Le voyage de Denise et L'oiseauJe croise un homme qui en me regardant, sourit.
- C’est original comme vous êtes habillée, vous allez voir ma soeur?
Mais à peine ai-je le temps de lui répondre, qu'il a déjà ouvert la porte de la chambre.
- Regarde, il y a quelqu'un qui vient te voir, elle s’appelle?
- Bonjour, je m’appelle Vénus, Docteure de la joie, chercheuse de trésor. Elle tourne la tête vers moi, en me souriant timidement.
- Bon, je vous laisse avec elle. Ne restez pas longtemps, elle est très fatiguée, mais ça va lui faire plaisir que vous alliez la voir.
En me disant cela, il est déjà, lui, au bout du couloir… Je lui souris.
Puis, je rentre délicatement et m’assieds tout près d’elle . Très vite, elle me dit qu'elle
aime la douceur et le silence et qu'elle n'aime pas quand il y a trop de lumière, les rideaux d’ailleurs sont presque entièrement tirés laissant à peine le jour pénétré, mais cela suffit pour se rencontrer.
- Ah oui, respirer, respirer la douceur et expirer le silence, ça fait du bien! lui dis-je
- Oui! J’aime ça.
Elle regarde par la fenêtre.
- Je cherche à voir des oiseaux depuis ce matin mais je n'en vois pas.
Je sors alors de mon sac à malice, un tout, tout petit oiseau que je mets dans le creux de sa main.
A cet instant, elle ne voit plus que lui, le caresse délicatement avec son index.
- Et comment s'appelle-t il ? Me demande- t-elle
- Comment voudrais-tu qu'il s'appelle?
- Oiseau.
- Oui, Oiseau, Oiseau doux?
Elle continue à le caresser délicatement puis me dit:
- Câlin, il s'appelle Câlin, oui c'est ça, il s'appelle Câlin!!- Et bien tu vois, Câlin, il est venu pour toi, il est à toi maintenant.
Et comme si j'avais dit quelque chose de très important, elle se tourne vers moi, les yeux écarquillés, le regard lumineux, interrogative.
- C’est vrai ?!
- Oui, c'est vrai, il est pour toi…Il est là pour toi! Il reste avec toi.
Elle n’en revient pas, je vois dans son regard
la petite fille émerveillée qui est en elle, à qui l’on vient d’offrir un trésor d’une grande valeur.
Son émotion me touche.
J’apprends quelques jours plus tard, son départ dans un autre monde.
L’oiseau « Câlin », quant à lui, est resté jusqu’au bout avec elle,
blottie tout contre sa poitrine, il a pris soin de l’accompagner jusqu’à la fin., jusqu’à son dernier souffle, me dit une infirmière.
© Carole BERNARD
reproduction intégrale interdite, tout extrait doit citer mon site www.theraneo.com/carolebernard
Mots clés : voyage;mort,amour,accompagnement
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