Quand la Vie devient un arc-en-ciel
Quand on commence un travail de développement personnel, quand on commence à se poser des questions sur son attitude envers soi, envers les autres et la vie, quand on commence à se remettre en question, la graine de la confusion germe et commence à fleurir. Alors au début, évidemment comme toute nouveauté, toute sortie de la zone de confort, la première émotion (motio : mouvement, e : qui vient de, mouvement qui vient de l’extérieur) que nous ressentons, bien sûr si nous prenons le temps d’observer nos émotions, c’est la peur liée à la confusion. Ce n’est pas noir, ce n’est pas blanc, c’est gris… au début…
On pensait que l’autre avait tort… et finalement on se rend compte que l’autre n’a pas forcément tort et que nous n’avons pas forcément raison ou tort non plus… de quoi s’agit-il alors ? Si personne n’a tort ou raison ? …
Rumi dit : "look for the answer inside the question",
autrement dit, trouve la réponse à l’intérieur de ta question… intéressant n’est-ce pas ?
Y aurait-il alors une confusion dans la question elle-même ? Peut-être… est-il vraiment important de savoir qui a tort ou qui a raison… pourquoi chercher à savoir qui a tort ou raison ? Qu’est-ce qui importe réellement pour être en harmonie avec soi, les autres et la vie ? Avoir raison ou être heureux... ? Je crois que c’est Gandhi qui avait dit ça…
Dans mon dernier article, je parle de la vérité, en acceptant que chacun a sa vérité, pourquoi cherche-t-on à convaincre l’autre, si l’autre est satisfait de sa façon de voir les choses ? Et si vous l’avez remarqué quand vous cherchez à convaincre, en général votre ami s’oppose davantage et rechigne à accepter votre interprétation… comme si l’un devait l’emporter sur l’autre… comme s’il s’agissait d’une compétition… d’un match… or dire que nous ne sommes pas d’accord, que nous avons une autre vision, est tout à fait possible sans pour autant invalider les arguments et la vision de l’autre. Ça s’appelle je crois écouter avec profondeur et attention… sans chercher à juger ou à argumenter… juste être présent à l’autre qui a besoin peut-être d’être entendu.
En C.N.V. (Communication Non Violente), on parle de nos besoins et de nos sentiments, cet enseignement est vraiment de mon point de vue un trésor qui peut transformer les relations humaines et le monde. Thomas d’Ansembourg parle d’
écologie émotionnelle, je le rejoins, si on apprenait à observer sans juger les événements, à identifier, à reconnaître nos besoins, à exprimer nos sentiments et à agir ou à demander autour de nous ce dont nous avons besoin, la violence deviendrait une denrée rare. La violence n’est que l’expression de nos besoins insatisfaits.
Quand on prend conscience de tout ce mécanisme relationnel… on est dans la confusion… on essaye de prendre de la hauteur… de s’écouter… d’essayer de reconnaître ses sentiments… ses besoins… de demander à l’autre de nous aider simplement en nous écoutant avec bienveillance (demander de l’aide ne veut pas dire que nous ne sommes pas autonomes, contrairement à ce que l’on pourrait croire)… . Par ailleurs, avec tous les médias, notre histoire, nos traumatismes, les dires des uns et des autres, parfois on se perd soi-même, et ce n’est pas évident d’être aligné avec son élan de vie et d'être en accord avec son être profond. Ce n’est plus noir, ce n’est plus blanc, ça devient gris… et quand on va au-delà du gris, du blanc et du noir, on peut découvrir les couleurs de la Vie. Derrière ces nuages gris, que l'on peut percevoir parfois, se cachent le soleil et l’arc-en-ciel… alors je m’accroche pour me consacrer des moments de rencontre avec moi-même à travers la méditation, le sport, la marche méditative (que j’ai découvert grâce à Thich Nhat Hanh, que je ne remercierai jamais assez)… et souvent je dirais même toujours à un moment les nuages se dissipent et j’entrevois le soleil ou l’arc-en-ciel!
Et je prends conscience que la vie n’est pas binaire, comme nous avons pu l’apprendre : c’est bon /mauvais, juste/faux, … que derrière ces oppositions rationnelles se cachent des richesses qui vont au-delà de ces oppositions, qui forment un tout et qui nous font voir la vie dans une harmonie et une splendeur qui laissent les mots impuissants… qui laissent notre mental démuni car ce n’est plus le mental qui entre en scène,
c’est la vie en nous. C’est la Vie dans l’univers. C’est cette autre dimension, de l'ordre de la magie et de la féerie, qui donne sens à ma vie, à la Vie.
Mes propos restent coincés entre des mots, plus exactement des lettres séparées par des espaces. Même si les mots apportent un sens, une énergie… cette vision, cette perspective d’une vie harmonieuse et fascinante, de mon point de vue, seule l’expérience, seul le vécu, seules les émotions, seuls les sentiments nous y emmèneront. Alors il ne vous reste plus qu’à observer sans jugement, à identifier vos besoins et sentiments et à ressentir, à percevoir, à explorer et à s'autoriser à aller au-delà de votre zone de confort avec un regard curieux d'observateur bienveillant.
C’est le chemin qui importe ne l’oubliez pas, pas les résultats!«
La paix est à chaque pas »
THICH NHAT HANH
Banu Gokoglan
© Banu GOKOGLAN
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Mots clés : vie,instantprésent,émotion,sentiment,marcheméditative,paix
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