Quand on évoque la sexualité, nous ne pouvons pas mettre tout le monde dans le même panier. La notion de sexualité fait intervenir la notion de « rencontre d’autrui ». C’est même un des grands soucis lors de l’adolescence. Mais avant que la maturité ne fasse que ce soit vraiment « autrui » que l’on rencontre et non l’idée que l’on s’en fait, que celui-ci soit vraiment rencontré et non « instrumentalisé » à des fins de satisfactions personnelles (sexuelles ou sociales) un cheminement de conscience est nécessaire.
Sans se permettre le moindre jugement envers les différentes options prises par un individu au cours de sa vie, il n’en demeure pas moins que rencontrer un Être dans une réelle considération, ou simplement rencontrer l’idée qu’on s’en fait et l’instrumentaliser pour une satisfaction personnelle (sexuelle ou sociale) ne relève pas de la même situation.
Il existe d’un côté, ceux qui aiment le sexe, les sexophiles, d’un autre, ceux qui ne l’aiment pas, les sexophobes et entre les deux, les intermittents du sexe. En fait, il s’agit d’un continuum où chacun peut passer d’un degré de sexo- philie à un autre, tout au long de sa vie.
Pour certains, sexophiles et sexophobes sont des cases fixes. Mais pour la majorité des gens, tout au long de la vie, on peut passer d’une case à une autre.
Les sexophiles s’investissent dans la sexualité pour augmenter leurs potentiels érotiques. Ils veulent s’épanouir sexuellement.
Alors, comment y arrivent-ils ?
Y a-t-il des étapes à suivre ? Mais avant tout, il faut être convaincu que l’épanouissement sexuel est à la portée de tous… à condition de le désirer, d’être curieux et motivé. De plus, il faut pouvoir se dire : « Le sexe c’est bon pour moi, bon pour mon propre bonheur ».
On ne fait pas l’amour que pour faire plaisir au partenaire.
La sexualité n’a rien d’exceptionnel. C’est, tout simplement, une façon comme une autre de prendre du plaisir.
Le gastronome prend du plaisir en mangeant, l’œnophile en dégustant du vin, le cinéphile en regardant un film, le mélomane en écoutant de la musique, le sportif en pratiquant son sport préféré et le sexophile en faisant l’amour.
À quoi sert la sexualité ?La sexualité est considérée comme une ressource personnelle positive. Elle n’est pas naturelle et s’apprend et se découvre lentement, au gré de ses expériences.
À 20 ans, on n’a pas la même sexualité qu’à 40, 60 ou 80 ans.
Elle a la particularité, le plus souvent, de se bonifier avec l’âge.
Elle est destinée à soi-même, à son propre bonheur dans la « sexualité personnelle » (masturbation).
Dans le meilleur des cas, elle a surtout pour but de partager son épanouissement avec son partenaire dans la « sexualité relationnelle ».
LA COMPÉTENCE SEXUELLE EST À LA PORTÉE DE TOUS, À CONDITION D’ÊTRE CURIEUX ET MOTIVÉ.
L’éducation sexuelle, vise à se former pour arriver à prendre plaisir de son corps, à aimer le sexe, à optimiser sa satisfaction sexuelle, à réussir à être un jour sexophile et à atteindre, si possible, la compétence sexuelle : c’est-à-dire, acquérir les capacités de donner du plaisir à un autre, de recevoir de l’excitation (au niveau génital) et de prendre du plaisir (au niveau du cerveau).
Comment atteindre la COMPÉTENCE SEXUELLE ?Il s’agit donc d’un apprentissage qui peut parfois prendre des années.
Certes, il existe des personnes plus douées que d’autres, comme certains qui ont plus l’oreille musicale que d’autres.
Le bon amant, la bonne maîtresse, n’est pas seulement la personne qui fait jouir son partenaire.
C’est celui (celle) qui se révèle être le meilleur support des attentes de tendresse, de communication et des fantasmes de l’autre.
Bref, c’est celui (celle) qui comble son partenaire. Donc, il s’agit du « donneur » de plaisir.
Le compétent sexuel doit aussi être capable de « recevoir » et de « prendre » du plaisir. La compétence sexuelle est accessible aux personnes qui développent leur « intelligence sexuelle », c’est-à-dire qui ont la capacité de connaître et de maîtriser leur sexualité, et de comprendre celle du partenaire.
