La voie religieuse invoque le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Ils sont grands ! La voie alchimique invoque la vierge, la mère, l'Esprit-Saint et les Anges, ces derniers étant des personnalités divines qui voyagent à leur guise entre les mondes.
Précisons maintenant à l'intention des théologiens acariâtres que nous nous étendrons plus largement sur ces "postulats philosophiques", qui nous ont été remis par nos maîtres.
Avant d'approfondir ces lois, revenons au premier intervalle - la vie organique sur terre -, qui est l'accélération du mouvement ascendant divin dans les bas étages cosmiques. Et bien, l'Alchimie sublime les qualités des trois corps jusqu'au second intervalle universel, lieu presque entièrement divin, où l'immatériel prime fortement sur le manifesté, et où la
conjonction rencontre une autre forme de vie organisée avec l'absolu : celle des êtres spirituels. D'une certaine manière la
Pierre philosophale est l'arcane (arcane : ni totalement corps, ni totalement désincarné) qui ouvre l'accès au monde des Pères et qui permet, par leur intercession directe, d'apporter à la terre l'énergie positive très exacte dont elle a besoin. Mais ce qui est le plus important, c'est que cette grande sublimation s'effectue par le chemin précis du créé, se collant d'une manière absolue à la volonté divine. L'Alchimiste, en "montant les mondes" par eux-mêmes et par son travail, exerce la forme la plus fidèle à l'obéissance divine : on ne peut rien interpréter en notre Art et on apprend vite qui sont les souffleurs. Les alchimistes adorent tellement le divin, qu'ils n'osent pas Le déranger sans cesse. Ils se contentent de Ses excréments, qui sont les matières.
Revenons sur les trois corpsL'âme est la forme séparée de la plus fine faculté humaine, alors que les deux autres corps sont liés à la matière plus directement, ce qui introduit la notion principale de matérialité. Bien sûr, il est convenant ici de ne pas aborder ce principe universel par la logique, mais plutôt d'en tenter l'approche relativiste : Les consciences appartenant aux divers corps de l'homme se gradent selon leur matérialité. Plus elles sont épaisses, particulières, liées à la matière - comme celle du corps organique -, moins elles subsistent après la mort. Mais le plus important, et c'est ce qui établit une part de la validité des précédents termes, c'est que
ces trois corps ne sont pas séparés les uns des autres, comme auraient tendance à affirmer certaines religions. Ils sont en étroite relation les uns les autres, dans une hiérarchie bien précise et dont l'harmonie générale dépend de lois rigoureuses. Par exemple, il est impossible au corps organique d'appréhender des concepts spirituels. Encore, il est tout aussi utopique que l'âme prenne en charge les métabolismes de la fonction organique, et ainsi de suite. Voici un point formel, parmi tant d'autres, sur lequel les religions ne sont pas efficaces.
Qu'est-ce à dire ? Il est évidemment inopportun de déclarer les religions "inefficaces", cela serait un scandale et d'une prétention fort condamnable. Ici, je souligne simplement les caractères distinctifs de l'Alchimie, ce qui est tout autre chose. D'ailleurs, j'illustrerai notre entretien par le cas suivant, d'aspect général. Pour régler les métabolismes du corps organique, l'âme doit donner beaucoup d'elle-même ; elle sera dans l'obligation d'apporter une énergie considérable, dont la majeure partie sera purement et simplement gaspillée en pure perte. C'est le cas des dysfonctions organiques profondes, de la régulation de péchés particuliers qui n'en sont pas en réalité. Par exemple, il existe de formes de gourmandise pathologiques, complètement inhérentes à un déséquilibre exclusivement organique - comme une dysfonction hépatique chronique -. Les religions feront travailler l'âme d'un tel être d'une manière atroce sur cette question, qui ne sera jamais réglée autrement que par des substances du même niveau. On l'accusera et il s'accablera sans cesse de gourmandise et, en réalité, il polluera son âme d'un concert d'identifications inutiles qui appartiennent aux véritables gourmands. Et bien, l'Alchimie permet de résoudre avec précision ces problèmes.
Je vous propose un autre cas, celui d'un corps organique fort et d'une âme faible en rapport, dans son inné. Voilà un pauvre individu qui souffrira épouvantablement et en vain sur les études et les émotions. Sans cesse il se culpabilisera de ne point approcher l'extase comme son frère. Il suffit alors de métamorphoser une grande quantité d'énergie organique et de la sublimer dans le corps émotionnel, ce qui n'est réalisable que par notre Art sans véritable injustice.
Pour le premier, une médecine végétale, sera salutaire et pour le second, un patient travail au fourneau, sur les bas étages émotionnels de la contemplation naturelle, sera salvateur.
Maintenant, étendons-nous un peu plus sur un nouvel exemple, celui d'un perverti sexuel. Il péchera souvent et se confessera tout autant. On lui dira qu'il est "pardonné". Effectivement, si émotionnellement il éprouve le repentir de sa faute, il sera pardonné, mais
seulement dans l'âme. La religion assure que cela suffit, car ce corps est le plus fin de tous. Les alchimistes sont plus circonspects. Ils affirment que le corps organique, qui a métabolisé les énergies de la perversion dans les organes sexuels et ailleurs encore, poussera le perverti vers la récidive malgré lui, sous-entendu malgré son âme. Cela est mécanique, il ne peut agir différemment, même s'il se mortifie comme un saint. Toujours cela le poursuivra, s'il ne traite pas ce niveau. Ici, les religieux pensent que cela est son lot, "Dieu l'a voulu pour lui", comme il l'aurait voulu pour cette fillette violée et enceinte... J'ai du mal à croire que notre Dieu puisse punir d'une manière aussi abjecte une petite fille innocente.
© Jean-Claude THIMOLÉON JOLY
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Mots clés : alchimie, alchimistes, métaphysique,
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