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Pascale SÉGURA
Coach et facilitatrice en communication positive, formatrice, conférencière, auteur.coaching, émotions, stress, gestion des conflits, pleine conscience
Pascale SÉGURA
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ARTICLES / STOP CONSCIENCE

STOP CONSCIENCE : DÉCOUPER LES YEUX FERMÉS

article de Pascale SÉGURA du 18/05/20 5 minutes 163 3


Si vous suivez mes Stop conscience hebdomadaires, vous vous êtes sans doute rendus compte qu'ils s'efforcent d'être au plus possible «intégrables» à nos actes du quotidien.

Pourquoi ?

D'une part parce que les cercles de méditation quotidiens online que j'anime du lundi au vendredi et les cercles de co-évolution du mardi soir sont déjà des espaces pour une pratique plus formelle de la méditation et des enseignements d'une vie plus consciente et/ou en pleine conscience.
Dans ces espaces nous entraînons l'attention à la fois à l'observation de soi, à reconnaître et apprendre à accueillir ce qui est, mais aussi à ré-apprendre à devenir capitaine du navire de nos vies en agissant là où nous avons plein pouvoir : notre monde intérieur.

Pas à pas, les consciences s'éveillent, les prises de conscience se font et amènent des transformations durables qui passent par la libération d'anciens schémas, pour renaître aux nouvelles versions de nous même.

Pour autant la présence dans mon expérience et dans ce que je transmets se vit pleinement intégrée au quotidien. Les temps de méditation permettent cet entraînement de l'attention, ces prises de conscience, ces transformations et cette vie plus consciente. Les stops conscience les complètent.

Dans mon expérience, chaque geste, instant est une opportunité à entraîner l'attention à être pleinement là dans la double conscience du monde intérieur et extérieur. Nous pouvons être présents à nous même et à ce que nous faisons, écoutons, disons, etc.

Ce matin, alors que je découpai un kiwi pour la salade de fruits de mon petit-déjeuner, j'ai eu envie de vous proposer cette pratique. Elle est régulière chez moi et m'a amené à certaines découvertes inattendues : découper ou peler les yeux fermés.

J'entends déjà certains et/ou certaines d'entre vous réagir en disant : c'est dangereux !
L'occasion d'observer cette émotion et/ou pensée de peur qui nous habite.
Avez-vous observé que nous nous blessons avec des instruments dangereux souvent dans des moments d' inattention à nos gestes et/ou d'agitation.

Je me souviens d'ailleurs aussi des discussions et du travail d'accompagnement fait auprès d' équipes pédagogiques pour apprendre aux enfants à se servir de couteaux en étant vigilants et attentifs plutôt que figés par la peur.
Très souvent nous transmettons et/ou projetons sur eux nos propres peurs.
Notre rôle éducatif est sans doute davantage de veiller à leur sécurité. Elle passe à mon sens par soutenir et encourager leur confiance en eux et par les aider à entraîner cette attention.
Leur montrer les bons gestes, la façon de tenir le couteau, le tout calmement en répétant l'action les soutient à leur apprentissage et confiance.
L'enfant apprend en imitant. Apprenons lui à être présent, soyons présents.

Oui l'usage d'un couteau demande de la vigilance. C'est important d'en avoir conscience. Pour autant doit-on rester figer par nos peurs et/ou les projeter sur autrui ?

Cela peut aussi s'aborder comme un jeu pour mieux comprendre la réalité d'autrui, par exemple celle des aveugles. Cette exploration ludique de la réalité d'autrui forge et renforce aussi cette empathie pourtant naturelle chez l'enfant .

Dans mes activités plurielles dédiées à l'apprentissage d'une vie plus consciente (je pense aussi aux marches que je propose), j'ai toujours eu le goût de diversifier mes approches sensorielles, pour des raisons déjà expliquées dans un autre de mes Stop conscience sur l'écoute.
ICI

J''aime m'amuser à cela, car oui ce sont des jeux d'éveil  !

Nous manipulons des couteaux au quotidien pour couper du pain, un fruit, une carotte, un bout de saucisson, de fromage, etc.
Lorsque j'ai eu l'idée d'explorer cette pratique de découpe les yeux fermés, je l'ai testé pendant 21 jours de façon régulière, c'est à dire quotidienne, répétée plusieurs fois dans la journée.
Vu le nombre de fois, où l'on se sert d'un couteau, il est facile de répéter l'expérience.

L'usage traditionnel du couteau demande de l'attention, les yeux fermés cela met en jeu d'autres facteurs. Avez-vous déjà essayé ?
Je vous propose de faire votre propre expérience sur la durée et de venir me partager en commentaires vos découvertes.

Pour ma part, je vérifiais où j'étais avant de démarrer cette action sur l'échelle de la conscience.
ICI
Je m'assurais de vérifier mon calme intérieur.
Au départ les gestes sont ralentis, prudents.
Au fur et à mesure, j'ai constaté petit à petit plus d'aisance au maniement, à la précision des gestes et autres perceptions.
Plus de confiance acquise aussi par la répétition de l'action avec des mouvements plus sûrs.
J'allais donc plus vite, effet d'une logique de répétition, d''apprentissage et de progrès.
J'ai aussi développé au fil du temps une précision beaucoup plus fine du toucher, du volume de ce que je découpais et/ou pelais, ainsi qu' une autre prise de repères dans l'espace.

Ce qui m'a le plus surpris, c'est ce qui s'est passé au niveau de l'écoute.
Je me suis mise à attendre les sons liés à cette action avec de plus en plus de clarté, de finesse et de présence.
Comme si le fait de me passer de la vue développer mon ouïe.
Je pense que c'est d'ailleurs ce qui se passe pour celles et ceux qui perdent un de leurs sens et par compensation développent les autres et d'autres perceptions.
Cette expérience a continué pour moi au delà des 21 jours.
Elle est devenue une pratique régulière.

De gestes en gestes, d'instants en instants, la présence est de plus en plus manifestée dans nos vies, sur terre.
Ces pratiques sont pour moi complémentaires aux pratiques et enseignements plus formels tels que les cercles de méditation.
Ils sont aussi une belle source de découvertes, d'observation, de dépassement de soi et/ou de créativité.

Cela fonctionne pour chacun à partir du moment où nous faisons le choix de nous entraîner.

La liste des qualités de la présence est longue, si je devais en citer une aujourd'hui, je citerai la paix. Le monde n'a-t-il pas besoin de paix ? Tout cela est à découvrir en soi.

Comme toujours, ces stops conscience n'ont de sens que si nous nous proposons de les intégrer dans nos routines quotidiennes en nous accordant le droit à l'erreur, en nous inscrivant dans une logique de progrès et en lâchant aussi les attentes.
Un autre facteur important de la logique de progrès est de garder l'esprit du débutant, en se détachant de cette part de nous qui croit savoir et qui souvent nous fait passer à côté de belles découvertes.

Bonne pratique.
© Pascale SÉGURA
reproduction intégrale interdite, tout extrait doit citer mon site www.theraneo.com/pascale-segura

Mots clés : conscience,pleine,éveil,pascale,ségura,uzès

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