De prime abord cela peut sembler paradoxal mais notre acceptation à aller mal et à nous laisser traverser par tout le vécu associé est essentiel pour pouvoir transformer l’expérience et nous sentir mieux.
A partir du moment où nous refusons l’inconfort de la souffrance et que nous nous y opposons de toutes nos forces, la souffrance s’accroche encore plus à ces résistances que nous créons, comme à des prises sur la paroi rocheuse de notre corps, et elle devient de plus en plus vive.
Lorsque nous choisissons d’accueillir le mal-être qui s’impose à nous, nous réduisons son pouvoir d’une part mais nous nous mettons surtout en capacité d’intégrer le message qu’il contient.
Faire le dos rond, revenir pleinement à soi, prendre le temps nécessaire à l’intégration et à la guérison générée par la prise de conscience, peuvent nous éviter d’être malmenés voire même anéantis par l’expérience.
Quand je propose à mes consultant(e)s d’ouvrir leur bras à leurs ressentis, quels qu’ils soient, ils ont d’abord une réaction de peur que je leur demande également d’accueillir sans jugements.
J’accueille la peur d’aller mal et même la peur d’aller de plus en plus mal en me laissant traverser par l’expérience ; une fois cette vague passée je n’aurais plus jamais aussi peur d’une vague. Je sais désormais que j’ai la force et les ressources nécessaires pour surnager et que, même si je touche le sol, mon corps a déjà pu traverser cette épreuve et tout mon être a survécu.
Tant que nous ne nous confrontons pas à ce qui se présente à nous, nous donnons du pouvoir à nos peurs jusqu’à ce qu’elles nous submergent, nous dominent et nous maintiennent dans leurs griffes de plus en plus acérées.
En prenant le risque de dire OUI à la souffrance, nous rendons son passage en nous plus fluide et moins virulent. Le temps que va durer ce passage est souvent bien difficile à évaluer, mais ne pas entrer en résistance et laisser-être ce qui est, ote un pouvoir considérable à la douleur et en limite les dommages éventuels.
J’utilise souvent la métaphore du courant dans l’eau. Lorsque je me retrouve dans un courant et que l’eau se déchaîne tout autour de moi, y résister ou tenter désespérément de s’accrocher à la rive peut m’épuiser à terme et cette attitude peut même me conduire jusqu’à la submersion fatale.
Me laisser porter par le courant, même puissant, me laisse plus de chances de survie car je ne mets pas toutes mes forces contre ce qui m’arrive mais tout mon être au service de la Vie. La Vie nous donne toujours ce qui nous est nécessaire pour poursuivre notre chemin avec plus de compréhension et surtout plus de conscience.
Avoir foi en ce que la Vie nous soumet toujours l’expérience adéquate, même lorsque l’expérience nous amène aux limites du supportable, rend notre voyage plus doux et plus conscient et nous renforce sans nous durcir.
« Accompagner quelqu’un ne consiste pas à le porter sur ses épaules mais à lui apprendre à se servir de ses ailes.»
Sophie Alandry
© Géraldine AMELIN
reproduction intégrale interdite, tout extrait doit citer mon site www.theraneo.com/geraldine-amelin
Mots clés : acceptation, lâcher-prise, dire, oui, guérison,
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