L’usage du bain remonte aux temps primitifs de l’humanité.
Les plus anciennes relations en font mention. Homère parle fréquemment de bains : les héros devant Troie s’en servent dans leurs tentes, et ce que l’on offre en premier à un hôte ou à un étranger, c’est la préparation d’un bain.
Comme chez presque tous les peuples de l’Orient, chez les Grecs, le bain faisait partie des
cérémonies religieuses ; il était lié aux apprêts des sacrifices, à la communication des oracles, aux mariages, etc.
On ne sait pas d’une manière positive la disposition des bains des Romains et des Grecs ; chez ceux-ci, ils étaient en rapport avec les gymnases.
L’empereur romain Caracalla (ayant régné de 211 à 217) inspecte les bains populaires
qu’il a fait construire. Chromolithographie publicitaire du XXe siècleAu reste,
il ne paraît pas que le bain fût un besoin aussi impératif des Grecs comme des Romains, car le bain chaud, dans les beaux temps de la Grèce, est souvent indiqué comme une chose de luxe.
Les hommes se baignaient entre eux. Quelques monuments de l’antiquité rendent probable qu
’il existait aussi des bains publics pour les femmes. Il n’en fut sans doute pas ainsi à Athènes, où les femmes menaient une vie très retirée.
Chez les Romains, on appelait Lavatrina l’établissement des bains simples, et Thermæ, les lieux où l’on faisait de la gymnastique physique et intellectuelle. On y trouvait des bains dans les dépendances. Ce ne fut qu’en 312 av. J.-C. que les censeurs Caius Plautius Venox et Appius Claudius Caecus firent conduire l’Aqua Appia à Rome, qui alors eut ses premiers bains.
Vue perspective des thermes de Dioclétien, empereur romain ayant régné de 284 à 305
Asclépiade de Bithynie (125 av. J.-C.-65 av. J.-C.), médecin grec — et grand charlatan selon Pline l’Ancien —, qui vivait à Rome du temps de Pompée et de Mithridate,
vulgarisa les bains parmi les Romains. Ce fut
Marcus Vipsanius Agrippa (63 av. J.-C.-12 av. J.-C.) qui
institua les premiers bains publics à Rome, où hommes et femmes se baignaient ensemble et sans payer.
L’empereur Hadrien (76-138) défendit cette promiscuité, mais
la coutume subsista longtemps encore, et les chrétiens ne l’abolirent pas. Les bains les plus remarquables de Rome furent ceux d’Agrippine, de Néron, de Titus, de Domitien et de Trajan, du Campus Martius, etc. L’écrivain Publius Victor — qui vécut pendant ou peu après le règne de l’empereur Constantin (306-337) — dit qu’il compta à Rome plus de huit cents bains.
Agrippa ouvrit à lui seul cent soixante-dix bains où l’on ne payait pas.
© Patricia WAGNER
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Mots clés : bain,propreté,eau
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