
Si nous désirons manifester ce qui nous est cher, si nous voulons enfin vivre une vie dense, riche, authentique et épanouissante, nous allons devoir procéder au nettoyage de ce que l'on peut nommer « les fonds de cuve ».
Les fonds de cuve, il s’agit de tout ce qu’il reste encore en soi de notre passé, de nos souffrances, de nos jugements et même de nos croyances.
Nous ne sommes pas ce qui nous est arrivé, nous sommes ce que nous décidons d’en faire. Ce nettoyage ne signifie pas qu’il nous faut mariner des heures dans les affres du passé, car cette vision peut figer la souffrance et nous ancrer un peu plus profondément dans la douleur qu’elle génère.
Vouloir absolument savoir pourquoi tout cela nous est arrivé donne un pouvoir immense à ce qui a été vécu et nous maintient dans les griffes acérés du mental. Nous nous identifions à nos traumas, à notre douleur, et nous nous engluons un peu plus dans le mal-être.
Nous pouvons alors substituer à ce « pourquoi ? » un « que puis-je en faire maintenant ? » libérateur. Evidemment, il va nous falloir regarder bien en face toute la souffrance vécue, ne pas détourner le regard mais faire ce fameux pas de côté qui va nous permettre d’y poser un regard neuf.
Lorsque nous ajustons notre regard sur ce que nous avons vécu, lorsque nous prenons cette distance nécessaire, nous engageons un processus puissant d’accueil de ce qui est sans nous sentir happés par la douleur. Un regard sans concession, un regard franc mais aussi et surtout un regard plus doux, plus tendre.

Nous faire accompagner sur ce chemin crée les conditions nécessaires pour que nous nous sentions en sécurité, non-jugé(e)s et reçu(e)s tel(le)s que nous sommes.

Nous pourrons alors nous laisser traverser par ce qui a été, par ce que cela a crée en nous, notamment par l’accueil de l’enfant meurtri auquel nous allons pouvoir enfin porter assistance.

Nous pourrons reconnaître cet enfant, reconnaître tout ce qu’il a vécu de douloureux et d’impropre, lui permettre de se dire et d’exprimer ce qu’il garde encore en lui et laisser l’adulte en nous l’écouter, le prendre par la main et le serrer sur son cœur.
Laisser l’adulte en nous lui chuchoter à l’oreille :
« Je te vois, je te reconnais, j’entends toute ta souffrance et je suis là aujourd’hui pour te permettre de te libérer de ce poids chevillé à ton corps. Tout ce que tu as vécu ne peux pas être changé mais tu peux désormais changer le regard que tu y portes. Tu as survécu car tu es bien plus grand(e) que ta biographie. Et je suis là maintenant pour veiller sur toi, pour ne plus jamais autoriser qui que soit à te faire du mal. Tu es en parfaite sécurité, ici et maintenant. Tu peux reprendre ta juste place et vivre pleinement. »Par ce processus, nous pouvons nous désidentifier de toute la charge émotionnelle qui ronge et asphyxie.
Nous ne sommes pas nos émotions, nous ne sommes pas nos pensées, nous ne sommes pas non plus ce qui nous est arrivé.
Nous sommes tous capables d’engager ce processus. Accueillir, reconnaître, faire ce pas de côté, libérer et transmuter toute la souffrance en énergie de vie.Quel que soit notre vécu, aussi violent, destructeur ou traumatisant qu’il ait été, il existe en nous un espace vierge qui n’ a pas été impacté et qui ne le sera jamais.
Se relier enfin à cet espace nous imprègne instantanément de toutes les ressources qu’il contient ; la force de vie, la joie, la puissance d’amour et la paix.
Se relier à cet espace nous permet aussi de nous réconcilier avec notre vulnérabilité, toute notre sensibilité et de faire corps avec toutes nos dimensions internes.
Se souvenir de qui nous sommes.
Aimer ENFIN ce que nous sommes.
(Image ©Bigstock/FFOZ)
© Géraldine AMELIN
reproduction intégrale interdite, tout extrait doit citer mon site www.theraneo.com/geraldine-amelin
Mots clés : enfant, intérieur, libération, émotions, guérison, amour
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