Quand vous avez besoin de vous confier ou que vous êtes en train de raconter quelque chose d'important à quelqu'un, comment préférez-vous, aimez-vous être écouté(e)?
Quand vous sentez-vous le/la plus entendu(e), compris(e), respecté(e)?
Que ressentez-vous quand on vous interrompt par des petites phrases du type : « Eh bien moi, il m'est arrivé », « tu aurais dû dire çi ou faire ça », « moi c'est pareil ».
- ou que tout d'un coup l'autre vous pose une question qui n'a rien à voir avec ce que vous êtes en train de partager (passe-moi le beurre, si la conversation se passe dans la cuisine ou as-tu téléphoné à...)
- ou qu'il vous écoute tout en tapant ses messages sur son mobile?
Nous sentons-nous vraiment entendus quand l'autre nous écoute en ayant du mal à mettre de côté ses propres préoccupations ? A contrario, que ressentez-vous quand l'autre est là, posé, assis, vraiment attentif à ce que vous exprimer verbalement et corporellement ?
- Quand il est là et vous offre sa présence attentive et silencieuse sans commentaire, ni jugement, critique et/ou conseil.
- Quand il attend le moment opportun pour reformuler ou vous poser une question sur ce que vous venez de partager si il/elle en ressent le besoin ?
Je ne sais pas vous, mais moi, je ressens vraiment une grande différence entre ces différentes situations.
Dans l'une, je vais être vraie, me déposer vraiment dans ce que je ressens, je m'ouvre. Dans l'autre, je vais rester en surface et assez vite passer à autre chose. Avant j'aurai pu me sentir frustrée et/ou agacée et/ou déçue avec comme effet la fermeture à la relation et à la communication.
Ce jour quand j'observe que l'autre n'est pas disponible à m'écouter vraiment, j'ai appris à lui exprimer mon besoin : " J'ai besoin de ta totale disponibilité, que tu sois posé pour ce que j'ai à te dire ". Si il n'est pas disponible là, je sais lui demander : "quand pourrions-nous prendre un moment pour cela ? "
- Si attendre est trop dur pour moi, je prends un temps pour pratiquer l'auto-écoute, comme si je confiais cela à plus grand que moi et/ou je l'écris.
- Cela peut permettre de dé-cristalliser la charge émotionnelle et d'arriver aussi dans une autre énergie dans le partage.
L'écoute vraie, et/ou écoute consciente, se fait naturellement quand la conscience est là et que chacun est suffisamment dégagé de son attachement à sa propre souffrance et/ou à son égo. Observons ces conditionnements qui dans la relation et la communication nous poussent à nous défendre, réagir, critiquer, etc.
Eckart Tolle propose dans un chapitre sur les relations de dépendance aux relations éclairées cet exercice :
«
Apprenez à dire ce que vous ressentez sans faire de reproches.Sachez écouter votre partenaire de façon ouverte et non défensive. Laissez-lui l'occasion de s'exprimer, soyez présent. Accuser, attaquer, se défendre, tous ces scénarios destinés à protéger et à renforcer l'égo ou à renforcer ses besoins deviendront désuets.Il est vital de faire de la place aux autres et à soi-même, l'amour ne peut s'épanouir sans cela ».
Bien évidemment , cela s'applique à soi, aux enfants, à la famille, aux amis.
Quand la conscience est, l'écoute vraie est de fait. Car la conscience est empathie, écoute, bienveillance, non jugement, générosité.
Quand on est en chemin d'ouverture de conscience, cela demande au départ l'intention claire d'être positionné ainsi.
Mais comment s'offrir et/ou offrir cette écoute, acte de générosité, d'empathie, d'amour?
1- Créer cet espace de silence déjà en vous (respiration consciente, méditation, relaxation et/ou méditation en mouvement, qi cong, tai chi, danse libre, écriture, etc).2- Écouter en vérifiant où vous êtes, souvenez-vous de mon autre post sur « Où suis-je ? » et l'échelle de la conscience. Revenez à l'ici en maintenant en vous installant bien dans votre corps et/ou votre champ énergétique.https://www.theraneo.com/pascale-segura-article-4175-stop-conscience-ou-suis-je.html 3-Veillez autant que possible à demeurer dans cette présence pendant l'échange. Pour ma part et c'est ce que je partage aussi aux personnes que j'accompagne entraînez-vous à les écouter en restant dans votre cœur, si cela vous parle. Comme un point d'ancrage. 4- Soyez attentifs aussi au langage non verbal, à votre posture, ajustez là à celle de l'autre. Trouvez la distance relationnelle juste qui crée à la fois l'intimité sans envahir l'autre.5- Apprivoiser les silences. Ils ont leur juste place. Celle d'un espace d'intégration, de ressenti. La communication non verbale est également un appui précieux en ces moments là. Le partage d'un regard, d'un sourire et/ou d'un silence et/ou d'une marque de tendresse, une main tenue, une mains sur l'épaule, un câlin (selon le degrè d'intimité et/ou le ressenti de chacun) peuvent apporter énormément.
Il se peut qu'au départ certaines personnes de votre entourage soient surprises et/ou mal à l'aise avec les silences ou la profondeur qu'amène ce type d'échanges. Cest ok, gardez le cap, celui d'être vous- mêmes. Apprenez aussi à vous libérer du regard et/ou des jugements et/ou des émotions des autres. Mettez le focus sur les vôtres et agissez là où vous avez plein pouvoir, c'est-à-dire vous, votre monde intérieur, vos réactions, votre écoute. etc.
Je serai heureuse de lire en commentaire votre expérience et/ou vos questions sur le sujet.
Merci pour votre lecture.
Bonne pratique et semaine.
© Pascale SÉGURA
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Mots clés : conscience,communication,relations,pascale,ségura,uzès
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