Personne n’ayant pas les choses nécessaires pour sa professionAvant que
le sucre devînt
commun, on ne l’employait guère que comme
remède.
Un apothicaire sans sucre était un apothicaire dont la boutique était mal fournie. Cette façon de parler s’applique à tout autre marchand qui n’est pas assorti.
Le plus ancien compte où il soit fait mention de sucre en France, est de l’année 1333. Le sucre fin ou raffiné se tirait de l’Orient par la voie d’Alexandrie ;
il était apporté par les Italiens, qui faisaient presque seuls le commerce de la Méditerranée. Peut-être ceux-ci en fabriquaient-ils chez eux ; car il y a plusieurs témoignages que, vers le milieu du
douzième siècle, les Siciliens avaient transporté de leur île des cannes à sucre.
Lorsqu’au commencement du quinzième siècle le prince Henri de Portugal voulut cultiver Madère que ses vaisseaux avaient découverte,
il y fit planter des cannes à sucre tirées de Sicile. De Madère, les Portugais, par la suite, en transportèrent au Brésil : l’Espagne suivit cet exemple ; elle introduisit dans les royaumes d’Andalousie, de Grenade, de Valence et aux Canaries la culture dont nous parlons.
En 1545, Ovando, gouverneur de Saint-Domingue, tira des Canaries une certaine quantité de cannes à sucre qu’il fit planter dans son île. Grâce à la fertilité du climat, elles y prospérèrent tellement, que bientôt leur produit fut une des principales richesses des colons.
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Mots clés : sucre, apothicaire, madère, sucre, fin
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