Le ciel est gris.
Dehors, tout est humide.
Les pluies d'hier et de la nuit laissent partout l'empreinte de cette nature ravigotée et vivifiée par cette pluie bénie.
Quelques flaques habitent maintenant la cour du rez-de-jardin. L'eau s'accumule dans les creux qu'elle trouve, comme la bâche de la table de jardin, le dessus des coffres, les pots de fleurs et leurs coupelles.
Je suis toujours amusée de voir l'évident plaisir avec lequel Tao boit l'eau de pluie dans les coupelles des pots de la cour, ou les flaques des dessus des coffres de jardin.
Pourtant, dehors, la vie diurne a repris ses quartiers, ceux d'une nouvelle journée qui s'annonce. Autour, quelques chants d'oiseaux, des voix furtives, et, quelques rares passages des voitures des habitants du haut du hameau troublent la paisibilité du moment.
Malgré l'heure matinale, un livreur est déjà passé, tout comme les éboueurs. Certains commencent tôt et font leur part à notre confort de vie, qu'ils en soient remerciés.
Dans la cuisine, mon bol de thé à la main, je regarde Tao par la porte-fenêtre.
Que tu es beau, avec ton poids et pelage d'hiver qui se prépare.
Tu es assis sur le coffre de jardin.
Tu sais que je te regarde.
Dans le silence, nos regards se rencontrent.
Je me connecte à mon cœur, te souris et cligne des yeux. Cela veut dire "Je t'aime" en langage chat.
En face, la réponse est immédiate, identique.
Plusieurs fois tes paupières se rabattent sur le profond vert bleu de tes yeux.
Dans le silence de nos regards, cette joute de "je t'aime" est aussi précieuse que savoureuse.
Un de nos rituels matinaux est celui de se dire et se rappeler presque chaque matin cet amour inconditionnel qui donne l'élan de partir ensuite chacun dans les activités de sa journée bonne patte ou bon pied, selon !
À ce moment-là, je n'ai pas le téléphone à portée de main pour te prendre en photo.
Je prendrai donc une image plus tard. Après l'un de tes nombreux passages du petit matin en direction du bol de croquettes, tu sens et sais que ce matin-là, je me rends disponible et prends le temps de ces instants magiques.
Je m'assieds quelques instants sur la marche de la porte. Tu viens te poser quelques minutes sur mes genoux, pour quelques jeux de frottis, frottas contre mon menton, histoire de bien remettre ton odeur sur moi quand je ne suis plus assez parfumée " Tao" à ton goût !
Puis, s'en suivent quelques câlins dans ton cou. Tes oreilles restent à l'affût de mes murmures et autres bruits alentour.
Je prends quelques photos.
Une fois ces instants simples et doux, écoulés, même si je suis une communicante par les mots, le corps, la parole, je perçois avec force combien j'aime vraiment cette connexion profonde dans le silence, de regard à regard, de peau à peau.
J'aime cet espace où les mots s'effacent pour laisser place à un langage invisible, mais ô combien tout aussi puissant, profond et beau celui du silence et de l'amour.
Cette forme de communication est omniprésente dans notre relation aux autres espèces, aux animaux, aux végétaux, à la nature.
Le silence nous rappelle à notre silence intérieur, l'amour inconditionnel est la vibration avec laquelle la Source a enfanté chacun de ses enfants, chacune de ses créations, créatures.
Dans ce silence, dans cette vibration est inscrit en langage invisible :
" Souviens-toi, c'est ce que tu Es. "
Supercat d'un petit miaulement malicieux interrompt l'écriture de ces lignes. Il vient de rentrer de son petit tour matinal et il semble me dire : " Allez, let s go fille, après ce temps d'inspiration, action ! Reprends le fil de la journée." Il a raison, il est l'heure !
Gratitude.
Belle journée à nous.
© Pascale SÉGURA
reproduction intégrale interdite, tout extrait doit citer mon site www.theraneo.com/pascale-segura
Mots clés : silence, amours, êtres, chats, consciences,
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