Lorsque nous sommes envahis par la colère, il est difficile d'agir en conscience. Nous sommes comme manipulés par une autre personne, ou une autre énergie. Nous disons, pensons et faisons des choses qui sont surprenantes, décalées, choquantes, ... bref, nous sommes comme le dit si bien l'expression "hors de nous". Comment faire pour retrouver un espace de sérénité en soi, puis rétablir un lien pacifique vers la personne en question?
Il y a deux types de situations : le cas où vous souhaitez conserver le lien avec la personne, et le cas, où vous souhaitez ne plus conserver de lien. Dans les deux cas, il est important de pacifier la situation en vous-même.
Cinq étapes essentielles pour retrouver la voie de la liberté :
1/ Identifier son besoin et le satisfaire :
Ce que j'ai remarqué quand nous ressentons de la colère ou de la contrariété envers nos proches (compagne, compagnon, fille, fils, mère, père, ...), nous ne voyons plus qu'à travers le filtre de la colère. C'est comme si à ce moment précis, tous les aspects agréables de sa personnalité avaient subitement disparu, c'est assez fou! On ne voit plus l'autre qu'à travers la raison pour laquelle nous ressentons de la colère. La première invitation est d'abord de nous demander quel est le besoin caché derrière cette colère? Besoin de liberté, besoin de compréhension, besoin d'écoute, besoin de reconnaissance, besoin de connexion, besoin de douceur, besoin d'espace, besoin de rangement,...
Puis il est question de tout mettre en place pour répondre à ce besoin, sans passer par la personne, autrement dit, s'il s'agit de reconnaissance, trouver cette reconnaissance par soi-même, via ses réussites passées ou d'autres personnes ou situations, ... Si cela ne suffit pas, demandez-vous pourquoi vous souhaitez absolument par exemple, que votre compagne vous montre sa reconnaissance... est-ce que ce besoin est guidé par une peur de rejet, d'abandon, d'injustice, ... et dans ce cas, faites appel à un accompagnant pour soigner cette blessure. Puis parlez-en avec votre compagne, afin qu'elle comprenne votre situation sans la mettre dans la posture de "sauveur" et sans exiger d'elle, qu'elle montre sa reconnaissance de manière contraignante. Il est question de voir si elle est prête à entendre votre besoin et comment vous pouvez tous les deux trouver un espace pour guérir cette blessure, chacun en apportant sa contribution et chacun étant responsable de ses émotions.
S'il s'agit d'un besoin de connexion par exemple, renforcer ses temps de connexion avec soi-même, ou d'autres personnes, si cela ne suffit pas, demandez-vous pourquoi vous tenez absolument à renforcer votre temps de connexion avec lui par exemple, si ce besoin est lié à une peur de le perdre, une peur de l'abandon, une peur de trahison, comme dans le cas précédent, faites appel à un accompagnant pour prendre soin de cette blessure, et parlez-en avec votre compagnon, et voir comment chacun, via une posture active et consciente peut offrir un espace de guérison à cette blessure, sans nourrir un lien de dépendance affective, mais de façon à ce que chacun développe son autonomie affective.
2/ Focaliser son attention sur les qualités de la personne :
Après cette étape essentielle, focalisez votre attention sur les qualités de cette personne, et vous rappeler que la colère nous coupe de notre élan du coeur, nous ferme à notre espace de bonté et d'amour. Bref la colère, quand elle n'est pas entendue et libérée, elle nous fait mal, aussi bien à notre esprit, qu'à notre corps. Le foie est engorgé, et je vous laisse aller voir en médecine chinoise, les dégâts que cause la colère, qu'elle soit exprimée ou non. Se rappeler que la colère est une sorte de gros filtre, qui nous fait voir tout en rouge, et donc nous éloigne de la réalité. La colère est juste une messagère, ne la laissez pas prendre tout l'espace. Elle vient la plupart du temps, nous parler de notre espace vital, de nos besoins, de nos limites, ... et dans la plupart des cas, elle parle des blessures de rejet, d'abandon, de trahison, d'humiliation et d'injustice de nos parents, ancêtres, ... Vous pouvez déguster les ouvrages de Lise Bourbeau sur les 5 blessures ou encore le livre de Thich Nhat Hanh sur la colère, un véritable compagnon de route.
3/ Prendre de la hauteur et identifier la résonance émotionnelle :
La troisième étape, reprend les 4 accords toltèques : ne pas prendre personnellement, ce que l'autre a dit ou fait. Ce qui est extrêmement difficile, je vous le concède. On a l'impression que l'autre veut nous faire mal, qu'il a tout calculé minutieusement pour nous faire souffrir ou encore que c'est un égoïste de première, qu'il ne pense qu'à lui et ne se rend pas compte des répercussions de son attitude sur nous et notre état émotionnel. J'en profite pour vous rappeler les 3 autres accords : faire de notre mieux, éviter les suppositions et parler de manière bienveillante et respectueuse. Eh oui, quand la colère prend le contrôle, quasi tous les accords sont enfreints, cela est sûr.
Quand l'autre dit ou fait quelque chose, rappelez-vous également que son comportement ne provoquera pas la même réaction chez les autres, ce qui prouve bien que la résonance émotionnelle chez soi, vient nous dire quelque chose de nous et de ce qui se passe dans notre microcosme intérieur. Ce qui ne veut pas dire, que cette personne n'a pas sa part de responsabilité, bien évidemment il l'a, cependant cela nous permet de prendre un peu de hauteur et de plonger en soi, pour observer ce qui s'y passe et comprendre quelle part de soi se sent menacée ou en danger, et déracinée par cette attitude de l'autre. Trouver une solution passe d'abord par comprendre et écouter nos parts blessées.
4/ Etre capable d'écouter l'autre sans réagir au quart de tour :
Cette phase est un véritable défi. Il s'agit de parler avec bienveillance l'un et l'autre, sans accusation, sans jugement et sans interprétation. C'est l'étape où nous pouvons expérimenter l'écoute active et bienveillante, où chacun reformule ce qu'il a entendu de l'autre. Une variante consiste à changer de rôle, chacun se met à la place de l'autre, et exprime ce que l'autre est sensé ressentir, penser ou dire. C'est une exercice très puissant.
5/ Réaliser un reset de la relation :
La dernière étape, c'est lorsque nous sommes capables d'évoquer le sujet et que nous nous sentons plus apaisés, parce que des solutions sont en cours, ou que de nouveaux modes de pensée et/ou actions sont en cours de téléchargement, bref c'est la phase de changement et de transformations.
Je vous souhaite à tous de cheminer ensemble pour dénouer les tensions, qui ne sont là que pour nous faire grandir, afin de créer cet espace de liberté, de panser les blessures émotionnelles, que ce soit les nôtres ou celles de nos ancêtres, de notre société ou de nos parents. Plus nous serons capables de solutionner avec notre coeur les difficultés que nous rencontrons, plus nous aiderons le monde à se transformer. Ce sera notre part du colibri.
© Banu GOKOGLAN
reproduction intégrale interdite, tout extrait doit citer mon site www.theraneo.com/sev
Mots clés : émotions, psychologie, santé, bienêtre, intelligence
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