sans dépendre de l'extérieur et/ou avoir une solution externe à soi.
-> Chacun a ainsi un espace pour
faire émerger ses propres solutions. Cela stimule la
créativité de chacun, la
responsabilité quand à son état et sa capacité à reprendre les rennes pour se re-mettre dans quelque chose de plus léger et/ou tranquille.
Cela fonctionne aussi avec des enfants plus petits qui n'ont pas la parole et/ou avec quelqu'un qui se ferme.
Cela vient
désamorcer votre propre inconfort,
clarifier et
poser que la situation est inconfortable.
Bien sûr après votre empathie et votre propre intelligence émotionnelle pourront vous aider à donner des pistes pour aider l'autre à clarifier ce qu'il vit.
Faîtes
confiance aussi aux enfants qui même sans savoir bien parler sauront malgré tout vous faire comprendre ce qui cloche.
Exemples :« Tu as eu peur » ou « tu es triste » ou « tu t'inquiètes » « tu as faim »,etc.
Un
soupir et/ou un
relâchement physique et/ou
émotionnel (des larmes qui sortent et/ou de la colère) seront des
signaux observables qui permettront de
désamorcer la charge émotionnelle liée à la tension et/ou au conflit.
A vous qui accompagnez des enfants (parents, professionnels, éducateurs, enseignants), je travaille et invite beaucoup à vous faire prendre conscience de votre attachement et identification au
rôle du « sachant », celui qui sait ce qu'a l'autre-> il est capricieux, il supporte pas que son père arrive en retard, etc. Et je vous invite et si besoin je vous apprends à en sortir.
Faire confiance à la capacité de l'autre d'exprimer ses propres ressentis et/ou besoins, c'est
l'aider à
grandir dans la
confiance en ses
propres ressentis, dans
sa capacité à avoir en lui même les ressources pour traverser tout cela.
C'est ce qui l'aidera à grandir plutôt que de l'enfermer dans des étiquettes, cases auxquelles à la longue il pourrait bien s'identifier. Nous savons que ce n'est pas la solution pour aller sur un chemin de conscience et d'authenticité. Faisons
du mieux que nous pouvons dans la conscience de cela.
Pour autant n'acculez pas l'autre à vous répondre de suite,
laissez-lui du temps et dites-le lui si nécessaire. Offrez alors une
présence tranquille et silencieuse. C'est aussi très aidant.
-> Cela veut dire que vous avez pris le temps de
faire descendre votre propre tension avant d’interagir dans la situation et/ou relation. Et dire « Qu'est-ce qui se passe ? ». C'est
reconnaître que quelque chose ne va plus déjà pour vous .
Une de mes clientes qui participe de façon régulière à des groupes CNV (communication non violente) a eu un
véritable déclic lorsque j'ai posé cet élément. C'est une des bases de mon travail.
Elle me disait avec justesse que cette question était en amont de toutes les autres. Qu'à elle seule
elle désamorce une grosse partie de la charge émotionnelle. C'est aussi mon ressenti et mon expérience. Elle a le gros
avantage de limiter les suppositions.Le processus CNV et/ou la méditation et/ou la pleine conscience et/ou la sophrologie prenne ensuite toute sa dimension dans cette observation intérieure qui permettra d'identifier plus finement quel schéma se joue, quel est le besoin.
Cela offre ensuite la
possibilité de
libérer de ces
schémas et à
apprendre à répondre et à exprimer ses besoins.Se libérer, c'est
s’alléger, c'est de
l'énergie récupérée pour
créer, ce qui vous fait
vibrer, ce que vous voulez
réaliser. C'est
vivre et incarner au quotidien plus de
paix, joie, créativité. Eckart Tolle met aussi beaucoup l'accent sur ce « Qu'est-ce qui se passe ? » dans l'observation des pensées, des émotions, des ressentis corporels et/ou du champ énergétique.
Commencer à avoir la
maîtrise de ce process, c'est devenir un
exemple inspirant pour le plus grand nombre. C'est une
nouvelle façon d'être et d'être en relation avec soi, les autres, le vivant.
Alors, prêts à essayer ?
Qu'est-ce qui se passe ? Souvenez-vous que c'est par la
répétition que nous
ancrons de
nouveaux réflexes au services de notre bien-être et du vivant.
Accordez-vous la possibilité que cela ne marche pas au premier coup,
persévérez, logique de
progrès. C'est aussi un
code relationnel nouveau pour vous et les autres, laissez le temps à chacun de s'habituer et d'en ressentir les bienfaits.
Alors, pratiquez c'est le secret et n'hésitez pas à me partager sous ce post vos observations et/ou questions.
Bonne semaine.
© Pascale SÉGURA
reproduction intégrale interdite, tout extrait doit citer mon site www.theraneo.com/pascale-segura
Mots clés : cnv,consience,pleine,relations,pascale,ségura,uzès,bagnols,sur,cèze
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