Le compétent sexuel, c’est le sujet qui a appris comment fonctionne son corps, c’est celui qui l’a érotisé et dompté. Il connaît aussi le fonctionnement sexuel de sa/son partenaire, l’a érotisé, est à son écoute, utilise au mieux les techniques amoureuses apprises, fait l’effort de se rappeler ce que l’autre aime.
Les étapes pour arriver à la compétence sexuelle sont :
1. Améliorer son image corporelle.
2. Développer l’érotisation de son propre corps.
3. Érotiser le corps du partenaire.
4. Amener des jeux coquins dans la sexualité relationnelle.
5. Aboutir à une relation sexuelle épanouie grâce au lâcher-prise.
Durant ces différentes étapes, la personne qui veut améliorer ses compétences sexuelles utilise ses trois activités sexuelles.
Relations sexuelles On entend par là « sexe à deux », englobant les préliminaires, les caresses, les jeux sexuels avec ou sans sex-toys, les pénétrations (orales, vaginales, anales), les positions, etc. Pour être en harmonie sexuelle dans un couple, il faut être sur la même longueur d’onde au moins au niveau de la libido et de la demande de fantaisies sexuelles.
MasturbationsChez l’adolescent, la masturbation est en général le premier acte sexuel, qualifiée d’acte d’amour de soi. C’est aussi un âge qui offre peu de réalisations possibles en couple. Le plaisir solitaire structure sa sexualité, permet de soulager ses tensions sexuelles… sans risque de grossesse et sans crainte d’IST (infections sexuellement transmissibles). Il lui permet d’éprouver différentes sensations, d’essayer différents touchers qui lui procurent du plaisir et lui font découvrir les réactions de son corps.
La plupart des jeunes s’adonnent souvent à la masturbation parce que leurs pulsions sont intenses.
Pour des adultes qui n’ont pas de rapports, elle permet de conserver une activité sexuelle pendant toute la vie. D’autre part, la plupart des adultes, vivant en couple, même s’ils ont une sexualité épanouie, ont souvent recours au plaisir solitaire. Il s’agit d’une activité sexuelle utile à leur épanouissement personnel. En France, 87 % des hommes et 68 % des femmes en couple continuent à se masturber. La masturbation sert aussi à nourrir sa vie fantasmatique.
FantasmesLe fantasme sexuel est une représentation mentale consciente qui déclenche une émotion sexuelle et facilite l’émergence du désir sexuel. Il s’agit d’images, statiques ou en mouvement, profondément enracinées dans la sexualité de l’individu, qu’il utilise régulièrement pour stimuler son désir. Il a comme fonction de maintenir le désir sexuel, de provoquer une excitation… que la personne cherchera à apaiser par un orgasme suite à une masturbation ou à un coït. Il pimente le quotidien pour empêcher la routine de s’installer. Il fait l’économie de la réalité et remplit une fonction de compensation pour rendre tolérables certains désirs inavouables.
Les personnes ayant une bonne santé sexuelle, comprennent bien la notion de « sac à fantasmes » : un sac rempli pendant toute sa vie de fantasmes variés et ayant un pouvoir érotique fort, c’est-à-dire qui permettent une réponse sexuelle (érection et lubrification) intense.
À partir d’un certain âge, quand commencent les troubles sexuels, quoi de mieux, pour retrouver une réponse sexuelle adéquate pendant les préliminaires et le coït, que de rentrer dans un fantasme fonctionnel, pour poursuivre l’acte sexuel… à condition d’avoir son sac à fantasmes plein.
Durant la vie, certains fantasmes s’épuisent, perdent de leur pouvoir érotique ; c’est pour cette raison que chaque personne soucieuse de sa santé sexuelle est amenée à enrichir sa vie fantasmatique en trouvant de nouveaux fantasmes.
La compétence sexuelle est à la portée de tous, à condition de savoir que ça existe et de vouloir y parvenir.
La curiosité sur la chose et la motivation aident à y arriver, et en cas de besoin ne pas manquer de rencontrer un sexologue.
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Mots clés : sexualité,santésexuelle,habiletées,compétences,croyances
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