Une amie me demandait conseil pour entamer un travail de développement personnel, attendant que je l’oriente soit vers un
travail corporel soit vers une
thérapie par la parole... Difficile question. Si le corps souffre doit-on commencer par le corps ? Si la psyché souffre, doit-on aller « parler dans le poste » ? Il n’y a pas je crois de réponse toute faite. C’est plutôt une question d’affinités et de confort.
C’est probablement pour cette raison que je propose à mes patients autant un espace de parole que de travail sur le corps.
Certains sophrologues appliquent des protocoles types, suivant une méthodologie éprouvée, où le temps de parole du patient est limité et tout l’espace donné à la séance de sophronisation.
Mais il y a des thérapies où la parole peine à venir, on peut comme parfois en analyse laisser ce silence s’épaissir, un certain inconfort finira bien par faire bouger quelque chose : c’est lent et parfois douloureux.
Dans le cas où la personne est incapable d’exprimer quoique ce soit (« ça ne va pas, mais je ne sais pas pourquoi » + silence), où les émotions sont comme anesthésiées, je fais le choix de proposer des outils dynamiques, qui vont permettre de changer de point de vue.
Une séance d’EFT pour travailler sur le blocage, recontacter les émotions
Une séance de sophro pour activer la vivance des phénomènes (corporels et émotionnels)
Une approche de décodage biologique est systèmique qui implique autant le corps que l'esprit, le conscient que l'inconscient.
voire
Un massage shiatsu pour ré harmoniser les énergies (je le propose également à qui se perd dans une diarrhée verbale, qui pour moi en dit autant que le silence !).
C’est un point de vue personnel. Il n’est pas lié au fait que je ne supporterais pas la douleur de l’autre (ma vie m’a permis d’acquérir sur ce sujet un entraînement de commando), mais qu’au fil des années
j’ai cessé de croire que souffrir était indispensable pour avancer.
Pour bouger, très souvent oui. Pour avancer, non.
Alors corps ou esprit ? Si vous considérez que le corps n’est qu’une mécanique, ses maux seront traités indépendamment du reste, mais alors vous devez lire ce livre par erreur ! Si vous avez fait le lien entre les cris du corps et vos états d’âmes, vous en avez conclu que corps et esprit interagissaient. Un travail à deux niveaux sera nécessaire.
Un soutien médicamenteux pourra être nécessaire pour pouvoir aborder un travail psychique. C’est pour cela que des médecins prescrivent des anti-dépresseurs tout en conseillant une psychothérapie (c'est d'ailleurs là leur meilleure indication). Ou que vous aurez à faire vos séances de kiné même si vous travaillez avec un thérapeute sur les raisons de votre mal chronique au genou.
De même en développement personnel : un travail sur la respiration peut être nécessaire pour accompagner une libération émotionnelle. En Sophrologie, on va détendre le corps pour pouvoir ensuite détendre l’esprit... ensuite il sera possible de faire évoluer notre regard sur nous-mêmes, les autres, le monde.
Vous pourrez choisir de faire une psychothérapie tout en suivant des cours de yoga ou de relaxation (j’ai des patients qui sont en psychothérapie parallèlement au travail que nous effectuions ensemble).
Que l’on en ait conscience ou non, le corps et l’esprit sont indissociables
En développement personnel comme en thérapie, le corps comme l’esprit sont en jeu, donc :
Le corps ou l’esprit ?... probablement les deux mon Général !Bémol 1 :
Multiplier les approches thérapeutiques pour "gagner du temps", ou "mettre toutes les chances de son côté" est contreproductif.
Consulter par exemple : une personnes qui travaille sur les énergies et les corps subtils, un psy, un micro-kiné, une kinésio, un magnétiseur et... une voyante (cas de juxtaposition déjà rencontré !) est une aberration. Imaginez une calèche avec 4 ou 5 chevaux, qui tirent dans des directions différentes : la calèche ne bougera pas !
Bémol 2 : si un "guide spirituel" vous conseille de ne pas entreprendre de travail sur vous même au motif qu'il n'y a pas besoin de conscientiser le sens de votre souffrance mais juste laisser agir le travail spirituel qu'il conduit (autre cas rencontré récemment) : méfiance ! La vie est incarnée, l'au-delà c'est pour plus tard. On peut parfaitement avoir un cheminement spirituel et une démarche thérapeutique (celui-ci mène d'ailleurs parfois à la conscience de notre besoin de spiritualité). C'est un cas où l'exclusivité est suspecte.
© Marie Odile BRUS
reproduction intégrale interdite, tout extrait doit citer mon site www.theraneo.com/brus-marie-odile
Mots clés : relationcorps-esprit,thérapiepsychocorporelle,soin,thérapie,sophrologie,eft
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